08 : what a feeling

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ELLE

Il restait muet comme une carpe, et j'attendais qu'il dise quelque chose. Ça ne semblait pas arriver de si tôt, alors je fis mine de quitter mon fauteuil, bien qu'il ait été très confortable.

- Non, reste. S'il te plaît.

Je l'ai regardé, intérieurement soulagée, mais aussi terrorisée. Fred Weasley m'avait apporté quelque chose de nouveau, et je n'étais pas sûre que ce soit positif, à ce moment là. Alors, je me suis à nouveau confortablement installée dans ce gros fauteuil rouge foncé.

- Comment tu vas? me demanda-t-il enfin, après de longues minutes de silence.

- Je vais bien.

Il hocha la tête pour je-ne-sais quelle raison, puis il me regarda, l'air pensif.

- J'aimerais te poser une question. Et j'aimerais que tu y répondes sincèrement.

- Je t'écoute.

- Pourquoi m'as-tu demandé de partir?

Il n'avait même pas besoin de préciser où et quand. Je joignit mes mains sur mes cuisses et je les fixai longuement.

- Ce qu'on a fait, cette nuit-là... Je n'avais rien prévu de tout ça.

- Et tu regrettes.

Oh non, Fred, je ne regrette rien. Mais comment le lui dire sans qu'il ne s'imagine que je ressentais...quelque chose?

- Ce n'est...pas tout à fait ça.

- C'est-à-dire?

- Je ne sais pas. J'ai juste...

Bon, laissons tomber les baratins. Après tout, je ne risque rien...n'est-ce pas?

- Tout ce que tu m'as fait vivre cette nuit-là, personne ne me l'avait encore fait vivre de cette manière-là. C'était trop différent, trop nouveau et j'ai...paniqué.

- Différent...ça ne t'a pas...plu?

Je ne parvins pas à m'empêcher de rire devant son air si perplexe et un brin vexé.

- Si, c'est juste que...j'ai ressenti des choses différentes qu'avec, et bien, qu'avec les autres.

Je vis son visage changer, comme s'il s'illuminait. Et merde, je m'étais mal exprimée.

- Ne va pas croire que je ressens quoi que ce soit d'autre qu'une profonde et sincère amitié entre nous, mais...j'ai juste été effrayée. Mais ça n'arrivera plus, alors autant ne pas s'inquiéter, d'accord?

Son visage passa de l'espoir à la déception, et j'ignorais comment réagir. Tout ce que je savais, c'est que je regrettais que ça ne puisse plus arriver. Mais je ne pouvais plus ignorer ce que Fred ressentait pour moi, et il était absolument hors de question que je lui inflige ça. Fred Weasley était tout ce que je ne pourrais jamais mériter. Il était un véritable Don Juan, mais je savais aussi que lorsqu'il aimait une fille, il ne le faisait pas à moitié. C'était un trait récurent chez les Weasley : ils étaient entiers et passionnés.

- Fred?

- Hm?

- Tu es conscient qu'il faudrait qu'on arrête ça, n'est-ce pas?

- Oui, il faudrait...

- Fred... Il faut.

Il me regarda, déçu et blessé. Le voir ainsi me faisait un mal atroce, mais c'était pour le mieux. Un mal pour un bien. Il méritait mieux, beaucoup mieux que moi. Je n'étais que la fille qu'on se vantait d'avoir su mettre dans son lit. Je soupirai bruyamment et me mordillai les lèvres nerveusement.

- Arrête de faire ça.

- T'es pas ma mère, je m'en fous d'abîmer mes lèvres ou peu importe...

- Pas parce que tu vas les abîmer, mais parce qu'à chaque fois que tu fais ça, j'ai envie de t'embrasser pour que tu t'arrêtes.

Il fallait qu'il arrête de me parler comme ça, où je n'allais pas pouvoir me retenir de lui faire du mal bien longtemps. J'ai baissé les yeux, et mes dents se sont remises au travail, sans même prendre la peine de me consulter au préalable. Fred m'avait pourtant prévenue... Il se leva et s'empara de mes mains pour que je fasse de même. Une fois que je fus bien campée sur mes deux pieds, il emprisonna mes lèvres dans un baiser si passionné que j'en oubliai toutes mes résolutions. Sous son pull gris, je caressais la peau que j'avais tant désirée, quelques nuits plus tôt, savourant du bout des doigts chacune de ces cellules. Lorsqu'il quitta ma bouche pour reprendre son souffle, une larme roula sur ma joue. Son baiser n'avait pas été que passionné : c'était un baiser amoureux. Il emprisonna mon visage dans ses mains, rendues légèrement rugueuses par le Quidditch.

- Dis-moi ce qui ne va pas.

- Je ne veux pas...

- Tu ne veux pas de moi.

- Si! Mais je...je ne veux pas que tu souffres par ma faute. Je ne pourrais pas supporter ça.

- Je pense que j'ai encore le droit de choisir qui me fait du mal, non?

Le sourire qu'il affichait était si empli d'espoir et d'amour, que même un cœur de pierre aurait fondu. Je hochai la tête frénétiquement, et il m'embrassa une nouvelle fois. Nous n'avions nulle part où aller : je dormais seule, mais les dortoirs des filles lui étaient inaccessibles, tandis que celui de Fred était occupé par George et Lee. Rapidement, je m'emparai de ma baguette et fit pivoter le portrait de la Grosse Dame, qui ne fit presque pas attention à nous. Malheureusement pour nous, Hermione et Ron n'avaient pas terminé leur ronde, si bien que nous les croisâmes au détour d'un couloir.

- Fred? Erin?

Si Ron était passablement choqué que la Préfète en Chef ne réprimande pas son grand frère, Hermione, elle, laissa apparaître un sourire sur son visage. Elle nous salua tous les deux.

- Ron et moi rentrions justement dans la salle commune, hein Ron? Passez une bonne nuit.

Elle me gratifia d'un clin d'œil et des qu'ils furent hors de vue, je m'engouffrai dans une de ces salles de classes que personne n'utilisait jamais. La pièce était uniquement remplie de banc et d'armoires, lesquelles contenaient soit des fioles et des chaudrons vides, soit des coussins (bon, elle avait probablement servi une fois pour un des cours du Professeur Flitwick).

- C'était quoi ce clin d'œil?

- Rien du tout! Maintenant, ferme-la.

La porte verrouillée, nous reprîmes notre embrassade. Fred m'allongea sur un des bancs en bois. Nous enlevions nos vêtements progressivement, tout en douceur, et ses caresses étaient simplement diaboliquement divines. Lorsque nous fûmes allongés par terre, nus, blottis l'un contre l'autre, il plongea son regard dans le mien puis m'embrassa tendrement. Plus tard, la tête appuyée contre son torse, une certitude me frappa. Fred m'avait donné bien plus que de l'attention : il m'avait donné de l'amour, et c'était bien une chose que je n'avais encore jamais ressentie. Je n'étais pas amoureuse de Fred Weasley, mais j'aurais donné tout l'or du monde pour ressentir ça à nouveau.

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Et voilà le chapitre 8, écrit d'une traite sur le chemin du retour et terminé avec 1% de batterie! 🤘🏼 J'espère que vous aimerez : dites-moi tout!

Kissouilles

-Cxlxxn13

She's the oneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant