10 : afraid

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Je n'en revenais pas : comment avait-il pu me faire ça, à moi ? Pendant un bref instant, j'avais été persuadée que Fred ressentait quelque chose pour moi, quelque chose de réel. Évidemment, je m'étais bien trompée. Tout ce qu'il voulait, c'était pouvoir se vanter d'avoir, lui aussi, mis Erin O'Brown dans son lit. De la part d'un autre garçon, ça ne m'aurait pas étonnée, mais le fait que ça vienne de Fred me décevait énormément, et me faisait étrangement mal. Après tout, c'était moi qui avais fixé nos règles et qui avais accepté de lui donner ce qu'il voulait. J'étais seule dans ma chambre, allongée sous ma couverture, tandis que tous les autres élèves, eux, étaient en train de discuter ou de travailler dans la salle commune. Fred était probablement là-bas également, en train de vendre ses inventions avec George, malgré les protestations d'Hermione qui prenait son rôle de préfète très au sérieux. Moi, j'avais abandonné l'idée de freiner le commerce des deux rouquins. Je voyais dans leur regard et dans leur attitude que c'était la raison pour laquelle ils étaient nés, que c'était tout ce qu'ils avaient. Leur projet était tellement important pour eux que j'avais toujours fermé les yeux là-dessus. Je continuais de penser à tout ça et à silencieusement insulter Fred de tous les noms lorsque quelques coups timides furent frappés sur ma porte. J'espérai un moment que ce soit Fred, puis je me rappelai avec soulagement que les garçons ne pouvaient pas monter dans nos dortoirs, alors je quittai ma cachette pour ouvrir à une Hermione soucieuse. Elle fronça les sourcils devant mes joues rouges et mes cheveux décoiffés.

- Je peux entrer ?

Je m'écartai de la porte pour la laisser pénétrer dans la pièce avant de fermer derrière elle.

- Comment tu vas ? me demanda-t-elle tandis que je reprenais place sous ma couette.

- Très bien, marmonnai-je sans grande conviction.

- À d'autres ! C'est Fred, n'est-ce pas ?

La petite brune, désormais assise à côté de moi, me dévisageait, toujours aussi troublée.

- Non. Peut-être. C'est une enflure !

Sans que je puisse les contrôler, des larmes roulèrent sur mes joues et vinrent mouiller mon oreiller.

- Et si tu me disais ce qu'il a fait ?

- On a...tu sais bien, tout le monde est au courant, à présent. Je lui ai donné ce qu'il voulait alors que je savais très bien ce qu'il ressentait pour moi et le résultat, c'est qu'il a tout balancé à tout le monde ! Je pensais qu'il me respectait, lui. Mais au final, il est comme tous les autres...

- Tu sais, j'ai beaucoup discuté avec George, tout à l'heure, et...

Elle rougit un peu devant mes sourcils haussés, puis continua.

- Et il m'a dit que Fred ne comprenait pas du tout ce qu'il s'est passé. Apparemment, il tient vraiment à toi, Erin.

- Alors pourquoi tous les Gryffondor de septième année l'ont-ils applaudi pour avoir « réussi à serrer Erin O'Brown » ? Pourquoi est-ce qu'il est allé raconter à tout le monde qu'il a réussi à coucher avec moi ?

- Mais Erin... Tu crois vraiment que Fred s'en est vanté ? Il était tout aussi troublé que toi. Il n'a rien raconté à personne...

- Alors qui ? Hein, Hermione ? Qui ?

Je m'étais redressée, folle de rage. Hermione était très gentille, mais elle ne comprenait visiblement pas la situation.

- Erin, il n'a rien raconté à qui que ce soit ! C'est la Grosse Dame qui a laissé courir ce bruit-là !

- P-pardon ?

- Vous l'avez tellement énervée en la réveillant qu'elle n'a pas pu se taire... Et tu comprends bien, quand on parle de deux jeunes qui la réveillent en pleine nuit, on en tire vite des conclusions.

J'avais hurlé sur Fred, et il n'avait pas démenti. S'il avait démenti, j'aurais pu comprendre ce qu'il s'était vraiment passé ! Bon, peut-être que je ne lui en avais pas vraiment laissé l'occasion... Mais bon, quand même.

- De toute façon, je l'avais prévenu qu'on arrêterait tout s'il tombait amoureux de moi.

- Tu savais très bien ce qu'il ressentait, Erin, je le sais.

- Et j'ai fait une énorme erreur.

- Parce que toi, tu ne ressens absolument rien pour lui ?

J'ouvris la bouche pour répondre, mais j'eus besoin de quelques instants supplémentaires pour sortir un son.

- Et bien... Fred est un garçon séduisant et il me plaît, mais ça ne va pas plus loin, c'est absurde, enfin...

- Laisse-moi rire. Ta réaction prouve le contraire. Lorsque les autres garçons laissent courir de tels bruits sur toi, qui sont parfois totalement faux, tu rigoles. Avec Fred, tu réagis différemment. Croire qu'il t'avait trahie t'a blessée, ne le nie pas.

- Oui, parce que Fred est mon ami...

- Mais tu voudrais qu'il soit plus, n'est-ce pas ?

- Non ! De toute façon, je ne suis pas faite pour lui...

- Qu'est-ce que tu veux dire par là ?

- Je veux dire qu'il est grand temps qu'il se rende compte qu'il mérite une fille bien mieux que moi. Il mérite quelqu'un qui saura l'aimer comme je n'en serai jamais capable.

- Et pourquoi ne pourrais-tu pas l'aimer, toi ?

- Parce que...parce que...je ne sais pas. Je ne l'aime...pas. Voilà tout. Je...je ne peux pas l'aimer. Il mérite mieux qu'une traînée.

- Erin...

- Hermione, s'il te plaît, n'insiste pas. Il mérite mieux que ça. Maintenant, j'aimerais bien me reposer, j'ai mal à la tête.

Ce n'était pas vrai, mais son interrogatoire et ses spéculations risquaient fortement de me filer mal au crâne. Elle secoua la tête et s'en alla dans la salle commune. Toutefois, avant de descendre, elle ajouta quelque chose.

- Tu sais Erin, tu ne pourras pas toujours te battre contre ce que tu ressens. Et arrête de dire que tu ne le mérites pas, ce n'est pas une question de mérite, ici. Tu as juste peur.

Sur ces mots, elle s'en alla pour de bon, me laissant seule avec cette phrase. « Tu as juste peur. » Avait-elle raison ? Avais-je peur d'aimer Fred Weasley ? Non, c'était impossible. Oui, j'aimais ce que ce garçon aux cheveux roux me faisait vivre. Oui, quand j'étais à ses côtés, je me sentais belle, désirée, valorisée et oui, il me faisait rire. Oui, il débordait d'attentions plus gentilles les unes que les autres. Oui, c'était un garçon en or avec le cœur sur la main. Mais je n'étais pas amoureuse de lui, c'était impensable. Quoi que je fasse, je ne pourrais jamais me permettre d'aimer Fred Weasley.

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Bonsoir à toutes et à tous! Désolée de poster si tard et si irrégulièrement, encore une fois. J'ai passé ce week-end en festival, soit sur scène soit à sauter comme une folle devant Henri PFR et Quentin Mosimmann, du coup j'ai pas beaucoup écrit, désolée...

Dites-moi ce que vous pensez de chapitre dans les commentaires et n'hésitez pas à laisser un vote si ça vous a plu, ça me fait toujours très plaisir!

Merci à ceux qui votent et ajoutent "She's the one" à leurs listes de lectures, ça me touche beaucoup. J'ai hâte de voir vos avis!

kiss kiss

-Cxlxnx13 ***


She's the oneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant