11 : a good difference

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LUI

Deux jours s'étaient écoulés depuis qu'Erin m'avait engueulé, et je ne l'avais pas revue depuis. En fait, personne ne l'avait vue, sauf Hermione. Lorsqu'elle lui avait parlé pour la dernière fois, elle nous avait annoncé qu'Erin avait la migraine. Elle aurait très bien pu aller à l'infirmerie, mais elle préférait rester dans son dortoir et se planquer dans son lit. Moi, j'étais d'humeur bougonne depuis lors, ce qui avait le don d'énerver mon frère jumeau.

- Bon, tu te reprends ? Tu sais que je t'adore, Freddie, mais faut que tu te bouges, là ! Sérieusement, tu sais comment est Erin, alors ça suffit maintenant.

Heureusement qu'il était là, d'ailleurs, ou j'aurais très probablement passé le plus clair de mon temps à m'apitoyer sur mon sort. George et moi étions encore dans la salle commune, déserte à cette heure si tardive. Mon frère, plume en main, écrivait ce que je lui dictais (ou plutôt ce que j'étais censé lui dicter). Décidément, nos affaires marchaient assez bien, et nous avions déjà réuni une jolie petite somme d'argent. Je fis de gros efforts pour me concentrer sur notre tâche, et nous avions presque terminé lorsqu'Erin descendit l'escalier des dortoirs des filles. Je me levai brusquement, renversant presque l'encrier posé sur la table. George nous regarda tour à tour. J'étais debout, la bouche à moitié ouverte, la voix coupée. Erin, elle, était également debout à l'autre bout de la pièce, les lèvres pincées et le regard fuyant.

- Bon, annonça George en rassemblant tous les parchemins que nous avions éparpillés sur toute la surface de la table, je pense que vous avez des choses à vous dire.

Il s'en alla donc, mais il s'arrêta d'abord près d'Erin et lui murmura quelque chose. Pour toute réponse, elle haussa les épaules. La brune, toujours aussi belle, vint sassoir sur le fauteuil dans lequel elle était installée lorsque je l'avais embrassée pour la première fois. Je pris place sur l'accoudoir, exactement comme ce jour-là.

- Quest-ce qu'il te voulait, mon frère ?

- Il me remerciait d'être descendue. C'est lui qui m'a demandé de venir.

Sa voix était calme, posée, mais on y décelait tout de même un peu d'appréhension.

- Écoute, Erin, tu as droit à des explications alors...

- Hermione m'a expliqué comment ils ont tous su pour...tu sais, ce qu'on a fait.

Une boule enflammée d'espoir vint se nicher au creux de mon ventre.

- Je suis vraiment désolé, je ne voulais pas tout gâcher de la sorte et...

- Non, arrête de t'excuser. La fautive, ici, c'est moi. C'est moi qui ai accepté d'entamer cette relation plus que dangereuse avec toi, c'est aussi moi qui ai accepté que tu me rejoignes chez moi... c'est de ma faute. J'ai fait une erreur, et je n'aurais pas dû te crier dessus.

- Une erreur ? Tu penses que ce qu'on a partagé était une erreur ?

Ce mot m'avait fait un mal de chien, car quoi qu'on ait eu, j'y avais cru.

- É-évidemment, Fred ! Tu t'attendais à quoi, au juste ? Tu sais très bien comment je suis.

Ignorant son léger bégayement et sa voix tremblante, je me mis à genoux devant elle et attrapai ses mains.

- Vraiment ? Tu veux dire que tu n'as rien ressenti du tout ? Peu importe ce qu'il y avait entre nous, moi, je l'ai ressenti, crois-moi. Pourquoi est-ce si difficile à admettre ?

- Parce quon n'avait rien, Fred.

- Je t'avais, toi. Et j'étais le plus heureux des hommes.

Elle secoua la tête mais ne lâcha pas mes mains pour autant. Elle fixait nos doigts emmêlés, et elle laissa s'écouler une minute silencieuse avant de reprendre la parole.

- Tu dois comprendre que...je ne pourrai jamais...te donner ce que tu veux, ce que tu mérites. Je ne suis pas Angelina, Fred.

- Qu'est-ce qu'Angelina vient faire dans cette discussion ? Il ne s'agit pas d'elle, mais de toi. C'est avec toi que je...que je...que je me sens le mieux. Avec toi, c'était comme apprendre à vivre une seconde fois.

Elle releva les yeux vers moi, et ils étaient rougis par les larmes qu'elle s'efforçait de conserver. Elle leur livrait une lutte sans merci, car elle était comme ça, Erin OBrown, elle ne pleurait devant personne.

- Fred, je ne pourrai jamais te rendre la pareille. Je ne suis pas faite pour toi. Tu mérites mieux, et moi je...

- Tu... ?

- ...je ne te mérite pas, termina-t-elle dans un murmure.

- Oh Erin, tu as tout faux... Ce serait un honneur que d'être à tes côtés.

- J'ai réfléchi, tu sais, après avoir appris la vérité grâce à Hermione. Et peut-être qu'elle a raison, après tout. Peut-être que tout ce qui me retient, c'est la peur de ressentir quelque chose de concret et je ne sais pas du tout où j'en suis Fred et j'ignore comment sortir de là et...

Elle reprit son souffle avant de continuer (il faut dire que son débit de parole devait être très épuisant).

- Tu m'as complètement retournée, Fred.

Je ne savais pas du tout comment interpréter ce qu'elle venait de dire. Si une partie de moi voulait y voir un pas vers l'opportunité de gagner son cœur, l'autre me disait de rester sur mes gardes, car on n'est jamais sûr de rien. Au lieu de répondre et de dire une bêtise, je la pris dans mes bras et, pour mon plus grand plaisir, elle nicha son visage dans le creux de mon cou. Je pouvais sentir sa respiration se calmer contre ma peau tandis que ses bras venaient s'enrouler autour de ma taille. Ma position avait beau être inconfortable, je n'aurais bougé pour rien au monde.

- Tu vois, reprit-elle, ce qui me fait peur, avec toi, c'est que je peux me blottir dans tes bras en ayant simplement envie d'y rester cachée longtemps, sans bouger. Personne n'a encore déclenché ça chez moi.

- Tu n'as pas à avoir peur, mes bras seront toujours là. Par contre, si ça ne te dérange pas, je vais m'assoir parce là j'ai vachement mal aux genoux.

Elle s'écarta de moi et m'aida à me relever en rigolant doucement. Elle me poussa sur le fauteuil et revint s'assoir sur mes genoux afin de se blottir contre moi à nouveau. Ses mollets reposaient sur un des accoudoirs et mon bras gauche soutenait son dos. Je plongeai mon regard dans le sien et avec mon pouce, j'essuyai la seule larme qui avait réussi à fuir sur sa joue. Lentement, je réduis l'espace entre nos deux visages et j'unis nos lèvres de la manière la plus douce qui soit. C'était chaste, presque hésitant. En gros, ça ne nous ressemblait pas du tout et pourtant, nous savions tous les deux que ce simple baiser allait tout changer.

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Et oui, le chapitre 11 est enfin là!
Encore une fois, désolée pour l'attente...
J'ai regardé "N'oublie jamais" aujourd'hui (Ryaaaaaan 😍) et j'ai pleuré toutes les larmes de mon corps alors j'ai écrit ce chapitre d'une traite! x) Dites-moi tout ce que vous en pensez dans les commentaires!

Kiss kiss mes p'tits horcruxes!

-Cxlxnx13

She's the oneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant