07 : we don't talk about it

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LUI

Mes mains sur sa peau, douce à souhait ; ses baisers déposés chastement sur mon épaule et dans mon cou ; son corps sous le mien : tout avait été divin. Elle était divine. Cette nuit avait été la meilleure de mes nuits. Elle avait été différente de celles que j'avais passées avec les autres filles, parce que je l'avais passée avec Erin O'Brown.

Mon bras la serrait toujours contre moi, sous les draps, lorsqu'elle se réveilla. Elle me dévisagea sans proférer le moindre mot, sembla détailler précisément mes traits, puis toujours aussi silencieuse, se dégagea de mon étreinte et quitta le lit. Je la regardai ouvrir son armoire, en sortir puis enfiler un T-shirt bien trop large arborant un motif étrange, mêlant roses et armes à feu, si je ne me trompais pas. Elle se vêtir ensuite d'un simple short en tissu léger, avant de s'assoir à l'extrémité du matelas, ses mains en guise d'appui. La voyant ainsi silencieuse, je décidai d'enfiler mon pantalon et de m'assoir à côté d'elle.

- Erin, ça va?

- Je veux que tu partes.

Sa voix était faible, comme si quelqu'un emprisonnait sa gorge, compressait ses cordes vocales. Ses joues étaient rougies, et ses yeux clos.

- Erin...

- S'il te plaît. Va-t'en.

Perplexe, blessé, je déposai un dernier baiser sur le sommet de son crâne avant de Transplaner. J'avais peut-être halluciné, mais j'aurais juré avoir vu une unique larme rouler sur sa joue. Mon arrivée s'effectua un peu plus loin que la maison portant le numéro 12, au Square Grimmauld, et je m'empressai de rejoindre la chambre que George et moi y partagions. Je traversai la maison silencieusement, et je trouvai un George bien éveillé.

- Je t'ai couvert quand Maman a demandé où tu étais, commença-t-il.

Il remarqua ensuite mon allure, torse et pieds nus, mon pull de laine et mes chaussures dans les bras.

- Oh. Vous avez...?

- Oui. Mais George, elle m'a mis à la porte. Ça veut dire quoi?

- Je t'avais dit que cette fille ne t'apporterait rien de bon... Tu la connais.

- Je crois qu'elle a pleuré.

- Erin? Pleurer? Tu parles bien d'O'Brown là? m'interrogea-t-il avec in sourcil levé.

- Lorsqu'elle s'est réveillée, elle s'est rhabillée, puis m'a demandé de partir. Je suis presque sûr qu'elle pleurait. Je comprends rien...

- Je t'avoue que moi non plus.

Nous nous tûmes un instant, et quand j'enfonçai mon poing dans les draps, George vint s'assoir à mes côtés. Il me tapa affectueusement l'épaule.

- Je sais ce que tu ressens pour elle, Freddie, et peut-être que...peut-être qu'elle le sait, elle aussi.

- Et elle avait dit...elle avait dit...

On arrête tout. C'étaient bien ses mots. C'était de ma faute, je n'aurais jamais dû accepter son marché stupide. Mais maintenant que j'avais goûté à sa peau, maintenant que nous n'avions fait qu'un, je n'arrivais pas à me défaire de l'idée que nous partagions quelque chose. Quelque chose de réel. Il ne s'était pas agi que d'un rapport physique naturel entre deux individus, non. Il s'était agi d'autre chose... Il avait été question de lien puissant, d'attraction, et même...d'amour. De mon côté, du moins. Je voulais à tout prix la retrouver, la tenir contre moi, la garder à mes côtés. Savoir que c'était elle qui m'avait écarté...c'était ça qui faisait le plus mal. Je compris que je pleurais quand George me tendit un mouchoir. J'étais blessé, à cause de sa demande. J'étais aussi en colère, à cause de ma propre bêtise. Comment avais-je bien pu m'embarquer là-dedans? J'aurais pourtant dû le savoir : Erin O'Brown était une montagne russe dont on ne ressortait pas indemne.

She's the oneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant