02 : just a touch

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ELLE

J'aimais la tranquillité. Poudlard était une école incroyable, mais surtout incroyablement bruyante. Alors, dès que j'avais l'occasion de me retrouver seule dans mon dortoir, j'en profitais. Et en tant que Préfète en Chef, j'en avais beaucoup, des occasions. J'étais donc, une fois de plus, cloîtrée dans ma chambre, assise en tailleur sur mon lit et un livre ouvert devant moi. Alice au Pays des Merveilles, le livre préféré de ma mère. Dès que je ressentais le mal du pays, comme on appelle ça, il me suffisait de lire quelques pages de ce bouquin. Me rendant compte de la stupidité de mes pensées, je ferme mon livre et le pose sur ma table de chevet. Je regarde rapidement ma montre : il est l'heure de ma ronde. Je me lève à contrecur et me tire hors de mon dortoir. De la démarche la plus détendue qui soit, je déambulais dans les couloirs du château. J'espérais vraiment que personne n'aurait eu la bonne idée de traîner ici à cette heure, parce que j'étais trop fatiguée pour retirer des points à qui que ce soit. Mais, comme de juste, il a fallu que deux têtes rousses se plantent devant moi, un grand sourire sur le visage. Ils ne s'arrêtaient donc jamais.

- Les garçons...ai-je soupiré. Ne m'obligez pas à vous retirer des points...encore.

- Erin, tu nous aime trop pour faire une telle chose, a riposté George.

- N'importe quoi !

S'est alors entamée une joute verbale (mais toujours amicale) entre lui et moi. Contrairement à ses habitudes, Fred restait calme.

- Dis, Fred, tu as perdu ta langue ?

- Je...comment ne pas la perdre quand nous sommes menacés par la plus séduisante des préfètes, hein ?

Aaah, ça y était, il reprenait enfin du poil de la bête. Je lui ai souri malicieusement et je suis rentrée dans son jeu.

- Préfète en Chef, sil te plaît.

- Mille excuses.

- Bref, je vous conseille de rentrer dans votre dortoir, et fissa ! Vous avez de la chance que ce soit moi qui vous ai trouvés.

- En effet, nous sommes très chanceux.

Après avoir dit ça, George a jeté un il à son frère très rapidement, mais pas assez pour que je ne men aperçoive pas. Bizarre... Enfin. Ils se sont finalement décidés à retourner dans la tour de Gryffondor, et je les ai accompagnés. Jai passé mon bras gauche sur l'épaule de George, le droit sur celle de Fred. George a innocemment passé un bras autour de ma taille et nous avons plaisanté, mais Fred n'était pas de la partie. Jai cherché une explication à cela, tout en continuant de m'amuser. Lorsque nous sommes arrivés dans la salle commune, je m'apprêtais à monter l'escalier qui montait aux dortoirs des filles, mais une voix men a empêchée.

- Erin ?

Je me suis retournée et j'ai trouvé Fred, debout, au beau milieu de la pièce. Il se tenait légèrement appuyé sur un des fauteuils rouges, et ses yeux fixaient les flammes qui dansaient dans l'âtre de la cheminée.

- Oui ?

- Viens ici, sil te plaît.

Intriguée, je me suis approchée de lui, puis je me suis assise sur le fauteuil. Il a rigolé doucement.

- Quoi ? me suis-je défendue. Je suis fatiguée.

- Bien évidemment, a-t-il dit en s'asseyant sur l'accoudoir.

- Bon, du coup, qu'est-ce que tu me voulais ? À part te moquer de ma fatigue, s'entend.

Il n'a rien dit. Non. Il a baissé les yeux vers moi et a posé sa main sur ma joue, dérangeant quelques mèches de mes cheveux. Par la barbe de Merlin, qu'est-ce qu'il faisait ? J'ignorais complètement comment réagir, et il ne ma pas laissé plus de temps pour y réfléchir car il ma embrassée. Sa main, posée sur ma nuque, me suppliait de lui répondre. Et je l'ai fait. Pendant quelques secondes, j'ai répondu à son baiser. Mais je suis vite revenue à la raison et je l'ai repoussé. Je me suis levée en le bousculant presque.

- Bordel, c'était quoi ça ?

- Je...

- Non, ne dis rien, l'ai-je coupé.

J'ai gravi les marches qui menaient à mon dortoir à toute vitesse et une fois sur mon lit, j'ai replié mes jambes contre ma poitrine. Qu'est-ce qui venait de se passer ? C'était simple : Fred Weasley m'avait embrassée. Et j'avais été assez stupide pour en faire de même. Non mais qu'est-ce qui m'était passé par la tête ? Et puis, qu'est-ce qui lui avait pris ? En plus, il sortait avec Angelina, une fille que je côtoyais tous les jours, que ce soit à table ou en classe. Je n'avais aucun problème avec le fait d'embrasser un garçon, j'en avais l'habitude. Mais Fred, c'était...différent. Fred était mon ami. J'avais besoin de me changer les idées, et je savais très bien comment le faire. J'avais juste besoin de trouver Goldstein... Ouais, Goldstein. Depuis qu'il était préfet, il se permettait de traîner un peu dans les couloirs, lors de ses rondes. Et puisque les Serpentard avaient fait leur ronde la dernière fois, c'était le tour de Goldstein. Je suis, pour la seconde fois, sortie de mon dortoir. Je savais où trouver le jeune Serdaigle, et en effet, je l'ai trouvé près de la statue de la sorcière borgne, là où je lui avais dit de m'attendre si, un jour, il s'ennuyait. Et il faut croire que ce soir-là, tout comme moi, Mr. Goldstein avait besoin de penser à autre chose.

She's the oneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant