Chapitre 7

1.1K 85 8
                                    

La journée avait été longue. Entre Harry qui me faisait une crise de jalousie, le message peu aimable d'un inconnu, et les clients impolis et chiants... Autant vous dire que je me languissais de rentrer chez moi pour prendre une douche.
Ce que j'ai fait, en attendant Harry. Et à peine sorti de la douche, il était arrivé. Bon timing.
J'étais en colère contre lui, mais pas au point de ne pas l'embrasser pour le saluer. Et pourtant, lui, était surpris.
Il est allé s'assoir sur le canapé suite à ma demande, et je lui ai servis une tasse de thé que je lui ai ensuite apporté sur la table basse.
«Tu ne bois pas de lait? demanda-t-il, surpris.
- Je n'en ai pas envie.»
Il fronça les sourcils mais ne dit rien. Je soupirai et m'installais à ses côtés, les jambes en tailleurs.
«Bon alors, tu m'expliques?
- Je ne le sens pas.
- Pourquoi?
- Il y a des regards qui ne mentent pas, Louis.
- Et le lien de regard, qu'est-ce qu'il dit?
- Comment ça?
- Il dit que je ne veux que toi, Harry. Que c'est toi que j'aime, pas Daryl. C'est un collègue de travail et mon ami par la même occasion. Rien de plus, rien de moins.
- Je sais Louis mais je... Je ne lui fais pas confiance.
- Bordel, il est hétéro! hurlai-je en me relevant.
- Et alors?! Il pourrait très bien aimer les deux ou même te mentir pour mieux t'approcher, j'en sais rien! Mais en tout cas, quand tu as le dos tourné, il profite bien de la vie de ton cul! Alors...»
Je lui ai coupé la parole en l'embrassant. Il n'y a rien de mieux qu'un baiser pour faire taire son amoureux lorsqu'il vous prouve, pas forcément de la bonne manière, qu'il tient à vous. Mais je suis sûr qu'il se trompe sur Daryl, c'est impossible qu'il soit comme ça. Mais je m'en fous. Parce que ce qu'il m'importe en ce moment même c'est de décompresser dans les bras de mon homme, de l'embrasser à en perdre haleine, et de ne penser à rien d'autre qu'à notre amour.
«Dois-je comprendre que je dois la fermer? dit-il avec un sourire en coin lorsque nos lèvres se sont détachées.
- Non, tu dois comprendre que je veux juste passer un bon moment avec toi. Tu dors à la maison ce soir? Demandais-je, pour d'une certaine façon, changer de sujet.
- Tu ne travailles pas demain?
- Si mais...
- Je te déposerai alors, ordonna-t-il en me coupant la parole. J'ai rendez vous chez le psy de toutes manières.
- Il est gentil?»
Je m'assis sur le canapé pour ensuite m'allonger et poser ma tête sur les genoux de H. Par automatisme, il se mit à jouer avec quelques unes de mes mèches, les yeux dans le vide.
«C'est un psy, quoi. Mais professionnellement parlant, il l'est, oui. En tout cas, plus que d'autres, il haussa les épaules. Et il est tout de même plus sincère que d'autres, je sais qu'il veut que je m'en sorte. Qu'il n'en a pas que pour l'argent.
- Tant mieux alors, s'il peut t'aider. Mais tu as tes médicaments?
- Oui, je les avais pris au cas où... avoua-t-il gêné.
- Tu as bien fait, le rassurai-je en souriant
Il me sourit doucement également et je caressai sa joue. Sous ce contact, il ferma les yeux mais n'arrêta pas pour autant de trifouiller mes cheveux. Notre histoire a déjà eu pas mal d'embûches, mais mon cœur n'est pas prêt de cesser de battre pour lui. J'aimerai tellement qu'il aille mieux... Qu'il sourit, comme avant. Bien qu'il ne le faisait pas tant que ça au début... Lorsque nous nous étions mis ensemble, je crois que c'était le plus démonstratif de nous deux. Mais là, je sens bien qu'il est brisé et que chaque jour qui passe il se demande quand je vais le lâcher. Et ça me tue de savoir ça. Surtout que...
«À quoi tu penses? M'interrogea Harry, me coupant de mes pensées
À toi, Harry. C'est à toi que je pense.
Et aux menaces que je reçois chaque jour dont tu ne connais même pas l'existence.
Et au travail qui m'épuise plus que la normale.
Et aussi à mon mal de crâne violent qui vient de me prendre.
Mais comment te dire tout ça si je ne veux pas voir ton inquiétude à travers tes émeraudes dans lesquelles j'arrive encore à me perdre?
«Rien mon cœur, je suis un peu fatigué.»
Et là, un énorme sourire apparût sur son visage, laissant apercevoir ses fossettes qui m'avaient tant manquées. Et ça m'avait réchauffé mon cœur tout autant que ça m'avait fait sourire.
«Tu m'as appelé mon cœur...
- Oui, tout comme la majorité des couples sur cette sphère ronde, dis-je moqueur.
- Pour moi c'est plus que ça. Mon cœur, genre c'est comme si je détenais ton cœur entre mes mains tu vois? Et puis, ça faisait terriblement longtemps... D'accord, j'ai l'air d'un gamin comme ça, mais... Bordel.
- Tu ne sais toujours pas que tu détiens mon cœur? Il faut te mettre à jour H, ça ne va plus du tout là.»
Il a attrapé ma nuque afin de coller ses lèvres contre les miennes. Elles se mouvaient dans une danse parfaite. Elles étaient faites pour se compléter. Ce n'était qu'un surnom qui m'avait échappé, mais pour lui c'était... Plus. Et je pourrai l'appeler comme ça des milliers de fois rien que pour revoir ce magnifique sourire.
À bout de souffle, ma main dans les cheveux de mon amoureux, je me décollais de ses délicieuses lèvres, sourire en coin.
«Photo?
- Si tu veux. J'avais oublié à quel point tu aimais prendre des photos.
- Ça fait des souvenirs. Et regarde... Ça m'a bien servit.»
Pour réponse, il me sourit et je sortis mon portable de la poche arrière de mon jean avant de m'installer confortablement sur ses genoux. Enfin, c'est lui qui a tenu à ce que je m'assois sur lui, moi je comptais m'assoir à côté. Mais je ne vais pas dire que ça me déplaît, ce serait carrément mentir. Et je déteste mentir. J'active l'application de l'appareil photo, mets le mode selfie et tends les bras devant moi de façon à nous voir tous les deux dans l'objectif. Je fis une grimace et Harry effleura ma joue d'un baiser au moment où je prenais la photo. Je l'adorais. Même si on voyait ma fatigue. C'était notre première photo de nos retrouvailles. Directement, je la mis en fond d'écran et l'envoyai à Harry sous sa demande. Il était beau. Il était souriant. Il semblait heureux. Ce soir là, nous avions besoin de l'autre plus que nous le pensions. Et ça faisait un bien fou.

The Unknown [L.S] Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant