Morts étoilés

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Lorsque le sombre prends possession des terres et que le ciel se parre de sa cape sombre piquée de ses millions de joyaux flamboyants, je sors de ma chambre et vais m'asseoir, parfois sur une des nébuleuses tapies au fond du jardin, parfois sur les marches qui mènent aux fondements de l'univers.

Et dès lors, je me tais. J'écoute simplement le chant merveilleux des astres. Peu à peu, timidement, les étoiles descendent à ma rencontre, leur douce lumière me caresse la joue, et j'aperçois leurs beaux sourires. Très loin, tout au fond du monde, la lune nous observe, imposante. Son regard bienveillant ne m'échappe pas, elle surveille ses petites protégées.
Souvent, je reprends en choeur la mélodie du ciel, et je me mets à rire aux éclats et à tourbilloner dans la voie-lactée. J'enjambe une galaxie, je joue à cache-cache avec les comètes et je poursuit un astéroïde, toujours accompagnée du chant de la toile céleste. On s'amuse bien ces soirs-là.

Mais parfois, on reste simplement silencieux. Lors de ces nuits, nous n'avons pas besoin de mots pour nous comprendre. L'univers est en deuil. Une étoile s'est éteinte. Et pendant que les larmes lunaires roulent le long du ciel, le silence rugit à mes oreilles et me crève le coeur. Nulle partie de jeu entre deux étoiles filantes, pas le moindre pas de danse aux côtés de la lune, rien.

Alors je rentre simplement chez moi, et vais me cacher sous ma couette. Lorsque le monde se défait des rires et des chants, les étoiles ne me guident plus jusqu'au sommeil. Et dès lors, la partition jouée par l'insomnie me tient éveillé jusqu'au bout de la nuit, jusqu'à ce que les ombres de mes amies lumineuses soient chassées par la cruauté de l'astre du jour.

mes MOTS sont TERNESOù les histoires vivent. Découvrez maintenant