Demonic Game [Tome 1]

Chapitre 8 :

Dimitri Azkarov toqua nerveusement à la porte. Ses mains moites tremblaient, et des gouttes de sueur perlaient sur son front. Il ne comprenait vraiment pas pourquoi l'idée d'un tête-à-tête avec Nael le mettait dans cet état. Ce n'était pas la première fois, en plus. Un « Hmm » visiblement occupé se fit entendre derrière la porte, et Dimitri entra prudemment.

-Vous avez demandé à me voir, Monsieur ? demanda-t-il timidement.

Nael lui tournait le dos. Il avait l'air en plein combat avec une cafetière récalcitrante qui refusait visiblement de lui servir son café. Il finit par abandonner en soupirant, et se retourna vers son interlocuteur.

-Oui, assieds-toi donc Dimitri. Je ne parviens pas à mettre en route cette maudite cafetière. Il faudra en acheter une nouvelle dès cet après-midi.

-Bien Monsieur.

Dimitri prit place sur le fauteuil faisant face au bureau de Nael Atkins. Ce dernier se laissa lourdement tombé dans son siège, et entreprit de s'occuper les mains avec un stylo. Ainsi vêtu, avec sa chemise et sa veste de costume soigneusement repassée, il ne paraissait pas très dangereux. Il ressemblait à n'importe quel homme d'affaire de n'importe quel pays, qui était à la tête de n'importe quelle entreprise mondialement reconnue. Un homme classique, lambda.

C'est que les gens pensaient en voyant Nael Atkins pour la première fois. 

C'est ce que les gens pensaient quand ils ne connaissaient pas Nael Atkins.

-Bon. Je t'ai appelé pour savoir où nous en étions dans notre petit projet, si tu vois ce que je veux dire. Comment tout cela avance Dimitri ?

-Et bien, nous venons d'achever le conditionnement de Moloch, Monsieur. Il ne devrait plus poser de problèmes à notre équipe. Le laboratoire le gardera cependant en surveillance les trois prochains jours par sécurité, expliqua Dimitri d'une voix légèrement tremblante.

Le garçon avala péniblement sa salive, et faisait de son mieux pour masquer ses mains tremblantes. Chaque jour, il se demandait ce qui l'avait poussé à rejoindre les rangs de Nael. Cet homme était absolument fou.

-Fort bien, c'est vraiment parfait ! C'est du bon travail Dimitri !

Nael se leva joyeusement de son fauteuil et attrapa deux verres ainsi qu'une bouteille de whisky.

-Vous ne serez pas contre un petit verre pour fêter ça, n'est-ce pas ? demanda-t-il en servant l'alcool sans attendre de réponse.

Dimitri prit nerveusement son verre de whisky en le portant à ses lèvres. L'alcool descendit dans sa gorge, brûlant, mais il avala sans dire un mot. Ses yeux balayaient la pièce, n'espérant qu'une chose : que cet entretien se terminerait au plus vite. Mais ce n'était apparemment pas l'envie de son chef, qui se resservi un généreux verre qu'il bu cul sec.

-Allons, ne soyez pas si... nerveux et tendu. Détendez-vous, le ciel ne va pas vous tomber sur la tête ! Je n'attaque pas les Archanges que je sache ! lança Nael en éclatant de rire. Plus sérieusement, le stress est très mauvais pour la santé Dimitri. Vous voyez ? Vos mains tremblent, vous suez abondamment, vos yeux sont alertes et la pupille est dilatée. Vous prenez des médicaments mon cher ?

Dimitri secoua la tête, incrédule.

-Il faudrait y songer. Depuis que je vous connais, je ne vous vois qu'en train de travailler. Le travail c'est très bien, c'est même excellent je l'admets, mais il faut savoir souffler de temps à autre. Vous allez finir par exploser littéralement. Vous ne voudriez tout de même pas perdre votre femme à cause d'une dépression chronique pas vrai ?