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Je restais ainsi de longues minutes. Comme une chenille dans son cocon : faible et dégueulasse. Plus rien ne paraissait pouvoir m'atteindre ; c'était ce que je désirais. Comme si son départ avait fait ressortir tout le mauvais côté de mon être... comme si, dans ma solitude, seule face à moi même je n'avais d'autres choix pour me protéger, que de remplir l'espace autour de moi de colère. Comme s'il m'était à nouveau nécessaire de haïr le monde. 

Des craquements parvinrent jusqu'à moi, de plus en plus proche. Mais mon corps était interdit. Il m'était impossible de bouger. Alors peut être était ce une bête sauvage qui n'avait pour but que de tuer... Tant pis. 

Cela m'importait peu à vrai dire... Il était parti, et avait emportait ce qui me restait de sentiments, d'émotions... De bien, tout simplement.

Mais contrairement à ce que j'imaginais, au lieu d'un animal se jetant sur moi, se fut la douceur d'une main sur mon épaule qui réveilla tous mes sens. Je frissonnais de partout de ce contact peu habituel. Puis mentalement, je me préparais à affronter son regard bleu à nouveau. Ne rien laisser transparaître surtout. Voila ce à quoi je m'adonnais avec lui. Aucun mouvements concrets n'étant visible de ma part, il fit alors une chose inattendu, il s'assit à mes côtés et ses lèvres laissèrent échapper mon prénom. 

« Dune ? » 

Je relevais enfin mon visage pour le regarder. Il sembla d'abord inquiet puis triste. 

« Tu as pleuré ? 

- non, je croyais que tu étais parti. » 

Il secoua la tête de droite à gauche, et enfin, alors que je ne m'en étais pas rendu compte, ma respiration reprit son rythme normal. Il était resté. Je n'étais plus seule.

Je Néant Vide RienOù les histoires vivent. Découvrez maintenant