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La nuit tombée, durant un temps était mon refuge. Les lames de rasoir qui écorchaient mon corps me rassuraient, permettant autre chose dans mes pensées que les questions incessantes et répétitives. Il y avait quelque chose de fascinant dans ce taillage de vie. L'effleurement d'une simple lame sur ma peau laissait paraître un monde invisible d'ordinaire, celui de ma chaire à vif. Celui ou le rouge était dominant. Ruisselant de mes bras, de mes hanches, de mes cuisses et parfois à des moments de pur désespoir de tous ces endroits à la fois. Il y avait comme un pacte entre mon geste et ma vie. Et j'étais constamment à la recherche de la limite. Cette limite qui n'empêcherait plus les compresses d'arrêter ce flot. Cette limite qui ferait exploser mes veines.
Je ne l'ai jamais atteinte. M'arrêtant toujours avant pour pouvoir recommencer le lendemain. Pour pouvoir continuer ce cercle vicieux qui symbolisait une sorte d'échappement de moi même. Alors que j'étais en peur de tout ce qui concernait le suicide, je jouais avec, moi aussi... Pour me prouver que la mort ne me faisait pas peur. Sûrement pas. Il n'y avait pas de réelle justification. Cette fascination morbide me laissait croire que pour aller mieux c'était la seule solution.
Aujourd'hui les épaisses lignes blanches qui me restent me rappellent que finalement il existait bien une autre alternative...

Je reprenais ma lame.

Je Néant Vide RienOù les histoires vivent. Découvrez maintenant