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J'ai toujours voulu du temps devant moi, mais par une ironie que je ne comprenais pas moi même, j'ai ce sentiment d'en avoir continuellement mais surtout cruellement manqué... 

Alors j'ai trouvé, une sorte de solution. Inconsciemment certes car jouant avec mon moi intérieur, que, malheureusement je n'arriverai jamais, comme chacun d'entre nous, à explorer réellement, mais principalement à comprendre. 

Il y avait donc cette démarche à laquelle j'aboutissais pour faire durer une sorte d'éternité dans mes sentiments : la mélancolie. C'était réellement la seule émotion que je réussissais à faire durer, à mon gré. 

Avec l'aide d'une musique, mais d'un livre ou juste d'une photo. Et dès que j'enclenchais ce mécanisme, en me replongeant dans une idée énoncée plus haut... J'avais ce sentiment surement absurde pour beaucoup de revivre. Parce que oui, c'était le cas, je replongeais à un temps de ma vie où cette impression m'avait assailli. 

Et contrairement à ce qu'on pourrait penser de la mélancolie... Elle n'était pas dévastatrice, c'était un saisissement de bien être de mon être. Car même s'il côtoyait une forme de tristesse, cet élan du coeur était tellement lié à de belles choses, emprisonnées en ma mémoire et mes sens, qu'il ne pouvait au final qu'être merveilleux. 

Une sorte de drogue où je plongeais, comme certains plongent dans l'amour ou la dépression... Moi, j'avais choisi la mélancolie comme amie. Et il était toujours difficile de quitter ses bras. Parce que ce saisissement qui ressemblait à un songe était invisible au monde extérieur et impossible à partager, donc comme toute chose qui semble inconnue pour l'autre, il me fallait m'en détacher pour revenir et me languir. 

Je Néant Vide RienOù les histoires vivent. Découvrez maintenant