Nous ne devions pas [EN PAUSE]

Chapitre un.

Comme presque tous les jours après les cours, Jacob a son entraînement de football. Et comme chaque fois, je l'attends après mes cours. Je n'ai pas encore le permis. Pas parce que je l'ai raté, mais parce que je ne veux pas le passer. Je suis plutôt du genre à stresser pour un examen et j'appréhende ce moment. Je ne voudrais pas causer un accident à cause de mon stress. Alors je repousse ce moment encore et encore. Jusqu'à ce que j'en ai vraiment besoin. Par exemple, l'année prochaine quand Jacob sera dans une université loin de la mienne. Sauf si je ne supporte pas d'être séparée de lui et que je prends un cursus dans la même université.

Je ne sais pas si j'arriverai à être séparée de lui, un jour. Il a beau être mon frère, je n'aime pas être loin de lui. J'ai déjà eu du mal lorsque nous sommes arrivés au lycée et qu'il n'était pas dans ma classe.

D'aussi loin que je me souvienne, Jacob et moi avons toujours été inséparables. Le fait que nos parents ne soient pratiquement jamais à la maison doit y faire. Je tiens énormément à eux, mais pas autant qu'à Jacob. Il est tout ce qu'il y a de plus important dans ma vie. Je n'ai pas rencontré un seul garçon qui me faisait me sentir aussi bien que lorsque je suis avec lui.

Je ne peux jamais en parler à mes amis. Ils ne comprendraient pas. Même s'ils voient à quel point nous sommes proches, ils ne pourront jamais comprendre ce qui nous lie. Je ne peux déjà pas mettre de mot sur ce qui nous lie. Comment une personne extérieure pourrait comprendre notre relation ?

- Bea, ton frère est tellement...

Je suis le regard bleu océan de Jenny, ma meilleure amie, pour tomber sur mon frère. Il court avec le ballon pour marquer. Mon frère est typiquement le genre de garçon qui m'intéresse. Il est le genre de garçon qui intéresse toutes les filles. Étant dans l'équipe de football du lycée, tous les élèves viennent le soutenir pendant les matchs.

Malgré toutes les filles lui faisant un regard de biche, il reste inaccessible. Ce n'est pas ce qui l'intéresse le plus. Il préfère passer du temps avec ses amis, mais surtout avec moi. Je sais bien que Jacob couche avec des filles. Néanmoins, il n'est pas comme ses amis qui couchent avec des filles différentes tous les week-ends. Il ne le fait qu'une fois tous les deux ou trois mois et uniquement quand une fille lui plaît.

- Tu peux arrêter de mater mon frère, ça devient gênant.

- Oh, Bea, ne me dit pas que tu ne le fais pas. Même si c'est ton frère, je suis certaine que tu le regardes. Qui ne le regarderais pas ? Tu as tellement de chance.

- Je sais.

Lorsque l'entraîneur siffle pour dire aux garçons d'arrêter, je suis soulagée. Je n'aurais pas pu attendre plus longtemps avant de rentrer à la maison. Les garçons font deux tours de terrain en course avant de faire des étirements.

Je me lève des bancs pour m'approcher de mon frère. Comme toujours, Jacob arrive vers moi avec un grand sourire. Il écarte ses bras pour venir me faire un câlin.

- Mon amouuur.

- Ne crois pas que tu vas m'approcher avec ton corps rempli de sueur.

- Mais j'ai besoin d'un câlin, dit-il avec une moue triste.

- Alors fait un câlin à Jenny !

Je ne laisse jamais aucune fille toucher mon frère sans qu'elle n'ait droit à un regard noir et je ne rechigne jamais devant un câlin avec Jacob, sauf quand il est en sueur comme maintenant. Je pousse Jenny dans les grands bras de mon frère. Elle pousse un cri d'horreur. Elle rêve de lui, sauf quand il est en sueur. Enfin une adolescente raisonnable. Toutes les filles du lycée adorent voir les sportifs en sueur alors qu'il n'y a rien de plus répugnant.