Chapitre deux.

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Je me réveille sans la chaleur du corps de mon frère. Je suppose qu'il est déjà parti en cours. Je frotte mes yeux et m'étire en prenant toute la place du grand lit. Je fixe le plafond blanc. J'ai eu tellement de mal à m'endormir. Chaque fois que je fermais les yeux, des images de Jacob et moi faisaient surface. J'ai essayé tant bien que mal de me défaire de sa prise, mais il n'a jamais cessé de serrer son bras. J'ai très peu dormi. Trop peu.

Je me donne le courage pour sortir de mon lit et descendre à la cuisine. Je trouve ma mère en train de boire un café tout en lisant un magasine médical. Elle lève les yeux en m'entendant arriver.

- Ça va, ma puce ? Tu as l'air épuisé.

Elle pose ses mains fraîches sur mes joues pour m'observer. Des cernes doivent creuser mes yeux. Elle semble inquiète. Je n'ai rien qui pourrait l'inquiéter. Enfin...

- Jacob m'a fait regarder un film d'horreur et j'ai fait un cauchemar, mentis-je.

- Il sait à quel point tu n'aimes pas ça, râle-t-elle.

- Et toi, tu n'es pas trop fatiguée ? demandé-je pour changer de sujet.

- J'y suis habituée.

Elle sourit. Je ne sais pas comment font mes parents pour ne jamais paraître épuisés. Ils travaillent plus que n'importe qui et doivent garder le sourire. Ils ne doivent pas craquer. Ils ne doivent pas s'énerver parce qu'ils sont fatigués. Ils doivent rester concentrer pour ne pas faire d'erreur médicale. Souvent, dès qu'ils ont un moment de libre, ils vont dans une salle de repos pour fermer les yeux ne serait-ce que dix minutes. J'aurais abandonné depuis longtemps à leur place.

Maman s'assoit à côté de moi avec un plateau de viennoiserie et une tasse de chocolat chaud.

- Où est papa ?

- Il a été appelé pour une réunion importante. Il nous rejoindra dans les magasins. Il doit se trouver un costard. Je pensais que l'on pourrait partir une fois que tu serais prête et nous mangerons sur place.

Je hoche la tête. Je termine rapidement mon chocolat chaud et ne prends rien à manger. Je n'ai jamais vraiment faim le matin. Je rejoins d'abord la salle de bains pour me laver les dents, me nettoyer le visage puis pour me maquiller et me coiffer. Je fais une tresse africaine dans mes cheveux. Je vais ensuite dans ma chambre pour chercher des vêtements à mettre dans mon dressing. Je prends un pantalon blanc à fines rayures noires et un haut rouge. Je couvre mes pieds de Converse blanches. Je me hisse sur la pointe des pieds pour attraper ma veste en cuir.

J'adore mon dressing sauf que je suis trop petite pour atteindre la penderie. Quand Jacob est là, je lui demande. Sinon, j'ai un tabouret pour aller chercher les vêtements qui sont trop hauts.

Une fois que je suis prête, je descends pour prévenir ma mère que nous pouvons partir. Son Audi nous conduit jusqu'au centre commercial. Nous commençons par arpenter les couloirs pour trouver une boutique vendant des robes de soirées.

Après trois boutiques et une heure d'écouler, maman n'a toujours pas trouvé son bonheur. À sa place, j'aurais déjà acheté une quinzaine de robes. Bien que ce ne soit pas vraiment ce que je préfère porter, elles étaient plutôt jolies.

- Maman, j'ai faim. On peut aller manger ? la supplié-je avec une moue irrésistible.

J'essaye toujours d'afficher un visage d'enfant. Le visage qu'elle adorait embrasser quand j'étais enfant et qu'elle avait encore du temps pour nous. Elle ne résiste jamais. Mes parents et Jacob sont faibles face à mon visage angélique.

- Il faut d'abord que je trouve une robe. Si je mange, mon ventre va gonfler et je ne pourrais plus essayer de robes.

- De toute façon, ça ne changera rien. Ce soir, tu vas manger au gala et ta robe va craquer si tu la prends quand ton ventre est encore plat. Autant en acheter une après que tu aies mangé.

Nous ne devions pas [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant