Nous ne devions pas [EN PAUSE]

Chapitre dix.

J'ai cru que je ne pourrais jamais assister à cette soirée. J'étais mal en point et je le suis encore, mais j'ai réussi à mentir à mes deux parents médecins pour qu'ils acceptent de me laisser sortir. Pour cacher ma fièvre, j'ai posé une poche de glace sur mon front pendant quelques minutes avant de devoir prendre ma température. Je me suis complètement vider le nez et j'ai raclé ma gorge avant de leur parler pour leur faire croire que je n'étais plus malade. Sauf que ce n'est pas le cas.

Je suis fébrile. Je sens mon corps frissonner puis avoir des bouffées de chaleur. Je joue avec la ventilation de la voiture de Cole depuis que l'on est parti. J'ai pris un antalgique avec fonction antipyrétique, mais je ne suis pas sûre que cela fasse effet.

Je sais que je suis capable de supporter la soirée. À partir du moment où la première goutte d'alcool coulera dans mes veines, je me sentirais déjà beaucoup mieux.

Après une demi-heure de route, Cole se gare devant une maison où la musique bat déjà son plein. Nous sortons de la voiture, mon manteau sur mes épaules. C'était la condition si je voulais sortir de la maison. J'ai donc enfilé mon manteau vert canard à la fausse fourrure noire en guise de col.

Cole n'a pas encore vu la tenue que je porte en dessous. Je voulais être sexy pour lui. Pour lui prouver que je ne suis pas qu'une gamine de dix-sept ans. Je veux paraître mature même si j'en suis encore loin.

Devant la porte, Cole prend mon visage entre ses mains, inspectant mes yeux maquillés plus qu'à l'accoutumée pour l'occasion.

- Tu as de la fièvre ?

Je secoue négativement la tête. Je ne veux pas qu'il me fasse rentrer chez moi. Je veux passer une soirée à faire la fête. J'en ai envie.

- Tu mens. Tes yeux brillent.

- Mais Cole, râlé-je. Je veux rester.

- Pas longtemps. Tu ne peux pas faire comme si tu étais en pleine forme alors que tu as de la fièvre. Combien tu avais ?

- Un peu plus de trente-neuf, murmuré-je.

- Putain. Tu es folle ? S'il t'arrive un truc, qu'est-ce que je suis censé dire à tes parents ?

- Que je suis une enfant très mal élevée, souris-je. S'il te plaît, je veux juste profiter de la soirée. Je n'ai vu personne de la semaine à part mes parents, mon abruti de frère et toi. J'ai besoin de voir du monde.

- On ne restera vraiment pas longtemps alors, insiste-t-il.

- Si tu le souhaites, soupiré-je.

Je sais que j'arriverais à le faire changer d'avis. Je suis plutôt douée en la matière. Cole lâche mon visage et nous entrons dans la maison. La chaleur me frappe de plein fouet. Cole retire sa veste et m'aide à retirer la mienne.

- Putain.

Je me tourne vers lui en fronçant les sourcils. Je souris en comprenant que sa réaction est due à ma tenue. Je porte une jupe crayon taille haute de couleur noire avec un crop top en dentelle noire qui fait ressortir ma poitrine. Le tout accompagné d'une bonne paire de baskets blanches. Je n'aurais pas pu mettre de talons. Je chancelle déjà à plat, je n'ose pas imaginer avec dix centimètres de plus.

- Oui ?

- Tu veux ma mort ?

- Ce serait dommage. Je n'ai pas encore vu ton corps, dis-je en reprenant la phrase qu'il avait dite sur mon répondeur.

Il sourit en secouant la tête avant d'aller ranger nos manteaux dans un placard. La musique raisonne dans mes oreilles. Je sens ma tête tourner légèrement. Il me faut rapidement un verre d'alcool pour pouvoir me stabiliser.