Chapitre quatorze.

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- Est-ce que tu sens ton cœur s'accélérer quand je m'approche de toi ?

Toujours assis sur le canapé, face à moi, il se rapproche un peu plus. Mon cœur n'a pas besoin de ça pour accélérer. Il bat toujours vite lorsqu'il est avec moi. Jacob relève sa main à ma joue qu'il caresse légèrement. Il semble encore plus doux qu'en temps normal. Je ne pensais pas que cela pouvait être possible. C'est déjà trop étonnant un homme aussi doux que l'est Jacob. Je sais qu'il ne l'est pas avec tout le monde. J'ai énormément de chance.

- Comment te sens-tu quand mes mains caressent tes cheveux ou ta douce peau ?

Beaucoup trop bien. Ses caresses m'envoient loin. Au-delà du ciel. Il m'envoie encore plus loin avec ses mots. Cette bulle qui nous entoure nous emmène plus haut que le ciel, jusque dans l'espace, côtoyant les étoiles. La bulle de sentiments nous aidant à respirer.

- Ferme les yeux.

J'obéis instantanément. L'intensité augmente d'un cran. Cette tension finira par me tuer.

- Que ressens-tu lorsque je fais ça ?

J'attends patiemment – ou plutôt impatiemment – qu'il fasse quelque chose. Rapidement, je sens ses lèvres dans mon cou. Je ne retiens pas le léger gémissement qui s'échappe de mes lèvres. Jacob dépose une lignée de baisers sur ma peau. Ma tête part en arrière comme si je ne la retenais plus. Il a maintenant libre accès à ma chair. Je voudrais qu'il ne s'éloigne jamais de ma peau. Sa chaleur me frappe de plein fouet ce qui contraste avec la fraîcheur apportée par ses baisers humides. À mon grand dam, un dernier baiser se dépose dans mon cou avant que Jacob ne s'éloigne.

- Dis-moi ce que tu ressens, Bea.

- Je...

Bordel. Ça ne devrait pas être si compliqué à dire. Son regard me déstabilise. Je ferme les yeux pour me donner plus de courage. Je préfère ne pas avoir à affronter son regard pendant que je me livre à lui.

- C'est si naturel pour moi de venir vers toi. Aux yeux de nos amis, si nous n'étions pas frère et sœur, nous sommes comme un couple. Mais faire toutes ces choses avec toi, c'est tellement... Normal. Je ne me rends pas compte que c'est si ambigu.

Je rouvre les yeux, mais garde le regard rivé sur mes mains.

- Je me sens tellement bien avec toi. On vit ensemble depuis douze ans. Il n'y a rien que tu ne saches pas sur moi et que je ne sache pas sur toi.

Comment lui dire que j'aime dormir avec lui, contre lui ? Que j'aime sa petite frimousse du matin alors qu'il est à peine réveillé. Comment lui dire que j'aime lorsqu'il sort de la douche et que des gouttes d'eau tombent de ses cheveux pour s'échouer sur son torse. Comment lui dire que je ne me lasse pas de ses bras autour de moi, de ses bisous, de toutes ses petites attentions. J'aime tellement de choses chez lui. J'aime même le fait qu'il me surprotège quitte à ce que cela m'énerve. J'aime quand il mange comme un cochon et qu'il met de la sauce tomate ou du chocolat tout autour de sa bouche.

- J'aime quand nous restons à la maison sans rien faire, mais j'aime aussi quand nous sortons. J'aime tellement de choses chez toi, chez nous, que je n'aurais jamais assez d'une vie pour te les conter. Ce que je peux te dire, c'est que la chose que j'aime par-dessus tout c'est lorsque tu me regardes. Tu me regardes comme si j'étais la huitième merveille du monde. Comme si personne ne pouvait compter plus que moi à tes yeux. Comme s'il n'y avait que moi... J'ai l'impression que le regard que tu as eu en me voyant pour la première fois ne t'a jamais quitté.

- Il n'y a que toi, Bea. Il n'y aura toujours que toi.

Il me prend dans ses bras et je me laisse aller contre lui. Ses lèvres se déposent sur le haut de mon crâne.

Nous ne devions pas [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant