Chapitre huit.

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La première chose que j'ai faite en arrivant en cours lundi, c'est sauter sur Jenny. Il fallait absolument que je lui parle de Cole. Elle était toujours distante avec moi jusqu'à ce que je lui dise qu'il fallait que je lui parle d'un garçon. Là, ses yeux s'étaient éclairés et j'avais toute son attention. J'ai omis le fait qu'il était livreur de pizza tout en ayant bien insisté sur le fait qu'il avait vingt-deux ans. Je ne lui ai pas non plus dit que nous nous étions embrassés.

Je connais la dépendance de Jenny pour mon frère. S'il lui demandait des informations, elle m'aurait balancé sans scrupule. Je sais qu'il l'a fait. Je l'ai vu lui parlé, hier. J'ai roulé discrètement des yeux en le voyant passer son bras autour de ses épaules et en la voyant presque faire un malaise face à ce geste.

Je me suis permise de disputer Matthew en lui disant qu'il n'aurait pas dû ouvrir à mon frère. Il m'a simplement dit qu'il ne voulait pas que Jacob pense que nous faisions plus que discuter. Il s'est retrouvé comme un idiot quand Jacob a demandé à me voir en entrant chez son ami.

Nous sommes mercredi et je compte les jours jusqu'à samedi. Cole m'a invité à une soirée étudiante. Je serais la plus jeune. Il m'a rassuré en me disant que je faisais légèrement plus que mon âge et qu'il serait toujours avec moi. Je pense qu'il a menti pour la première partie si j'en crois toutes les personnes qui me donnent trois ans de moins.

Je n'ai pas encore demandé la permission à papa et maman pour sortir. Je sais qu'ils ne diront pas non. Ils ne seront certainement pas à la maison. Quant à Jacob, il risque de m'en vouloir encore plus, mais j'ai commencé à m'habituer à son absence.

Il ne me parle toujours pas. Seulement des banalités comme « tu viens me voir jouer ? » ou « tu commences à quelle heure ? » mais encore « tu veux que je te raccompagne après les cours ? ». Seulement des questions d'un frère à une sœur. Rien avoir avec la relation que nous avions encore il y a quelques jours.

Je mentirais si je disais qu'il ne me manquait pas. Je ne sais même pas comment je fais pour réussir à tenir sans la chaleur de ses bras, la douceur de ses baisers sur ma peau. Je ne sais pas non plus comment je fais pour réussir à dormir. Je suppose que penser à un certain regard vert et un sourire éclatant suffisent à m'aider. Sans ça, je serais certainement au fond du gouffre. Sans lui, je ne pourrais pas tenir.

Je ne dirais pas que je suis amoureuse de Cole, loin de là. Il me fait juste me sentir bien rien qu'avec sa présence en message. Il comble le manque de Jacob. Celui qui a mon cœur. Je ne veux pas ramper vers lui pour lui demander de me pardonner. J'ai le droit de faire ce que je veux avec mon corps même si cela ne lui plaît pas. Maman n'a rien dit lorsque je lui ai avoué que j'avais perdu ma virginité avec Matthew. Jacob se comporte comme ça uniquement pour jouer son rôle de grand frère. Je n'en veux pas. De plus, c'est à lui de s'excuser de la façon dont il m'a parlé.

Jenny et moi regardons les garçons jouer au football comme tous les mercredis. Je n'ai jamais vu Jacob jouer avec une telle rage. L'entraîneur a beau lui dire d'y aller doucement, il ne l'écoute pas.

- Qu'est-ce qu'il se passe avec ton frère ? me demande Jenny.

- Je crois qu'il fait sa crise d'adolescence.

- Vous vous êtes disputés ?

- En quelques sortes.

- Il est encore plus beau quand il est en colère, s'extasie ma meilleure amie.

Je roule des yeux avant de rire pour la charrier. Cole est coincée en cours d'audiovisuel. Je ne peux donc pas lui parler. Cela fait déjà deux heures qu'il y est et je ne tarde pas à craquer.

Bea : Comment dois-je m'habiller samedi soir ?

Cette soirée me stresse beaucoup trop. Si les soirées étudiantes sont comme celles que nous faisons, ça promet.

Nous ne devions pas [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant