Nous ne devions pas [EN PAUSE]

Chapitre seize

Qu'est-ce que j'aurais aimé me réveiller dans les bras de Jacob. Il s'est levé tard dans la nuit ou tôt le matin, tout dépend du point de vue de chaque personne. Quoi qu'il en soit, j'aurais voulu que ses bras chauds soient autour de moi lorsque j'ai ouvert les yeux.

Au lieu de ça, puisque papa et maman étaient déjà parti travailler, je suis allée me glisser dans son lit en me levant. Puisqu'il était en train de se réveiller, il m'a serré dans ses bras et s'est rendormi.

- Jacob, chuchoté-je.

Il grogne. Je laisse mes ongles défilés le long de son bras, lui arrachant des frissons.

- Quoi ? marmonne-t-il.

- J'ai faim.

- Mange ta main.

- Non. J'ai vraiment faim.

- Tu es vraiment chiante.

Je soupire. Je ne lui demande pas d'aller me faire un petit-déjeuner, je veux juste qu'il bouge pour que je puisse sortir du lit. Je prends alors son bras et je le relâche brusquement sur le matelas.

- Putain, je vais te niquer.

- Essaye, le provoqué-je.

Il me lance un oreiller que j'évite de justesse. Il jure après moi, promettant de me tuer si je l'empêche encore de dormir. Je déguerpis en vitesse jusqu'à la cuisine. Puisque c'est dimanche et que nous pouvons largement bruncher, je me lance dans la préparation de gaufre. Je fais ensuite cuire du lard et des œufs sur le plat. Je prépare également des bagels, les préférés de Jacob. J'ajoute des verres de jus de fruits sur le grand plateau et je monte jusqu'à la chambre de Jacob.

- Jacob ?

- Bordel de merde, Bea, je t'ai dit que j'allais te tuer si tu me réveillais.

- J'ai fait le petit-déjeuner, dis-je timidement.

Il ouvre un œil puis l'autre avant d'étirer ses bras au-dessus de sa tête. Je lutte pour ne pas jeter le plateau et me jeter sur son corps diaboliquement attirant. Mon frère ou mon... Petit ami ? Peu importe. Il se remonte dans le lit pour être assis puis tapote la place à côté de lui. Je dépose le plateau à ses côtés. Je me faufile sous la couette.

À peine ai-je posé mes fesses sur son matelas que Jacob tourne mon visage vers lui pour déposer un tendre baiser sur mes lèvres. Je me détourne rapidement et mes joues se mettent à rougir.

- Bea ?

- C'est trop bizarre, murmuré-je en espérant qu'il ne m'entende pas.

- Ça ne l'était pas hier, quand on s'embrassait.

- Je... C'est différent.

- Qu'est-ce qui l'est ? C'est toujours toi et moi.

- Je ne sais pas, Jacob, dis-je en commençant à m'emporter. Tu penses que c'est facile ? Ce n'est pas parce que tu y arrives que je vais y arriver.

- Merde, Bea, c'est toi qui es venue vers moi. Si tu n'étais pas prête, il ne fallait rien changer.

- Mais ça n'a rien avoir, soupiré-je. C'est juste que...

- Que quoi ? s'énerve-t-il.

- Que parfois y'a une bulle qui nous entoure et qui fait que tu n'es plus mon frère ! répondis-je à bout. Mais tu es toujours mon frère et on ne pourra pas changer ça. On ne s'était jamais considéré comme tel jusqu'à ce que papa et maman s'énervent. Excuse-moi d'avoir un peu de mal. C'est normal, putain. Tu m'énerves. Laisse tomber.