Nous ne devions pas [EN PAUSE]

Chapitre onze.

Je me suis réveillée seule dans le lit de Cole, ce matin. Il était sous la douche. J'en ai profité pour regarder si j'avais des messages, mais aucun ne venait de Jacob.

Cole m'a raccompagné à la maison après être sorti de la douche. Je n'étais pas en état de manger quelque chose. D'ailleurs, je ne le suis toujours pas.

Il était différent comparé à hier soir. Il ne m'a pas parlé de tout le trajet jusqu'à chez moi et je n'avais pas assez de force pour dire quelque chose. Je me souviens de tout ce qu'il s'est passé entre nous dans la chambre pour enfant. Je ne sais pas si c'est à cause de ça qu'il s'est comporté différemment. Est-ce que j'ai fait quelque chose de mal ? Peut-être que ce n'était pas assez bien pour lui.

Il m'a serré brièvement dans ses bras avant que je ne sorte de la voiture, mais rien de plus. Il a seulement dit qu'il m'enverrait un message. J'ai comme l'impression qu'il ne le fera pas. Je ne sais pas pourquoi.

En entrant à la maison, j'étais seule. Il y avait un mot dans la cuisine de papa et maman qui disait qu'ils avaient dû partir en urgence à l'hôpital. Jacob n'était pas à la maison. Je n'ai aucune idée d'où il pourrait être.

Je n'ai trouvé la force de rien faire en rentrant. Je me suis simplement déshabillée et glissée dans mon lit pour dormir. J'ai la sensation de manquer de plusieurs heures de sommeil, comme si je n'avais pas dormi depuis plusieurs jours.

Lorsque je me réveille, le mal de tête est toujours aussi présent au même point que les vertiges, j'entends du bruit dans la cuisine. Je réveille doucement les articulations de mon corps avant de sortir du lit, toujours en sous-vêtements. J'enfile ma robe de chambre plutôt courte en satin qui rappelle l'automne avec sa couleur bordeaux.

Je descends dans la cuisine. Je trouve Jacob en train de préparer le dîner. Je retiens un haut-le-cœur en voyant la viande dans une assiette. Il est beau, comme toujours. Il se trouve dos à moi. Étant pieds nus, il ne m'a pas entendu. Je marche jusqu'à lui et entoure sa taille avec mes bras, le faisant sursauter.

- Putain, Bea, s'énerve-t-il.

- Tais-toi. J'ai mal à la tête.

- Cela n'a rien d'étonnant.

- Arrête, s'il te plaît.

Je pose ma joue contre son dos. Il sent bon.

- J'en ai marre de me disputer avec toi depuis une semaine.

Il ne répond pas. Jacob peut être une vraie tête de mule. Pourtant, il sait très bien qu'il finira par craquer et par me faire un câlin.

- Ce qu'il s'est passé avec Matthew ne comptait pas.

- Et le gars avec qui tu traînes ?

- Personne ne compte plus que toi. Je t'en prie, arrête de m'en vouloir. J'ai besoin de toi.

Il soupire et je sais qu'il craque.

- Ce n'est pas seulement ça, Bea.

- Alors c'est quoi ?

Je me détache de lui pour le regarder. Ses yeux dévient rapidement sur ma tenue. Suffisamment pour que je plonge entre ses bras sans qu'il ne s'en rende compte.

- Tu m'as manqué, murmuré-je.

- Tu ne peux pas...

- Si. Je suis ta sœur.

- Ouais, ma sœur, marmonne-t-il.

Un de ses bras serre ma taille, faisant légèrement remonter ma robe de chambre, tandis que l'autre se pose sur le côté de ma cuisse. Il la remonte sans se rendre compte à quel point son simple geste me fait de l'effet comme jamais. Il s'écarte brusquement de moi.