Amour

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Il n'aura fallu qu'un regard, qu'un sourire, qu'un échange pour que je sois prise à jamais dans la toile de tes yeux. Qui aurais cru que cela tomberait sur toi ? Pas moi en tout cas... Au début j'ai voulu nier cette évidence alors je me suis éloignée de toi, j'ai voulu te haïr et te faire souffrir comme je souffrais mais en vain. Inexorablement mes pensées me ramenaient à toi, ton visage et tes yeux, toujours les mêmes pièges de toiles dans lequel je m'empêtrais toujours plus. J'étais attrapée qu'importe ce que je voulais croire et il était tant que je m'en rende compte... Alors je suis revenue vers toi une nouvelle fois et quelle ne fut pas ma souffrance d'apprendre que tu étais en couple avec mon amie, ma meilleure amie... Elle qui savait pourtant tout de ma souffrance m'avait trahi sans aucun vergogne ! Accrochée à ton bras elle me fixait avec un regard amusé, elle se moquait éperdument de moi et de la souffrance qu'elle pouvait lire dans mes yeux. Elle me connaissait par cœur et savait où me frapper pour me blesser au plus profond de mon être. Elle connaissait toutes mes faiblesses et se servait de l'une d'entre elle pour me détruire sans que je sache pourquoi. Devant cette scène j'avais retenu mes larmes avec difficulté mais tes yeux avaient transpercé et sondé mon âme. Ils ne m'avaient plus lâché de la journée, ils me suivaient sans cesse me plongeant dans un état indescriptible. Alors cette fois je me suis éloignée de toi, pas pour te faire souffrir, mais pour ne pas que moi je souffre. Cela peut paraître égoïste mais même loin de toi je souffrais de te voir avec une autre. Qui plus est elle, celle qui était devenue ma pire ennemi en l'espace de quelques jours, celle qui m'avait plongé dans une solitude et une douleur sans nom. Car oui, je déambulais désormais seule dans les couloirs, j'avais perdu ma joie de vivre. J'étais devenue aigrie et insensible aux problèmes des autres trop occupé par le mien, par toi... Tu me regardais toujours en première quand tu arrivais en classe, tu me lâchais toujours un petit sourire que je ne te rendais plus puis tu disparaissais au fond de la salle aux côtés de ta copine. Moi je restais là apathique sans jamais me retourner vers toi, j'entendais seulement ses rires quand tu racontais une blague et ces rires me transperçaient le cœur comme des milliers d'épées. J'aurais aimé pouvoir rire comme elle moi aussi mais le bonheur n'arrivait plus à prendre sa place au milieu de ma tristesse, de ma colère et de ma rancœur... Ainsi les mois sont passés, des mois entiers où je ne lâchais que de rares sourires et seulement chez moi. Mes parents ne savaient quoi faire pour me remonter le moral et ma mère m'avait fait parler... Elle savait tout désormais et m'avait dit d'abandonner, de t'oublier... Si elle savait à quel point j'aurais aimé pouvoir suivre si facilement ses conseils et ainsi pouvoir te rayer de ma vie sûrement à jamais, elle ne m'aurait pas crié une nouvelle fois dessus ce soir là... J'étais plongé dans une obscurité seulement brisée par la lumière de mon cellulaire allumé quand j'ai vu tout basculé. J'avais mis la musique à fond dans mon casque pour me couper pendant quelques temps de ce monde injuste. Je balançais ma tête au rythme de la musique, assise en tailleur sur mon lit, quand je reçu un message qui s'annonça par une simple vibration. Intrigué que quelqu'un m'envois un message je pris mon téléphone et le déverrouilla. Je faillis le lâcher quand je vis le message qui s'affichait sur l'écran. Il était de toi... Tu me donnais rendez-vous dans une heure au parc sans me donner la moindre explication. D'abord hésitante à accepté cette inviation soudaine je n'ai pu me retenir et confirma alors ma présence. C'est une fois propre et présentable que je m'étais donc dirigée vers le lieu de rendez-vous. La première chose que j'ai vu c'était toi assis sur le banc à l'entrée à attendre patiemment ma venue. Ton expression était sombre et pensive mais dès que tu remarqua ma présence un sourire vint éclairer tes yeux et ton visage. Tu t'approcha de moi avec un sourire timide comme si tu avais peur que je me sauve. Moi je ne bougeais pas, me contentant de te fixer sans aucune expression sur le visage. Mais si tu avais pu voir mon combat intérieur tu ne te serais pas arrêté et tu ne m'aurais pas fixé avec incompréhension et tristesse. Tu avais baissé la tête fixant tes pieds et alors que j'allais parler avec ma voix chevrotante tu m'avais annoncé la plus merveilleuse des nouvelles. Tu n'était plus en couple, plus avec elle. La joie pouvait sûrement se lire sur mon visage mais je la remplaça bien vite par une incompréhension évidente. Ne comprenant pas pourquoi tu me disais tout cela je te l'avais demandé après quelques secondes. Tu avais alors relevé ton visage et je m'étais jeté dans le piège de tes yeux comme aux premiers jours. Tu t'étais rapproché de moi sans que je ne m'en rende compte et tu m'avais dit avec une voix mielleuse qui me fit fondre qu'il n'y avait toujours eu qu'une seule personne dans ton cœur et que tu avais tout fait pour l'oublier. Tu m'avais expliqué pourquoi tu avais fui croyant que cette personne n'était qu'une amie mais tu t'étais vite rendu compte qu'elle s'éloignait de toi quand tu étais avec ta copine. Alors après des mois de réflexion tu avais enfin oser larguer ta petite amie pour te confesser auprès de celle qui faisait battre ton cœur plus vite. Ne comprenant toujours pas où tu voulais en venir je te regardais toujours droit dans les yeux alors que tu t'approchais de moi. Bientôt je sentis ton souffle chatouiller mon visage et ton nez effleurer le mien. Mon cœur avait compris avant mon cerveau ce que tu venais de faire. Tu venais de m'embrasser avec une incroyable tendresse. D'abord surprise je ne te rendis pas ton baiser mais je me repris bien vite et passa mes mains autour de ta nuque pour pouvoir approfondir notre échange. J'aimais tes lèvres, leur douceur et leur saveur lorsqu'elles rencontraient les miennes. Nous nous séparâmes à bout de souffle sans pour autant nous écarter l'un de l'autre. Je pouvais voir tout l'amour et le bonheur dans tes yeux. Un amour que tu me portais et un bonheur que tu me destinais. Et alors que nous unissions de nouveau nos lèvres, je souriais sincèrement pour la première fois depuis des mois.

Quand les Mots s'alignent (Recueil d'OS)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant