Petit être fragile tu te dois de t'adapter constamment à ton environnement. Conçu puis abandonné par les humains tu as du fuir ce monde d'immeuble pour privilégier la nature qui te semblait si accueillante. Mais quelle erreur de croire que cette nature était si bienveillante. Bien vite tu t'étais retrouvé perdu dans ce milieu hostile, entouré d'arbres dix fois plus grand que toi. Là-haut dans le ciel emplit de nuages noirs une lumière vive avait éclairé ton chemin pendant une fraction de seconde. Un grondement avait précédé une pluie devenant de plus en plus forte. Le temps se dégradait à une vitesse ahurissante te forçant à t'enfoncer toujours plus loin dans l'espoir de survivre. Ton petit corps grelottait alors que tu courrais, évitant flaques et racines. Tu te sentais faible, beaucoup trop faible et bientôt tu t'écroulais dans la terre boueuse après avoir trébuché sur une racine. Tu n'avais plus la force de te relever, plus la force de te battre contre cette vie injuste. Tu fermais tes yeux entourés de ton éternel masque blanc et lâcha un dernier soupir avant d'enfin te détendre. Tu sentais la pluie s'abattre sur toi et le froid pénétrer tout ton petit corps. Tu tremblais et ton instinct te soufflait de fuir mais tu restas étendu. Tu avais confiance en cette pluie, tu aurais voulu être comme elle en cet instant, mortelle et sans cœur. Tu aurais aimé être parmi ces nombreuses gouttes qui auraient été comme tes sœurs. Tu aurais voulu être assez fort... Oui tu voulais tout cela mais comment toi, petit être pouvais-tu devenir une goutte parmis tant d'autre ?
Toi le solitaire voulait une famille, des frères et sœurs aimant, des semblables... Tu ne voulais plus être seul et rejeté, tu voulais être une goutte d'eau...
Toi qui grelottais de froid, tu senti une étrange chaleur gagner tout ton corps. Tu te sentais revivre, tu avais l'impression de grandir, de changer. La pluie, qui quelques instants plutôt te frigorifiait à petit feu, te rendait maintenant plus fort. Surpris tu ouvris tes yeux et te regarda difficilement dans une flaque harcelée par les minis-obus qu'étaient les gouttes. Tu te recula surpris par l'image que renvoyait l'eau. Ce n'était plus toi, plus ce corps lâche et fragile. Ton masque blanc qui entourait tes yeux était devenu bleu pâle et ta tête avait pris la forme d'une magnifique goutte bleu. Ton corps avait pris le ton d'un nuage d'orage et s'était forcis. Tu n'avais plus la forme d'un petit nuage gris, tu avais grandis, tu t'étais métamorphosé et maintenant tu apportais la pluie où tu passais allant même jusqu'au plus arides des déserts. C'est d'ailleurs dans une des ces étendues sablées que tu avais fait la connaissance de ton plus virulent rival.
(À suivre...)
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Quand les Mots s'alignent (Recueil d'OS)
RandomQuand les mots s'alignent autour d'un thème ou lorsque tout simplement les émotions explosent et s'expriment par des mots alignés. Voilà de quoi sera composé ce petit recueil sans prétention. Il a principalement pour but de m'améliorer ou tout simpl...