Sa différence, sa souffrance

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Il était différent, plus différent que vous, trop sûrement. Tellement différent que vous l'avez rejeté, si différent que vous l'avez battu.

Battu pour quoi au final ?

Parce qu'il n'était pas comme vous ?

Parce que sa différence vous faisait peur ?

Ou tout simplement parce qu'il était devenu votre souffre douleur ?

J'imagine que lors du premier coup il n'a pas réagit alors vous avez continué. Chaque jour un coup de plus s'ajoutait, chaque soir des bleus en plus couvraient son corps frêle, chaque soir il se cachait derrière un sourire et des mensonges. Nous ne savions pas, personne n'aurait pu le savoir... Est-ce que lui même se rendait compte de ce qu'il subissait ?

Comprenait-il que vous n'étiez plus des amis en qui il pouvait avoir confiance ?

Comprenait-il que, de simples camarades, vous étiez devenus harceleurs ?

Alors si lui même ignorait ce qu'il se passait qui aurait pu le voir ?

Qui aurait réussi à lire aux fonds de ses yeux la souffrance qu'il endurait alors que ces pupilles brillaient de mille feux ?

À croire que vos coups ne l'atteignait pas, qu'il croyait à un simple jeu...

Il revenait tous les jours avec un sourire et tous les jours vous lui en vouliez de sourire, d'être heureux...

Lui qui souffrait le plus de sa situation, lui qui ne trouvait plus sa place, lui qui était seul vous l'avez enfoncé encore plus dans les abîmes sombres de ses pensées torturés.

Vous êtes vous seulement demander pourquoi il était si différent de vous ?

Nous oui, nous nous avons essayé de comprendre pourquoi il ne rentrait pas dans le moule de l'éducation, pourquoi il était si turbulent tout en étant si doué.

Nous avons cherché et contourné tous les obstacles que vous, enseignants silencieux et impassibles avez posé. Nous avons souffert avec lui, souffert de ce qu'il subissait sans pour autant savoir le pire, souffert car il souffrait de sa propre identité qu'il ne comprenait plus. Vous tous vous l'avez détruit, autant adultes qu'enfants. Nous sommes les seuls qui tentions encore de l'aider jusqu'à enfin les rencontrer. Ils étaient les bonnes personnes, celles qui allaient nous aider, l'aider. Les rendez-vous ce sont enchaînés et la vérité à éclater. Oui il était différent, mais d'une belle manière, d'une manière simple que personne n'avait exploré. Il était bien meilleur que n'importe qui, plus turbulent par ennui, seul par besoin et par incompréhension de vos réactions. Il ne comprenait pas et vous ne le compreniez pas non plus parce que vous ne fonctionnez pas de la même manière. Il est plein de sensibilité et à besoin d'attention. Il veut se sentir aimé, écouté et compris. Nous l'avons écouté et maintenant il vit enfin. Il est heureux pour la première fois depuis des années, le première fois depuis qu'il suivait vos règles, celles refermés de l'éducation.

Quand les Mots s'alignent (Recueil d'OS)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant