Les voix de plusieurs personnes me réveillent. Je n'ouvre cependant pas pour autant mes yeux. Je profite du fait qu'ils me pensent encore endormis pour espionner leur conversation. Mieux vaut glaner quelques informations... J'écoute, sans bouger. Paisiblement pour ne pas éveiller les soupçons.
-Elle va rester ici, jusqu'à ce qu'elle ait choisi entre l'orphelinat et l'émancipation.
-Elle ne va tout de même pas aller dans un orphelinat à un an de la majorité ! Et si elle s'émancipe, où va-t-elle allé ? Elle a tout perdu... Décréta quelqu'un.
-On ne peut rien y faire fiston. C'est horrible ce qui arrive à ton amie. Mais on ne peut rien y faire. On a trouvé aucune famille malgré t'es indications. Pas même une adresse, même si on y a tous cru en voyant les affaires qu'il lui reste. C'est comme si elle n'avait jamais habité ici. Assure alors quelqu'un, ça ne peut qu'être le père de Thomas.
À part eux, personne ne me rend visite. À part Thomas, je n'ai personne... Ni amis, ni famille. Je suis seule. Et je ne me sens pas triste d'avoir tout perdu. J'aimerais juste m'en rappeler. Juste un peu... Le minimum pour les pleurer et pour savoir quoi faire.
-Il doit bien y avoir quelque chose à faire pour l'aider, docteur. Demanda alors Thomas.
-J'ai bien peur que non mon garçon. Elle n'a plus de famille...
-Et puis on ne va pas l'accueillir chez nous ! Fit l'une des voix, sur le ton de la rigolade.
-Et pourquoi pas ? On a une chambre d'ami. Et elle retrouvera plus rapidement la mémoire si elle est avec quelqu'un qu'elle connaît ! Propose mon ami qui n'avait pas envie de m'abandonner.
Je n'ai qu'une envie, lui sauté dans les bras et le remercier. Le remercier d'être là et de se battre sans que je ne le connaisse bien. Mais puis-je seulement accepter s'il me le propose en vrai ? Comment ferais-je si je n'accepte pas ? Je ne peux aller dans un orphelinat. Et si je m'émancipe, comment survivrai-je ? J'imagine que je trouverais un moyen. Il le faudrait bien. Je n'aurais sans doute pas le choix.
-Monsieur Panks, votre fils a peut-être raison. Cela ne veut pas pour autant dire que vous êtes obligé d'accueillir cette inconnue chez vous. Annonça le médecin.
Je ne pus me retenir de bouger et de me tourner. Mon dos commençait à me faire souffrir. Courbature ou blessure dues à l'accident ? Les anti-douleurs ne devaient plus faire effet. Mes côtes me donnaient l'impression d'être brisées et tourner vers l'intérieur transperçant mes organes... Je ne retiens pas mon gémissement. Autant ouvrir les yeux maintenant !
-Ça va ? Me demande le docteur en s'approchant de mon lit.
Je secoue par la négative la tête. La douleur s'aggravait de plus en plus... De mes côtes à ma tête. De mes jambes à mon ventre. Il n'y a aucune partie de mon corps qui ne me fait pas souffrir. Il touche à la perfusion à ma gauche. Un liquide transparent recommence à goûter. Aucune odeur ne s'en dégage.
-Ça devrait bientôt faire effet. La douleur devrait venir et repartir encore cette semaine, après il ne devrait plus rien y avoir ! Et tu pourras sortir... M'appris l'homme en blouse blanche.
Sortir... Comme si je n'avais pas entendu la conversation. Comme si je ne savais pas les chemins s'offrant à moi !
La douleur était toujours là, cachée. Le médicament me la faisait juste oublier. J'entrais de plus en plus dans un autre monde. Celui remplis d'éléphants roses, de licorne et de dragon. C'est agréable, je n'ai rien à dire... J'aimerais juste rester lucide pour savoir où je vais vivre ! Plus je lutte contre, plus je m'éloigne de mon avenir.
Ça reste bizarre d'entendre les bruits et de ne pas pouvoir correctement les assimilés. Je ne pouvais que rester là, allongé. À essayer de comprendre, ou du moins à garder les paroles dans un coin de ma tête pour les traiter plus tard...
Il n'y avait plus de bruit, pas d'odeur, du noir que du noir. Me suis-je endormis ? Où sont-ils partis ? Ils ne parlent peut-être tout simplement pas... Je ne sais plus. Je disais quoi moi ? J'étais en train de penser. Mais qu'est-ce que ça pouvait bien être. Rien d'important sinon je m'en rappellerais ! Autant ne plus y penser... Je m'effondre encore et encore dans ce monde de noirceur bienveillant. Cette douce chaleur qui t'englobe lorsque tu t'endors, protégé par la douce chaleur de la couette.
J'ordonnais à mon esprit de ne plus combattre. De laisser la vie allée. Après tout, depuis l'accident, je n'ai plus de contrôle.
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Lumière contre ténèbres : les vestiges du passé
FantasiTome 2 de Lumière contre ténèbres. Mes parents sont mort. Je dois commencer cette nouvelle vie avec une autre famille. Ils ont beau m'aimer comme leur propre fille, une partie de moi n'existe plus. Morte en même temps que ma famille. Pourtant cette...