Lumière contre ténèbres : les vestiges du passé

Chapitre 4

Le docteur m'avait donné le choix. Et les jours passaient sans que Thomas et son père ne m'ai posé la question que j'attendais tant. Je sais que, s'il me le demande, je dirais oui. J'ai bien réfléchi. Je ne pourrais pas vivre sans eux... Pas sans lui. Ne pas le voir chaque jour me détruirait. Il m'aidait à me souvenir. Sans me forcer. Sans obliger un quelconque résultat. Il voulait juste que j'aille mieux.

J'attends maintenant, désespérément, depuis plusieurs jours, qu'il me propose de vivre chez lui. Mais chaque jour Thomas entre me voir et discute avec moi, me raconte sa journée en cours. Et je ne peux rien lui dire en échange... Je ne peux pas lui demander ce service. Pas après toute cette aide qu'il m'a offerte.

Il a été si gentil avec moi ! Il m'envoie souvent des musiques par Bluetooth. Chaque jour, j'en reçois une nouvelle. Il m'a donné des films. Je les regarde pour passer le temps. Je les écoute en l'attendant...

Je réfléchis le matin, et me divertis l'après-midi. Je sais que j'aurais déjà dû donner ma décision. Mais ils avaient compris que je ne pouvais pas choisir aussi simplement. Je n'arrivais pas à me décider. C'était impossible. Les nuits, je rêvais. Je rêvais que Thomas m'avait accueilli comme une sœur. Que ses parents m'aimaient bien. Et même que j'aille en cours. Je rêvais d'aller enfin à l'école. À chaque réveil, mes rêves s'envolaient, me laissant cloués au sol.

Chaque jour, l'infirmière venait me voir, toujours aux mêmes horaires, voir si j'allais bien, puis elle discute un peu avec moi, avant de repartir finir les visites de ses autres patients. Et à chaque fois, je lui disais que je n'arrivais pas à me décider.

Valait-il mieux gagner du temps avant de déchanter, ou trouver une solution qui pourrait, je l'espère, exister et durer ?

Plus les jours passaient, plus j'étais tenté de repousser mon avenir. C'est plus simple si je vais dans un orphelinat. Plus simple si je n'avais pas à choisir...

On est samedi et je sais que je ne peux plus repousser le choix. Je vais aller dans un orphelinat. J'aurais au moins un toit. On m'aidera. Je ne serais pas seule ! 

Quelqu'un frappa quelques coups à la porte avant que je ne l'autorise à entrer. Thomas, sourire aux lèvres vient vers moi. Il rayonnait. Je ne savais pas qu'être en week-end pouvais faire cet effet...

Il n'avait pas pu venir hier soir malheureusement. On n'avait même pas pu se parler par message. Il avait eu un entraînement de handball comme tous les vendredis et mardis. Ma soirée fut bien plus longue que les autres. 

-Ça va ? Me demande mon ami, son sourire toujours présent.

-Yep et toi ?

-Super bien.

Le silence qui suivit fut bizarre. Pas dans le sens mal, mais dans le sens inattendu. Il arrivait toujours à trouver un truc à me dire.

-J'avais envie d'attendre un peu avant de te l'annoncer. Mais tant pis... Se lance mon invité bien excité par la nouvelle.

J'attends toujours qu'il se lance... Qu'est-ce qui pouvait le faire redevenir enfant ? Il venait de sortir d'un manège ou quoi ? Je l'interroge du regard. Ses yeux bruns brillaient de bonheur. Je suis heureuse pour lui. Je suis heureuse que tout aille bien dans sa vie. Je confesse. Je suis jalouse. Je donnerais beaucoup pour être à sa place. Revenir quelques semaines en arrière serait merveilleux. 

-Très bien ! J'ai une excellente nouvelle à t'annoncer. Si tu le veux, tu peux vivre chez moi. Avec mes parents !

Sa nouvelle me parvient en une fraction de seconde au cerveau. Je pouvais... Je pouvais vivre avec lui. Sa famille m'accueille !