《 Alliance Tyrannique 》

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Mazal s'était endormi près de Zyad et donc elle ne s'était pas rendu compte que Bae laissait couler quelques larmes en observant son frère de cœur, allongé et lié à des machines qui l'inquiétait plus qu'autre chose.

Lorsqu'elle émergea délicatement de son sommeil tortueux, c'est avec un certain soulagement qu'elle remarqua le jeune coréen adossé au mur de la chambre. Au moins elle n'était plus seule pour affronter cette épreuve qui lui pesait énormément.

« – Comment as-tu été mis au courant pour Zyad ? Lui demanda-t-elle d'une voix endormi. »

Il sursauta doucement en entendant la voix de Mazal.

« – Lorsque je l'appelais, je tombais à chaque fois sur son répondeur, même chez vous j'ai essayé mais personne n'a décroché donc j'ai commencé à m'inquiéter et j'ai fini par appeler l'hôpital le plus proche au cas ou.

– D'accord. Tu as bien fait.

– Mmh. C'est quoi les nouvelles pour lui ?

– Aucun médecin ne t'a prévenu ?

– Non, sinon je ne t'aurais pas demandé.

– C'est vrai.. Je ne veux pas passer par quatre chemins, sa moelle épinière a été sanctionné. Il a aussi eu apparemment un traumatisme crânien important. Ses chances de survie sont minces, il peut mourir à tout moment pareillement qu'il peut se réveiller demain comme dans des mois.. »

Elle eu à peine le temps de terminer sa phrase, que les larmes avaient déjà pris place sur son doux visage. Bae ne sut pas comment s'y prendre pour la consoler alors il s'approcha seulement d'elle et lui frotta délicatement le dos sans un mot. Dire que tout se terminerait bien ne serait que fabulation. Rien que le fait qu'il soit paralysé jusqu'à la fin de sa vie veux dire que tout ne sera pas comme dans les contes de fée, et que les deux héros principal ne terminerons pas heureux avec une panoplie d'enfants à charge.

Mazal n'arrivait pas à arrêter ses pleurs et ses sombre-sauts, c'est à ce moment précis qu'elle se rendit compte de la valeur de Zyad à ses yeux. Ce n'était plus qu'un simple mariage sans amour, causé par un père qui n'avait pas su prendre ses responsabilités des années plus tôt. Non, il s'agissait maintenant bel et bien d'un mariage où les deux protagonistes s'étaient attachés l'un à l'autre sans pouvoir contrôler le désir qui les submergeait lorsque leurs iris se rencontraient. Les sentiments qu'ils essayaient tant bien que mal de refouler mais l'amour ne se contrôle aucunement et fait des ravages lorsqu'il s'imisce dans le cœur de deux jeunes gens qui sont effrayés à l'idée d'être dépendant de l'être aimé.

Zyad était le Yin de par ses activités illégales qui lui avait valu le titre de terreur en Russie.
Son enfance non dévoilé entièrement à sa femme lui a aussi valu beaucoup de garde à vue et quelques emprisonnant il y'a de cela longtemps à présent. Il n'était le même homme lorsqu'il était sur le territoire français et quand il était sur celui de Russie. Il se transformait pour devenir un homme sans pitié qui n'avait aucun scrupule pour ôter la vie à autrui. Avec celle qui partageait sa vie c'était un homme doux, attentionné et taquin. Mais qui le connaissait réellement et sous tous les angles ? Personne car aucun n'a eu le temps et l'envie de creuser jusqu'au fin fond de lui pour découvrir l'entièreté de sa personnalité et de sa vie.

Mazal était le Yang car malgré les méfaits de son passé ombré de pensées moroses, elle était d'une bonté pure et d'une gentillesse inégalable avec les gens en qui elle avait une confiance quasiment totale. Elle s'est sacrifié un nombre incalculable de fois et jamais elle n'a reçu une seule once de bonheur infime, ou alors lorsque quelque chose lui souriait, quelqu'un venait finalement par tout gâcher et réduire son bonheur à néant.
Ses sacrifices l'ont mené à une chambre d'hôpital, où elle attend depuis à présent des semaines que son mari se réveille pour venir la serrer dans ses bras musclé. Elle n'avait déjà plus d'espoir mais grâce à Bae qui était le seul à être à ses côtés, elle essayait d'en avoir mais elle avait l'habitude de perdre ses proches un par un et là, c'est bien la première fois qu'elle ressentait autant d'inquiétude et d'appréhension à l'idée que celui-ci la quitte définitivement.

Marwa se retourna en entendant sa meilleure amie crier et quelque chose tomber à terre.

« – Marwa prépare toi rapidement on doit aller à l'hôpital et plus vite que ça !

– Mais enfin que ce passe-t-il Hafsa ? Demanda la concernée en ignorant l'agitation de celle-ci qui s'activait à mettre ses chaussures.

– Je te dirais dans la voiture mais nous n'avons pas de temps à perdre !

– Si tu ne me dis pas je reste là.

– Mais mets tes chaussures bordel c'est une question de vie ou de mort !

– Mais dis moi enfin tu commences à m'inquiéter sérieusement ! S'exclama Marwa en se pressant à mettre ses chaussures.

– Dépêche toi je t'en prie !

– Mais je fais aussi vite que mon corps en est capable !

– Au pire laisse tomber les pompes et ramène toi dans la voiture. »

Hafsa ne laissa pas le temps à Marwa de répondre et se faufila dehors pour grimper dans sa Jeep, attendant la belle algérienne, elle tapa du pied se souciant de ce qu'elle venait d'apprendre.

« – Je suis là mais dis-moi ce qu'il y'a !

– Mais Zyad s'est réveillé bordel tu t'en rends compte ou pas ?! »

Hafsa pleurait déjà alors que la vision de Marwa devenait floue dû aux larmes qui n'allaient sûrement pas tarder à couler.
Elle prit rapidement son téléphone pour appeler son mari qui devait sûrement être avec des amis à lui quelque part dans son quartier d'origine.

« – Allô ?

– Fayçal il faut vite que tu ailles à l'hôpital !

– Pourquoi à l'hôpital ? Me dis pas qui t'es arrivé quelque chose sinon je sens que ça va pas le faire.

– Non pas à moi.

– Qu'est-ce qu'il y a alors ?

– C'est Zyad !

– Il est mort ? Demanda Fayçal en ayant le souffle coupé, redoutant la réponse de sa femme.

– Non, au contraire. Il s'est réveillé. T'es où là ?

– Je venais juste de rentrer à la maison mais je pars immédiatement. Et toi t'es où ?

– Je suis en route pour l'hôpital avec Hafsa. On se rejoint là-bas ?

– Évidemment. Je t'aime.

– Je t'aime aussi. Fais vite.

– T'inquiète pas. »

Ils raccrochèrent et l'inquiétude prend peu à peu possession de leur esprit, appréhendant leur arrivée à l'hôpital et l'état dans lequel Zyad serait.