« Putain tu me fais chier avec ta foutue jalousie !
- Ah ouais ? T'es sérieuse là Estelle ? OK, je me casse ! »
Claquant la porte derrière elle, c'était là les derniers mots de Lucie, sortie de ma vie en coup de vent, après s'être une dernière fois habillée dans ma chambre où eut lieu nos ébats les plus doux, comme les plus intenses, quelques images me reviennent en mémoire. La caresse de sa chevelure rousse sur mon visage, ses seins lourds se frottant à mes simples tétons dépourvus de forme, la couleur d'automne de sa toison contrastant contre la blondeur de la mienne, sa peau toujours si parfumée... Sans même m'en rendre compte, mes mains se mirent à caresser mon corps un peu partout, dû aux pensées intimes lorsque ma mère me remis l'esprit en place...
« Ton amie est partie ? »
Me cria-t-elle en arrivant d'un pas traînant dans ma chambre, je me hâtais de mettre mon jogging, pas le temps pour les sous-vêtements. La dernière chose que je souhaitais c'était ma mère s'apitoyant sur la minceur et l'absence de forme de sa pauvre fille.
« Estelle, ma pauvre chérie, commencerait-elle, regarde comme tu es frêle... On arriverait sans mal à compter tes côtes, tu devrais t'alimenter un peu plus voyons chérie...
- Mais je bouffe maman, aurais-je envie de lui hurler, je prends deux assiettes à chaque repas, ouvre tes yeux !
- Enfin, reprendrai-t-elle, vu que je n'osais crier sur ma mère, peut-être qu'avec l'âge... Qui sait ? »
Puis elle enchaînerait sur ce qu'elle avait à me dire et qui bien sûr ne pouvait attendre... Le plus souvent c'était pour me demander d'aller lui faire une course, fermant rapidement ma veste, je priais pour que ce ne fût pas le cas cette fois-ci. Dans mon dos la porte s'ouvrit, je mis nerveusement les mains dans les poches, elle me demanda si tout allait bien, ayant entendu le claquement de porte de cette pouf de Lucie. Je lui répondis que tout allait bien et que Lucie était simplement en retard. Tout allait-il ? Je n'y croyais pas moi-même. Mais pour ma mère, ce mensonge passa, du moins pour le moment. Elle m'informa qu'elle préparait le repas du soir, puis à son habitude rajouta que si je le souhaitais, je pouvais l'aider à cuisiner comme lorsque j'étais plus jeune «Vâchement plus jeune man» pensais-je à chaque fois. Elle sortit, me laissant seule devant mon reflet dans la fenêtre que je fixais toujours, en transparence. Derrière ma version fantôme, des blocs de béton. Je m'attardais une fois de plus sur ma silhouette, plate, filiforme, sans aucun atout, puis fit rapidement le tour d'horizon de ma splendide cité. Formant un angle droit avec le mien, il y a celui de ma meilleure amie Jessica. C'était un petit bâtiment de quatre étages, le mien en compte trois de plus et j'en suis au sommet, oui, « I'm on the top of my cité » me dis-je en souriant intérieurement. Sur la gauche mais parallèle au mien, se trouvait le bâtiment de mon amie Louisa, une black hyper sympa aux doux seins bien ronds et aux fesses ébènes délicieuses. On a fait l'amour une fois, mais elle était bien bourrée, je me demande même si elle s'en souvient même parfois... Il est rare mais, moi, j'y pense de temps en temps. Sur la droite de mon bloc se trouvait celui de cette salope de Christelle. Cette dernière était La pouf de cité ultime, une bombe blonde aux seins qu'on dirait refait et qui chauffait tout ce qui bouge. Je détestais cette pétasse mal baisée, ou peut-être nymphomane. Bref. Et si je regardais de l'autre coté, dans la salle à manger, je verrai une demi-douzaine de bâtiments dont je ne connais que très peu de locataires, à part celui qui est au milieu où se trouve au troisième étage l'appartement de mon beau Steven ainsi que celui de Luc. J'envoyais un texto à Jess, histoire de savoir comment elle allait. Elle me répondit quasi-instantanément qu'elle allait bien et me retournait la question.
« Bof, pas tété, répondis-je, core célib :/ »
Même si je n'aurais jamais su dire à quel point à ce moment, je confirme que oui, je n'allais pas bien du tout, pas seulement à cause du célibat mais une accumulation de tout.
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Lesbienne et Heureuse: Estelle (terminé)
RomanceJe m'appelle Estelle, je vis aux Provinces, une cité d'Auchel, petite ville du Pas-de-Calais. Aujourd'hui je suis heureuse d'être lesbienne, mais tout n'a pas toujours été ainsi...