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Le lundi au travail, Stéphanie n'était plus là, j'ai appris dans la journée que le pot donné dans le café, c'était son pot de départ pour Marseille.

« Bye-bye Steph, pensais-je, puisses-tu trouver un homme à ta hauteur, ou un vibro »

Sur cette bonne nouvelle, je remis le nez dans mon microscope et mes calculs de masse molaire.

Le fantôme de Stéphanie planait dans mon labo mais en sortant du travail, j'étais d'accord sur le fait que quitter Jess pour ce plan d'un soir aurait été une très mauvaise idée. Pour cela ma chérie eut droit au baiser le plus torride de notre histoire. Je précise qu'en plus d'espionner nos disputes, ma mère n'avait pas son pareil pour gâcher nos instants romantiques. Elle ce trouvait, ce soir là, face à Jess, donc derrière moi, et je pouvais l'entendre sautiller de joie. Je sentis ma petite amie soupirer du nez, je lui répondis en fermant les yeux, oui, il était temps de quitter le cocon familial. Je savais que Jess regardait les studios à louer, et les petits appartements, elle n'était pas très douée pour effacer l'historique sur mon pc, et je savais que tout comme moi, elle en avait marre d'avoir ma mère sur le dos. Cette dernière avait changée du tout au tout depuis que Jessica et moi lui avons avouer être ensemble et avoir l'intention de s'installer toutes les deux un jour, ce jour approchant dangereusement pensais-je. Depuis ce moment, fini la mère grise et ronchonne, place à une mère de plus en plus joyeuse. Le comble fut lorsque ma petite amie vint vivre avec nous, elle jetait sur nous sont regard de fierté qui me donnait mal au cœur, derrière l'une de nous, les mains jointes sur sa blouse à fleurs, celle d'intérieur, le plus souvent affichant une expression de mère Marie qui me faisait peur. Lorsque nous avions vu qu'elle faisait cet air à chaque fois, ça nous amusait, on était devenues « les sœurs câlins », « la deuxième fille qu'elle n'avait jamais pu avoir »... Les réflexions passèrent mais pas la mimique de fierté de ma mère. Ces petites choses commençaient à nous peser sérieusement. Nous ne pouvions discuter librement que lorsque nous sortions fumer un joint le soir, et nous allions de plus en plus loin pour gagner en temps de parole mais nous manquions d'excuses. Je pensais que ma mère l'avait deviné car elle nous demandait de moins en moins d'explications. Je ne pensais pas agir précipitamment avec ma copine, nous étions très amoureuses toutes les deux, à ce niveau c'était parfait, elle adorait mes bisous et mes caresses. Que demander de plus ? Un peu d'intimité ! Penser que ma mère nous écoutait faire l'amour nous coupait toute envie de faire quoi que se soit depuis quelques semaines, nous étions même devenues paranoïaque, cessant même de s'embrasser au moindre bruit. Je sais que Jessica ne se doutait de rien, je décidais donc de la surprendre de la plus belle façon qui soit, d'après moi.



Lesbienne et Heureuse: Estelle (terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant