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Inès ne resta pas parmi nous pour aller en première, elle se dirigea vers une filière littéraire. Terminée la petite amourette de lycée. Je continuais ma vie de lycéenne calme et seule. Louisa passa la dernière année que nous fîmes Jess et moi dans notre lycée d'Auchel, je fumais de plus en plus de clopes et presque tous les week-ends des joints, Luc commençait à devenir mon ami, lorsque j'allais le voir, généralement le samedi soir, je roulais toujours un pétard chez lui et nous parlions de la vie de la cité, il me présenta, hésitant à sa femme, et je vis ses enfants. Un mec bien, avec de l'humour et presque sans tabous. Les seules choses qui pouvaient le mettre de mauvais poil étaient les homosexuels mec, les gay, et les arabes. C'était un facho, mais pas le genre de facho borné qui déteste tout ce qui n'ai pas blanc comme neige, c'est, comme il le disait lui même, la prolifération de l'immigration qui forçait les gens à devenir racistes. La plus part du temps je traînais avec Jessica, nous squattions les bancs de la cité quand il faisait beau, les escaliers de son bloc ou du mien les jours de pluie. Elle fuma sa première cigarette avec moi, nous prîmes notre première cuite ensemble, buvant de la bière un soir où on s'ennuyait, sur un banc bien caché entre un grand bâtiment et une haute haie. Ce fut sur ce même banc qu'elle fuma son premier joint. Tant la cigarette ne l'avait pas tentée que le « pétard du soir » devint une habitude, le week-end, pour commencer, le vendredi s'ajouta ensuite au samedi – dimanche. Les vacances étaient pour nous de longs week-ends où l'on se couchait tard, bien souvent toutes les deux tellement défoncées que nous mettions une heure avant de choisir le bon bouton dans l'ascenseur, et on se levait encore plus tard. Cela ne semblait pas contrarier nos études, bonnes en maths et en sciences physiques, nous optâmes pour aller àla fac de Béthune après notre bac. Comme pour le brevet, cet examen ne nous posa aucun problème, l'Anglais fit un peu baisser notre moyenne, sans cette matière, nous aurions pu avoir une autre mention qu'assez bien. Nous nous aidions mutuellement, ce qu ipouvait parfois se transformer en longue soirée à expliquer une équation bilan à Jessica qui pataugeait un peu dans son T.C.P.E. (tableau de classement périodique des éléments), que je sois accompagnée ou non. La seule de mes petites amies à vouloir autant nous séparer fut Lucie. Je me rappelais toujours comment je l'ai rencontrer sur le site, c'était notre deuxième année de fac, et Jessica avait prit du retard en chimie moléculaire, je l'aidais tous les soirs à rattraper un peu son retard, même les week-ends. Le jour de Noël nous disséquâmes des atomes dans ma chambre ! C'est a cette même époque que Lucie entra dans ma vie. Elle me mit en confiance sur le site, je ne sais toujours pas trop pourquoi mais lorsqu'elle me laissa son numéro, je l'enregistrai dans mon répertoire. La fête chrétienne, et commerciale, passée, j'envoyais un message à Lucie, un soir où je m'ennuyais. Je reçu une réponse immédiatement et ce fut le début d'un flot quasi-incessant de « TFK ? Oé-Oé, LOL, JTM, Rien, TV,... » et chaque soir son fameux « pff encore là elle ! » parlant bien évidement de ma meilleure amie. J'essayais de calmer Lucie plus d'une fois, en vain. Nous décidâmes alors, Jess et moi, de s'en foutre et cette réponse de Lucie  devint même habituelle, on s'en amusait. Durant les vacances de février, je la rencontrais, devant la mairie de ma ville, et il ne fallut pas longtemps pour que je comprenne que c'était une vraie chaudasse. Elle paraissait nue sous blouson épais, et bleu ciel, seuls ses jambes, ses mains, et sa tête en dépassaient. Quelques minutes et kilomètres plus tard, dans le calme d'un parking de supermarché fermé, je découvrais qu'il y avait des minijupes très très courtes. Et que faire l'amour en voiture c'était mieux à l'arrière. Le plus grand défaut de cette fille était sa jalousie, sa possessivité. Elle me voulait à elle seule et me le faisait savoir à la moindre occasion, à plusieurs reprises Jessica et elle se sont disputées mais jamais elle ne m'avait demandé de choisir entre ma meilleure amie et elle.

Et lorsqu'elle le fit, le choix fut simple. Ma mère me tira de ma songerie pour le dîner, je n'avais vraiment pas faim. Nous finîmes la bouteille de vin entamée le midi puis nous mangeâmes nos croque monsieur en silence devant l'actualité de la région, qui était, comme tous les dimanche, surtout sportive. Le repas pris, ma mère débarrassa nos serviettes en papier qui servaient d'assiettes, tandis que je me préparais et l'informais de mon départ chez Jess. Elle m'attendait déjà en bas de chez elle, un joint roulé à la bouche et la tête des mauvais jours.

Lesbienne et Heureuse: Estelle (terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant