Chapitre 9

18 4 0
                                    

Un épais nuage de fumée noire emplissait le ciel et dissimulait les rayons de la lune et des étoiles. À la faveur des puissants vents marins, le nuage sombre se dissipa lentement.

La camera embarquée posée sur la poitrine de l'un des chasseurs filmait toute la scène. Les faibles faisceaux lumineux des lampes torches des chasseurs balayaient les décombres de pierre encore fumante.

— Chef, il n'y a aucun survivant ! lança l'un des soldats. On a pas retrouvé le corps de ses créatures, mais la puissance de l'explosion à dû les réduire en cendre.
— Parfait, notre plan a fonctionné parfaitement, bien qu'il aura fallut attendre plusieurs semaines avant que l'on puisse mettre en place ce piège, répondit Damian froidement.
— Nous avons tout de même perdu de nombreux hommes dans cette bataille.
— Aucun d'entre eux n'est irremplaçable ! assena-t-il glacial.

Les hommes se préparaient à quitter les lieux lorsqu'une pierre roula derrière eux. Ils s'arrêtèrent et se tournèrent vers la source de ce bruit.

Un corps décharné, désarticulé, brisé de toute part et brûlé sortait de terre. Le sang des chasseurs se glaça dans leurs veines face à cette vision d'horreur. Ses bras pendaient en angle droit le long de son corps. Par endroit, ses os transperçaient sa peau et ses muscles déchirée. Le cadavre animé avança d'un pas vers les chasseurs, il donnait l'impression qu'il allait se briser à chacun de ses mouvements, qu'il allait tomber en morceaux sur le sol noircie. En un clin d'œil, le corps immonde se jeta sur l'homme le plus proche, planta ses longues canines dans la chair fraîche et sanglante de son cou.

— Tirez ! hurla Damian en s'éloignant de cette monstruosité.

Les chasseurs ouvrirent le feu sur la vampire, mais les balles transperçerent le corps de l'homme, placé devant comme un bouclier. Lorsque ce monstre eu totalement vidé sa victime de son sang, ses os se ressoudèrent, ses membres retrouvèrent leurs articulations, ses os se recouvrirent de muscles et d'une peau blanche. Enfin de longs cheveux blonds enveloppèrent ses épaules.

Les balles ne me blessaient pas, elle traversait ma chair avant qu'elle ne se referment immédiatement. Je me jetai de chasseur en chasseur, de corps en corps et brisait leurs cous, tranchait leurs gorges, arrachait leurs cœurs de leurs poitrines aux rythmes de leurs hurlements de peur et de douleurs. Du coin de l'œil, je vis leurs chef profiter du chaos pour s'enfuir lâchement dans l'obscurité de la nuit.

***

— Tu penses qu'ils sont partis ? demanda la voix de Liam dans l'obscurité.
— Je ne les entend plus, lui répondit Rebba concentré sur les sons que sa fine ouïe percevait.

Le loup et la vampire allièrent leurs forces surnaturelles et poussèrent les gravats et les blocs pierres amoncellés au dessus de leurs tête. Avant que le plafond ne s'effondre sur eux, le jeune homme avait arraché la large porte à barreaux de la cellule et s'en servit comme d'un bouclier pour les protéger de l'éboulement de l'édifice.

Liam s'extirpa du trou et aida les trois jeunes femmes à en sortir. Les jumelles étaient encore faible, bien que le sang du chasseur leurs avaient redonné le peu de vie dont elles avaient besoin.

Le chaos régnait autour d'eux. Le sol carbonisé était encore fumant, quelques petits brasiers étaient dispersés ici ou là entre les tas de pierres. Au milieu des colonnes de fumée noire montantes vers ciel, ma silhouette longiligne se dessina. Mon corps nue n'était plus que couvert par mes longs cheveux blonds. Les flammes rougeoyantes se reflétaient sur ma peau blanche et mes yeux verts.

Je m'avançais vers mes amis en essuyant ma bouche et ma gorge recouverte de sang qui s'écoulait sur mon buste.

— Vous allez bien ? leur demandai-je en couvrant ma peau du pull que Liam me tendait.
— On a eu le temps de se protéger, répondit la vampire. Où sont Mylla et Jade ? reprit-elle la voix teintée d'inquiétude.

Elles étaient à quelques mètres de moi lorsque la forteresse s'était effondrée sur nous. Mes yeux se fermèrent, je me concentrais sur les vibrations qui emplissaient l'air ambiant. Je faisais abstraction de tous les sons provenant de la ville et réduisais progressivement le périmètre de ma recherche.

— La-bas ! m'écriai-je en ouvrant les yeux et en pointant un amas de pierre non loin de moi.

Nous nous élançâmes en courant vers ce monticule et entreprîmes de déplacer les pierres sous les regards des jumelles. Elles se soutenaient l'une et l'autre pour ne pas s'écrouler.

— Dépêchons nous avant qu'ils envoient d'autres chasseurs ! lançai-je en accélérant la cadence.

Rebba et Liam redoublèrent également d'efforts jusqu'à déterrer les corps de nos amies. Elles ne respiraient que très faiblement. Leurs corps étaient recouvert de sang, de coupures et d'ecchymoses. La majorité de leurs os étaient brisées, certains transperçaient même leurs peaux.

La horde nourrit nos sœurs blessés du sang des chasseurs que je venais de tuer, jusqu'à ce que leur corps se répare et les aidèrent à marcher pour rentrer au couvent.

***

De retour chez nous, je me dirigeai immédiatement vers une petite remise. J'en revins quelques secondes plus tard, les bras chargés de poche de sang.

— Je les gardais en cas d'urgence, je pense que vous en avez toutes besoins.

Mes sœurs plantèrent leurs longues dents pointues dans les poches en plastique, tandis que Liam plantait ses crocs dans un sandwich à la viande cru.

Je pouvais voir à mesure que le sang coulait dans sa gorge, la colère qui montait en Jade. Elle écrasa la poche vide sur la table d'un grand coup, saisit son sabre et se leva en grondant de rage.

— Je vais tuer cet enfoiré de merde ! hurla-t-elle en quittant la grande salle.
Mylla l'a suivit, tenta de la retenir, de la calmer.
— Jade, attends ! Tu ne peux pas faire ça ! s'écria-elle en s'engouffrant dans le couloir sombre.
— Il nous a envoyé dans un piège ! On a faillit mourir Mylla ! Je n'avais jamais ressenti une douleur telle. Ma... ma peau s'est consumée, mon corps était comprimé, compressé entre des blocs de pierres qui ont brisé mes os...
— Je sais Jade ! J'ai vécu la même chose, mais...
— Mais quoi Mylla ? Pourquoi tu le protèges comme ça !
— Je ne le protège pas, mais je suis sûre que je peux le faire parler si tu me laisses un peu de temps. Si tu me laisses lui parler.
— Je te laisse une journée ! Après je planterais ma lame dans son cœur, s'écria Jade en partant vers sa chambre.

Un souffle froid s'échappa de la bouche de Mylla. Si un soulagement emplissait son cœur, son ventre se noua. Elle devait trouver un moyen de le faire parler.

***

Le grincement métallique de la porte de la cellule résonna dans le couloir sombre. Mylla entra dans la petite pièce obscure et humide, un verre d'eau à la main.

— Tu es en vie, lui lança Maxence.
— Ça te déçois ? Tu aurais préféré que je meurs ? commença-t-elle sèchement. Tu sais que si j'étais morte cette nuit, tu serais resté là, tu aurais pourrit sur cette chaise, macéré dans ta propre pisse et dans ta merde pendant des jours. Les rats, les insectes auraient lentement dévoré ta chair putréfiée, reprit-elle en fixant le chasseur dans les yeux.

— Tu as fini ? répondit-il enfin. Je suis soulagée que tu es survécu Mylla ! C'est tes amies que j'aurais voulu voir mortes... continua-t-il.
— Pourquoi je te croirais ?
— Je n'ai dit que la vérité jusque-là.
— La forteresse ? Tu as oublié de préciser que tes supérieurs avaient prévu de tout faire exploser ! Puis, je ne crois pas que tu nous aies prévenu pour la taupe ! rétorqua-t-elle.
— Qu'elle taupe ?
— Kara, elle travaillait pour les chasseurs, elle a essayé de tuer Alyce.
— C'est impossible, mes supérieurs n'auraient jamais passé un marché avec un vampire, ou avec n'importe quel monstre sanguinaire.

Ses mots troublèrent Mylla. Elle détourna le regard quelques instants, passa une main dans sa chevelure rousse.
— Si elle ne travaillait pas pour les chasseurs, pourquoi aurait-elle attaqué Alyce ?

Vampire's HordeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant