Chapitre 17

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Un pesant silence s'était installé dans la pièce sombre entre Armand et moi. Je n'osais parler, n'osais prononcer le moindre mot, par peur pour ce que cet homme pourrait faire à Théodore.

— Tu ne dis plus rien ? Tu ne me supplie pas de te laisser en vie ? Tu ne me demande pas de libérer ton ami ?
— Si vous aviez l'intention de me tuer, je serais déjà morte puis vous n'auriez pas besoin de ce mur de lumière pour vous protéger ! répondis-je sèchement.
— C'est vrai ! Je ne veux pas que tu meurs, pas tout de suite, ce serait trop facile.
— Libérez Théodore, lui n'y est pour rien, tout cela est entre nous !

L'homme ne répondit pas, son regard se perdait dans le néant sombre de la nuit.

— Laissez-nous partir et vous n'aurez plus jamais à faire à nous. Nous vous laisserons poursuivre votre cruelle croisade contre les créatures surnaturelles, reprit-elle.

Armand sortie de sa contemplation, un rire bruyant s'empara de son corps.
— Ma croisade n'est pas contre ses créatures, nous les exterminions déjà bien avant ma naissance et cela continuera après ma mort. Ma croisade est contre toi ! Mon fils unique est mort, tu l'as tué ! Je ne peux laisser ce crime impuni.
— Je ne peux vous dire à qu'elle point je regrette ce que j'ai fait... fis-je la voix éraillée.
— Qu'elle était ses derniers mots ? Qu'a-t-il dit avant que tu ne lui ôtes la vie ?

— Je... je ne sais pas ! soufflai-je tout bas. Je ne me rappelle pas, mes souvenirs ne sont qu'une brume épaisse, des images floues et brouillées, avouai-je en enfouissant mon visage entre mes mains, ne supportant plus le regard de cet homme sur moi.
— Tu ne te souviens pas ! hurla Armand d'une si voix grave que les murs tremblèrent.
— Je ne me rappelle que de la honte, des remords que j'ai ressenti après mon acte, après avoir réalisé ce que j'avais fais...
— Je n'en ai rien à foutre de tes remords, je veux mon fils ! s'emporta-t-il en abattant son poing sur une commode de bois noire.

— Je suis désolée... dis-je tout bas.
— Tu penses que ça suffit ! Que tes excuses suffirons à faire disparaître ma douleur ! s'écria-t-il la voix et les mains tremblantes.
— Non, je...
— Tu vas comprendre ce que j'ai vécu, tu vas ressentir la douleur qui coulé dans mes veines depuis sa mort ! lança-t-il en se tournant.
— Non pitié ! Tuez-moi, mais laissez le... suppliai-je dans un cri déchirant.

Mais Armand était sourd à mes plaintes. Il se dirigea d'un pas rapide vers la cellule, ouvrit la grille et se saisit du corps inconscient de Théodore. Il le traîna difficilement sur le sol jusqu'au mur lumineux, face à mon regard implorant. Il empoigna fermement un long pieu de bois. Appuya la pointe contre le dos de l'homme que j'aimais.

— Souffre ! Souffre tel que j'ai souffert par ta faute ! hurla-t-il.
Le pieu de bois traversa la peau de Théodore, pénétra sa chair, transperça son cœur...
— Non ! hurlai-je du plus profond de mon être.

Mon cœur se brisa dans ma poitrine, mon corps s'effondra sur le sol.

***

La porte se referma derrière Kara. Face elle, une armée de chasseurs vêtus de costumes chics pointaient leurs armes droit sur elle. Ses mains se serrèrent autour des poignées de ses dagues courbées. Elle baissa la tête quelques instants. Lorsqu'elle la releva, ses pupilles s'était teinté de vermeil, son regard était animé d'une bestialité féroce, ses lèvres relevées dévoilaient ses longues canines.

Un rugissement sourd jaillit de sa gorge. Elle s'élança vers les chasseurs, évita rapidement les balles en virevoltant dans les airs.

Les lames courbées de ses dagues reflétaient les détonations rougeoyantes des canons des pistolets anciens avant de se couvrir de sang. Kara fendait la masse des hommes, tranchait leurs gorges sur son passage.

Vampire's HordeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant