Vampire's Horde

Chapitre 8

Sous l'obscurité nocturne, la horde traversa silencieusement la ville, telles des ombres plus sombre que la nuit. Nous arrivâmes en silence, face à l'imposante forteresse.

La structure médiévale de pierre, était rongée par les vents salés qui balayaient sa surface, dressée sur une falaise, elle avançait sur une mer déchaînée. Les vagues puissantes déferlaient sur les rochers, explosaient en écume et emplissaient l'air d'une odeur iodée. Le vent sifflait entre les blocs de pierres et se mêlait à cette mélodie sauvage.

— L'entrée est certainement piégée et lourdement gardée, nous devons trouver un autre moyen d'entrer, lança Rebba.
— La-bas, il y a une petite fenêtre isolée, m'écriai-je le regard posé sur la lourde facade de pierre.

Enveloppée par l'obscurité, la horde se faufila jusqu'à l'ouverture, c'était une petite fenêtre au raz du sol rocailleux à l'extrémité de la forteresse.

Liam empoigna les barreaux de fer rouillés et les arracha de sa force surnaturelle. Je jetai un coup d'œil à l'intérieur. Elle donnait sur une petite pièce de stockage. Je brisai la vitre d'un coup de poing et sautai dans ce débarra, suivit des autres quelques secondes plus tard.

— Mylla et moi, on passe devant, Rebba et Jade vous nous suivez et vous vous occupez de tous ceux qui nous échappent. Liam, toi, tu fonces dans le tas.

Derrière la petite porte en bois, un long couloir sombre et desert se profilait. Nous avancions en rang serré, à l'affût du moindre bruit. Nous arrivâmes rapidement dans une grande salle, occupé par une demi-douzaine de garde à la carrure massive.

Mylla et moi profitâmes de l'effet de surprise et pointâmes nos armes sur les hommes. Ils s'effondrèrent, la tête explosé d'une balle ou d'une fléchette métallique avant même d'avoir pu se saisir de leurs armes.

Nos explorations continuèrent en empruntant un escalier qui s'enfonçait dans la terre. Deux gardes, qui semblaient novices, protégeaient une porte blindée semblable à celle du premier repère que nous avions attaquées. Alerté par les coups de feu, ils attendaient leurs assaillants, les armes pointées vers les marches.

Ils tirèrent aveuglément sur les intrus, mais leurs membres inexpérimentés tremblaient de peur et déviaient les projectiles qui ne nous touchèrent même pas.

Derrière nous, les vêtements de Liam se déchirèrent, son corps se couvrit d'une fourrure grise. Il se transforma en un loup énorme et fonça sur les chasseurs, la gueule grande ouverte.

Les balles de bois pleuvaient sur lui, mais ne parvenaient à peine à transpercer sa peau épaisse. Il envoya un coup de griffe, déchiqueta la gorge du premier. De ses dents acérées, il arracha le bras du second, avant d'écraser son crâne de tout son poids.

J'enfonçai mon poing dans l'épaisse porte de métal, qui tomba en résonnant bruyamment sur le sol de pierre. Quelques chasseurs se jetèrent sur nous.

Nous allions nous élancer sur eux lorsque Jade passa devant nous en hurlant. D'un coup de sabre, elle trancha en deux le corps de l'un des hommes. Elle tourna sur elle-même, décapita du bout de sa lame argenté, les trois autres gardes qui l'entouraient.

Les derniers chasseurs encore debout se reculèrent et se serrèrent leurs armes contre eux. Ils mitraillèrent la vampire. Jade déplaça entre les balles avec une rapidité surnaturelle, seule quelques unes parvinrent à transpercer sa peau. La jeune femme ne montra pas la douleur qui pulsait dans son corps. D'un coup de sabre, elle embrocha les deux derniers chasseurs. Les corps pendèrent sans vie au bout de sa lame.

Elle se retourna fièrement vers nous, le visage maculé de sang, un grand sourire dessiné sur les lèvres.
— Cette meuf est cinglée, s'écria Mylla la bouche ouverte.
— Heureusement, elle est de notre côté, fit Rebba impassible.

Je posai mon regard sur les cellules, je cherchai irrémédiablement Théodore, mais... il n'était pas là. Il devait être au château, il y était forcément à moins qu'il ne soit... je préférerais ne pas penser au pire. Il était au château et j'irai le sauver !

Bien que Théodore ne soit pas là, l'une des cellules était occupée. À l'intérieur, deux jeunes femmes étaient serrées l'une contre l'autre dans un coin. Elles étaient inconscientes, leurs peaux étaient ternes, desséchées, leurs cheveux grisonnants.

— Les jumelles ! Elles sont là ! m'écriai-je en reprenant un semblant d'espoir. Elles n'ont pas dû se nourrir depuis le soir de leur enlèvements, elles sont assoiffées...
— On ne peut pas les laisser comme ça, il faut les faire sortir de là, s'exclama Jade.
— Liam, Rebba, prenez le corps d'un des chasseurs et nourrissez-les, on aura besoin qu'elles soient conscientes pour sortir d'ici et les ramener au couvent.

Le loup à l'épaisse fourrure grise s'éloigna dans l'ombre pour reprendre sa forme humaine. Rebba lui lança une longue veste et pantalon de jogging noir pour couvrir son corps nu. Le jeune homme prit l'une des dépouille et la traîna sur le sol jusqu'à la cellule. Rebba planta l'un de ses longs ongles dans le poignet du chasseur et laissa couler un filet de sang encore chaud dans la bouche de l'une des deux sœurs.

— Il y a quelque chose qui ne va pas, c'était trop facile. Ces chasseurs étaient des novices, ils n'avaient aucune chance contre nous, remarquai-je en repassant notre arrivée dans mon esprit.
— Tu penses à quoi ? demanda Jade.
— Je... commençai-je avant d'être interrompue.

Un tremblement sourd agita le bâtiment, de nombreux bruits de pas résonnèrent dans les couloirs.
— D'autres chasseurs arrive ! On s'occupe d'eux, vous continuez de les nourrir, repris-je en me précipitant vers l'entrée suivie de Mylla et Jade.

Une vingtaine hommes surgirent de la cage d'escalier et foncèrent sur nous. Je vidai le chargeur de mon fusil sur ses hommes. Mes balles se mêlèrent au vol des fléchettes argentés de la belle rousse. Quelques chasseurs tombèrent au sol.

Jade virevolta dans l'air la poignée de son sabre fermement maintenue entre ses doigts. La lame tranchait tout ce qui passait à sa portée, mais ne protégeait la jeune femme des balles de bois qui fusaient dans la pièce. La douleur qui parcourait son corps percé de multiples impacts, devenait de plus en plus insupportable. Les membres paralysés par la brûlure qui parcourait sa chair, elle s'écroula sur le sol de pierre dur.

Mylla s'interposa, elle tira à un rythme effrénée sur les chasseurs toujours plus nombreux. Elle ne pu tenir longtemps sous le feu nourrit de ses petits pieux qui transperçaient sa peau. Elle s'effondra elle aussi.

J'étais seule, face à une dizaine de chasseurs bien mieux entraînés que les précédent et j'étais à court de munitions. Je donnai un puissant coup avec le manche de mon fusil, fracassa la mâchoire de l'un des chasseur. Je jetai mon arme au sol, me baissai pour saisirent le petit poignard accrochée à ma cheville et repris le combat.

Je dansais entre les chasseurs. À chacun de mes mouvements gracieux, je tranchais la gorge de mes ennemis et évitais du mieux que je pouvais les balles pleuvant tout autour de moi. Le sang chaud coulait en cascade sur mon corps, se mêlais à ma macabre chorégraphie en milliers de perles vermeilles scintillantes.

D'une oreille distraite, j'entendis, l'une des jumelles reprendre conscience dans la cellule.
— Rebba... vous n'auriez pas du venir, commença-t-elle d'un souffle à peine audible. C'est... c'est un piège...
— Alyce ! hurla la vampire.

***

Quelques hommes rejoignirent Damian, à l'extérieur de la forteresse. Le chasseur prit son téléphone.
— On les a ! annonça-t-il un large sourire aux lèvres
— Bien, tuez les ! répondit l'homme au téléphone

Damian appuya sur le détonateur. Lui et ses hommes se mirent à l'abris et attendirent les yeux rivés sur le bâtiment. Quelques secondes plus tard, la forteresse explosa dans un deluge de feu et de pierre, reflété sur sa pupille dilaté de jubilation. L'édifice s'effondra sur lui-même dans un nuage de poussière et de fumée noire.