Chapitre 16

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Une nouvelle décharge électrique parcourue le corps de l'énorme loup à la fourrure argenté. Il s'effondra encore, en grondant de douleur, sur le sol dur et froid. Ses grands yeux cerclés de noir étaient fixé sur le corps de Rebba, allongée sur le sol, un pieu planté quelques centimètres à peine en dessous de son cœur.

Le chasseur à l'arbalète s'approchait d'elle. Il chargea un nouveau pieu, pointa son arme droit sur le cœur de la jeune femme.

Hoquetante, les mains de Rebba glissèrent sur corps, entourèrent le projectile de bois. Elle l'arracha dans un gémissement de douleur perçant le silence. Elle le laissa rouler sur le sol de marbre blanc, elle n'avait pas la force de se défendre de l'homme dressé à côté d'elle.

L'index du chasseur s'apprêtait à presser la détente lorsqu'une traînée vermeille se dessina sur cou. Calliopée surgit derrière lui et laissa tomber lourdement son corps.

Un peu plus loin, Cassy se faufila derrière le dernier chasseur et l'égorgea de sa faux. Elle s'élança vers l'animal pour le libérer.

— Merci ! Vous êtes arrivé juste attend, souffla Rebba en saisissant la main que Calliopée lui tendait pour l'aider à se relever.
— On à entendu les hurlements de Liam, de notre côté les chasseurs n'étaient pas très nombreux et mal entraînés.
— Vous savez comment les autres s'en sortent ? demanda la voix essoufflée du loup-garou redevenu humain, couvrant son corps de quelques vêtements.
— On a croisé personne...

***

Mes doigts entourèrent le pieu planté dans mes entrailles et le retirais. Je luttais contre la douleur irradiait tout mon corps pour projeter le bout de bois de ma force surhumaine. Le pieu fila vers l'arbalète et la brisa.

— Tu m'a sauvé ! souffla Kara étonné.
— Bien sûr, tu es ma sœur, lui répondis-je.

La jeune femme m'adressa un regard reconnaissant. Derrière moi, la silhouette de Damian cherchait une arme dans les cadavres de ses hommes.

— Débarrassons-nous de lui ! lançai-je.

Nous nous élançâmes vers le chasseur, plantâmes encore et encore nos poignards dans sa chair. Le sang chaud de l'homme giclait à chacun de nos coups sur nos peaux glacées de vampires. Cette sensation était si exquise que nous ne parvîmes à arreter notre frénésie sauvage et sanglante que lorsque le corps de Damian ne fut plus qu'un amas de chair rougeâtre.

Nous nous relevâmes, nos visages et nos cheveux dégoulinaient d'un sang vermeil. Face à nous se dressaient les grandes portes de chênes noirs que nous avait indiqué le jeune chasseur.

Kara envoya un puissant coup de poing contre l'épaisse planche de bois, mais celle-ci resta bien en place.
— Cette porte est faite pour nous résister, il doit y avoir un moyen de l'ouvrir ! lui lançai-je.
— Là, il y a un lecteur d'empreinte. La sienne devrait marcher, remarqua la vampire.

Kara saisit fermement son poignard. Elle se retourna vers ce qu'il restait du corps de Damian et lui trancha la main.

Elle prit le membre encore tiède et ensanglantée et appuya contre l'écran. Les portes s'ouvrirent sur un long couloir sombre.

On s'engagea dans le passage, remarquant avec effrois les trophées qui nous entouraient. Toutes ses têtes décapité, exposés aux yeux des passants telles des animaux de foire, telles des bêtes étranges qui ne méritaient pas de vivre à cause de leurs différences.

— Ces chasseurs prétendent que nous sommes des monstres, mais quand l'on voit cela il y a de quoi en douter. Certains n'étaient encore que des enfants ! s'insurgea Kara tremblante de colère.
— Ils ne feront plus de mal personne, on va s'assurer qu'il n'en reste aucun ! m'écriai-je en serrant les poings.

Nous approchions de la fin du long corridor lorsqu'une vague de chasseur déferla de la porte que nous avions emprunté.

— Théodore est sûrement dedans, vas le sauver, je m'occupe d'eux ! me lança Kara d'un ton déterminé.
— Ils sont trop nombreux ! Je...
— Ne t'en fais pas, vas-y ! me coupa-t-elle en posant une main sur mon épaule et plongeant son regard dans mes yeux verts.

***

Dans la grande salle, le corps brisé et inconscient de Jade jonchait le sol de marbre froid. Le chasseur en armure tenait fermement le cou de Mylla entre ses gants puissants.

La jeune femme suffoquait. La pression sur son cou était si forte que ses os craquaient, menaçaient de se briser d'une seconde à l'autre. Son regard commençait à se brouiller, elle allait s'évanouir.

Elle ne vu qu'une forme sombre, se jeter sur le chasseur, s'accrocher à sa son dos. Mylla tomba lourdement au sol, lâché par le gant de métal. L'homme en armure se débattait, tentait de faire tomber Maxence qui se maintenait fermement sur son dos.

Le jeune homme souleva le casque qui couvrait le visage du chasseur. Armé de l'un des morceaux de lame du sabre de Jade, il lui trancha la gorge. L'imposant homme s'écroula sur le sol, une flaque de sang se formait autour de lui.

Maxence, la main ensanglantée s'avança vers Mylla. Il laissa quelques gouttes vermeils couler de sa paume à la bouche de la vampire.

— Tu vas bien ? s'inquiétait-il alors que la jeune femme reprenait tout juste ses esprits.
— Grace à toi, souffla-t-elle en levant ses grands yeux scintillants vers lui. Tu m'a sauvé !
— Je... Je ne pouvais pas le laisser te...

Mylla ne lui laissa pas le temps de finir sa phrase. Elle l'enlaça, l'embrassa.

— Jade ! Mylla ! Vous êtes là ? s'écria une voix dans le couloir qu'elle reconnu immédiatement comme étant celle de Rebba.

— Tu dois partir ! souffa la vampire. Si mes amies te trouvent ici, elles te tuerons !
— Je t'aime, lança le jeune homme.
Ils s'embrassèrent une dernière fois. Maxence partit, disparut au loin. Mylla le regarda s'en aller, les yeux emplis de larmes.

— On est là ! cria-t-elle en séchant ses larmes d'un revers de la main.

***

Je m'engouffrais de l'autre côté de la porte. Les doigts de Kara se serrèrent autour des manches de ses dagues. Elle s'élança en direction des chasseurs en hurlant.

Je me retrouvais dans un grand bureau sombre, faiblement éclairé de la lumière argentée de la lune qui pénétrait des grandes fenêtres.

Au fond de la pièce, Armand appuya sur un bouton rouge posé sur son imposant bureau. Un long néon s'alluma et coupa la pièce en deux. Un mur lumineux de plusieurs centimètres de large nous sépara. Le chef des chasseurs se leva, il s'avança vers moi de l'autre côté de la lumière.

— Alyce, je vous rencontre enfin ! commença la voix grave de l'homme.
— Où est Théodore ? lançai-je.
— Il est avec moi ! Il dort profondément, fit-il en montrant une cellule dans le mur.

Théodore se dévoila à mes yeux derrière l'écran de lumière. Il était là, inconscient, prisonnier derrière une plaque de verre épaisse. Mes lèvres se soulevèrent en pensant à ce qu'il avait enduré, à ce que les chasseurs lui avaient fait subir pour le faire parler ou par simple cruauté.

Je voulais le rejoindre, m'approcher de lui. Je voulais le prendre dans mes bras, sentir sa peau contre la mienne. Je m'avançais d'un pas vers cette barrière lumineuse.

— Si j'étais vous, je ne m'approcherais pas. Ces néons produisent une lumière bien plus concentré que les rayons du soleil. Nous avons fait des expériences sur tes semblable, aucun vampire n'a survécu sous cette lumière.
— Vous payerez pour tous vos crimes ! hurlai-je en me stoppant au plus près de ce mur.
— Et toi, tu as payé pour ton crime ? s'écria-t-il d'une voix si grave que les murs en tremblèrent.

Il planta ses yeux clairs dans les miens. Mon sang se glaça dans veine, il était au courant... Je m'y étais préparée après avoir laissé Maxence s'enfuir, mais... mais se retrouver face à lui, face à son regard gelé me pétrifia. Le regard d'Armand transperçait mon âme. J'avais peur, mais ce n'était pas pour moi que je m'inquiétais, c'était pour Théodore...

Vampire's HordeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant