Les hautes grilles de fer rouillées dressé devant nous, s'ouvrirent, dans un déchirant grincement métallique, sur l'imposante facade du couvent délabré par les ans. Nous nous engouffrîmes toutes les cinq dans l'édifice, seules survivantes de notre famille...
Ce couvent était un vieux bâtiment de pierre, froid et austère avant que les premiers rayons du soleil ne se lèvent. Derrière les lourdes portes de l'édifice, tout était sombre, tout était en ruine, comme l'étaient nos cœurs. Nous étions bien loin du confort luxueux de l'hôtel particulier du centre-ville. Les toiles d'araignées envahissaient les murs et les appliques qui n'offraient qu'une faible lumière tamisée.
— Où sont les armes ? demanda Mylla immédiatement.
Cela m'étonnais venant d'elle, Mylla n'était pas du genre violente. Rien que se nourrir était difficile pour elle, alors que nous ne tuons pas nos proies. Elle avait toujours naïvement cru à la bonté de l'être humain. J'aurais pensé que cette question viendrait de Jade. Elle avait toujours montré de grandes capacités aux combats lorsque nous nous entraînions à nous battre pour s'amuser. Si j'avais su que cela nous serait utile...
— Je ne sais pas, je ne suis jamais venue ici, avouai-je enfin. Connaissant Théodore, on devrait allez voir dans la cave.
Nous empruntâmes un escalier de pierre étroit qui s'enfonçait dans la terre et nous retrouvâmes face à une lourde porte blindée.Kara s'avança et l'arracha de ses gonds sans mal. La belle métisse était comme la grande sœur de toutes les autres, moi y comprise parfois. Elle était toujours là pour nous soutenir, pour nous faire rire lorsque l'on est triste.
Sous nos yeux se dévoila une immense armurerie éclairée de néon blafard. La pièce au plafond voûtée était remplie de tous les types d'armes blanches et d'armes à feu qui existait sur la planète.
— Les filles, choisissez votre arme ! lançai-je.Jade s'élança la première, sans aucune hésitation elle se saisit d'un long sabre japonais. Elle sortie la lame scintillante de son fourreaux et exécuta quelques mouvements avec dextérité.
— Ma mère m'a appris à manier le sabre quand j'étais plus jeune. Je ne pensais pas que ça me serait utile un jour, lança la jeune femme le regard hypnotisé par son reflet dans la lame affûtée.Mylla s'avança à son tour. Le regard perdu face à toutes ces armes, elle se figea quelques instants. Elle arborait une longue chevelure flamboyante qui enveloppait ses claires épaules, quelques tâches de rousseurs parsemaient son visage. Elle ne pouvait s'empêcher de penser à ses amies, à ses sœurs et leurs morts brutales et injustes à peine quelques heures plus tôt. Tout aurait été différent si elles avaient eu ces armes pour se défendre.
— Mylla ? Est-ce que ça va ? lui demanda Kara en posant une main sur son épaule.
— Je réfléchissais... répondit-elle d'une petite voix.La jeune femme sécha une larme perlant à peine au creux de son œil. Elle porta finalement son choix sur une petite arbalète de métal et laissa sa place à Rebba.
Rebba était la plus solitaire. Elle restait toujours en retrait, ne cherchant pas vraiment à s'intégrer aux autres. Pourtant je savais que je pouvais lui faire confiance. Je sentais en elle quelque chose auquel je pouvais me fier malgré la façade impassible et indifférente qu'elle offrait au monde. La vampire n'hésita pas une seconde et tendit sa main vers une lourde hache en argent à double lames.
—Kara, qu'est-ce que tu choisis ? lui fis-je.
L'adolescente s'avança dans l'armurerie et après quelques secondes de réflexion, opta pour deux dagues aux lames recourbées.Enfin je m'emparai d'un fusil ancien au canon de métal gravé. Je me saisis alors d'un coffre de bois et l'ouvrit devant mes sœurs.
— Il y a cinq poignards, un pour chacune d'entre nous. Au cas où l'on se retrouve désarmé pendant le combat.
Elles se saisirent une à une de leurs armes, j'en fis de même et nous remontâmes dans la grande pièce principale du couvent.Nous n'avions pas de temps à perdre, nous devions remettre le lieu en état et s'entraîner à manier nos nouvelles armes.
***
La nuit imposait déjà à nouveau son règne d'obscurité sur la ville et l'ancien couvent austère, qui se dressait entre la ville et la forêt.
J'enfilais mon long manteau de cuir, plaçais la capuche sur mes longs cheveux blonds et me saisit de mon fusil au canon finement décoré de ciselure doré. Les talons de mes bottines noires frappèrent le sol de pierre, mes pas résonnèrent dans les couloirs sombres et froids de l'ancienne maison des nonnes.
Je me dirigeai d'un pas lent vers la grande salle que nous avions transformée en salle d'entraînement de fortune. Mon regard se posa sur mes sœurs, elles avaient quitté leurs vêtements de nuit, tachés de sang. Rebba s'était vêtu d'une courte chemise blanche et d'une longue jupe noire trainant sur le sol. Jade portait une robe couleur cassis qui serrait sa fine taille et au décolleté croisé. Une bande de tissus sombre entourait la poitrine de Mylla tandis qu'une jupe beige habillait ses hanches. Kara, elle, était vêtue d'une robe au col haut grise et terne ressemblant à une robe de l'époque victorienne. Enfin, elles avaient toutes maquillés leurs yeux et leurs lèvres de couleurs sombres.
— Mes sœurs, il est temps de partir, leurs annonçai-je solennellement. Allons venger nos morts !
Elles empoignèrent fermement les armes qu'elles avaient choisit et nous nous dirigeâmes ensemble vers la sortie. Une expression féroce se peignait sur nos visages.Devant la façade vétuste du couvent, j'humai l'air à la recherche de la piste de Romuald.
— Suivez-moi ! annonçai-je froidement.Nous traversâmes les ruelles sombres et étroites de la ville, croisions les regards effrayés des passants. L'odeur du sang nous amena sur une petite place, enfermée entre de hauts bâtiments anciens à la façade terne. Nos regards se posèrent face à nous, où se dressait une imposante église de pierre sombre.
— Il est là, je peux sentir l'odeur de son sang de lâche, indiquai-je en me tournant vers l'un des bâtiments qui jouxtait l'édifice religieux.
— Qu'elle est le plan ? demanda Rebba face à cette façade inquiétante.
— On entre, on tue les chasseurs et on libère Théodore et les jumelles, répondis-je d'une voix grave.
— On devrait se preparer si l'on veut avoir une chance de les battre ! On ne sait pas combien ils sont, s'ils sont armés...
— On a pas besoin de savoir tout ça, nous sommes des vampires et nous sommes armé, l'a coupa Jade d'un ton déterminé. On ne sera pas prise par surprise cette fois. On va leur montrer ce que ça coûte de s'en prendre aux nôtres !Je posais ma main sur la poignée de la porte du petit immeuble. Elle était verrouillée. Je me préparais à la défoncer d'un coup de pied, mais Kara m'arrêta.
— Laisse-moi faire, me lança-t-elle avec un sourire.La jeune femme à la chevelure crépue frappa vigoureusement à la porte de bois.
— Qu'est-ce que vous voulez ? demanda la voix agacée d'un homme de l'autre côté.
— Des bonbons ou la mort, lança-t-elle d'une enfantine voix suraiguë .
— Allez-vous en les filles, y a rien pour vous ici, répondit-il en regardant dans le judas.
— Il semblerait qu'ils aient choisis la mort, défonce la porte ma sœur ! me fit Kara de sa voix grave habituelle.Sans cacher mon plaisir, je donnai un violent coup de pied dans la porte, des éclats de bois volèrent dans les airs. Je tirai une première balle, en pleine tête du chasseur qui nous avait refusé l'entrée. Des bouts de sa cervelle et de son crâne se dispersèrent dans toute la petite pièce.
— Jade, Mylla, allez chercher les prisonniers. Rebba, Kara et moi on s'occupe de Romuald, ordonnai-je.

VOUS LISEZ
Vampire's Horde
VampiroAvant de plonger dans cette histoire, soyez sûr d'être prêt à entrer dans un univers violent, sanglant et sexy. Mon nom est Alyce, je suis devenue une vampire il y a quelques mois. Je n'ai plus de souvenir de ma vie d'avant, la seule chose dont je m...