Vampire's Horde

Chapitre 10

— Si elle ne travaillait pas pour les chasseurs, pourquoi aurait-elle attaqué Alyce ? souffla Mylla en baissant le regard.

— Tu étais là quand c'est arrivé ? Tu as vue Kara s'en prendre à Alyce ?
— Non, elles n'étaient que toutes les deux... Quant on est arrivé, Alyce avait déjà asséché les veines de Kara, elle l'avait vidé de son sang.
— On dirait qu'Alyce ne vous a pas dit toute la vérité.

Mylla se perdait dans son esprit, dans ses pensées contradictoires. Tout ce en quoi elle croyait s'effritait, s'effondrait lentement.
— Je ne peux pas le croire. Il faut que je sois sûr.

La jeune femme prit le verre d'eau et jeta son contenu dans un coin de la cellule. Elle détacha les liens de corde entourant les poignets de Maxence.

— Tu aurais pu me laisser boire l'eau, c'était pour ça que tu es venu à la base, fit-il la gorge sèche.
— Chut ! Donne-moi ton bras !

Maxence s'exécuta. Mylla planta l'un de ses longs ongles dans la peau du jeune homme et laissa son sang remplir le grand verre.

***

À la lumière tamisée des appliques de la grande salle du couvent, mes sœurs terminaient leurs poches de sangs. Leurs corps s'emplissaient à nouveau des forces qui leurs manquaient.

— Liam je te présentes Calliopée et Cassiopée, fit Rebba.
— Enchanté, on m'a beaucoup parlé de vous, dit-il un grand sourire sur les lèvres.

Les jeunes femmes étaient comme deux copies identiques, deux magnifiques méditerranéennes à la peau foncé, la longue chevelure brune et ondulée et aux grands yeux verts.

— Nous sommes ravies de te rencontrer aussi ! Mais tu peux m'appeler Cally et ma sœur Cassy, répondit la jumelle.

Le regard sombre de Liam se posa sur Cassiopée. Elle n'avait pas ouvert la bouche depuis qu'ils l'avaient trouvé dans la prison, elle n'avait pas dit un mot.
— Ma sœur est muette, elle n'a jamais parler depuis qu'elle est née, lui expliqua Cally.
— Je suis désolé.
— Non, ne le soit pas. Depuis que nous sommes petites nous avons une sorte de connexion télépathique. Je ne saurais l'expliquer, mais nous savons ce que l'autre pense, ce dont l'autre a besoin.

Les deux sœurs se regardèrent avec amour et se serrèrent l'une contre l'autre.

— Qu'est qui vous est arrivé après votre enlèvement ? Vous savez où est Théodore ? demandai-je d'un ton grave.
— On a été conduites dans une première prison avec Théodore. Tu étais là d'ailleurs, commença-t-elle en posant son intense regard émeraude sur Liam. On a rapidement été séparé de lui et amené là où vous nous avez trouvé. Ils nous ont laissé seule, nous dessécher lentement, attendant que nos corps affamés n'ai même plus la force de respirer, raconta-t-elle la voix ébranlée par l'émotion.

— Cassy a entendu les gardes parler d'un endroit, un palais... non, un château, reprit-elle après un regard à sa sœur.
— Maxence nous a parlé du château aussi. Il n'a pas menti sur ça visiblement, lança Rebba.
— Alyce on est désolée de ne pas en savoir plus...
— Vous n'y êtes pour rien. Allons nous reposer, la nuit a été éprouvante. Je vais vous montrer où vous pouvez vous installer.

Liam et Rebba nous regardèrent disparaître dans le couloir sombre. Ils restèrent seuls, face à face dans la grande salle.
— Tu ne vas pas dormir ? demanda la jeune femme en portant une cigarette à sa bouche.
— Je ne suis pas fatigué et toi ? répondit-il d'une voix grave en approchant son visage.
— Je ne sais pas trop encore, chuchota-t-elle.

Elle s'approcha et souffla la fumée de sa cigarette sur le visage du jeune homme.

— Et si j'enlève ça, ça t'aide à te décider ? lança-t-il en jetant son t-shirt sur le sol.
— Ça aide, mais j'ai encore du mal à prendre une décision... susurra-t-elle en dévorant son torse musclé du regard.
— Dommage, souffla-t-il en se levant de la table.

Avant de sortir de la pièce, il se stoppa face à la jeune femme. Il laissa son pantalon glisser le long de sa peau et poursuivit son chemin vers sa chambre. Rebba écrasa son mégot dans le cendrier en esquissant un léger sourire.

Elle se leva, jeta ses vêtements au sol et courut vers Liam. Elle sauta sur lui, s'accrocha dans son dos, colla sa peau glacée à celle brûlante de l'homme. Le loup couru vers la chambre, il porta la vampire qui plantait ses ongles longs dans ses pectoraux.

***

L'eau chaude de la douche coulait sur la peau glacée de Jade. Un nuage de vapeur blanche envahissait la petite salle de bain attenante à sa chambre. Sans faire de bruit, Cassiopée entra dans la pièce chaude et humide.

Elle avança vers la douche, laissa sa robe légère glisser lentement le long des courbes de son corps. Elle s'avança pas à pas jusqu'à être sous le jet d'eau chaude. Ses longs cheveux bruns se gorgeaient d'eau, quelques gouttes scintillantes ruisselaient sur sa peau douce.

Sous son regard, Jade passait ses mains dans sa chevelure noirs. La vampire se retourna, ses yeux sombres rencontrèrent le regard émeraude de Cassy. Elle plaqua la belle asiatique contre la paroi humide de la douche et planta son intense regard dans le sien durant de longs instants.

— Tu m'as tellement manquée... souffla Jade une larme coulant le long de sa joue, avant de se mêler à l'eau chaude.
Les lèvres des deux jeunes femmes s'appelaient, se cherchaient, s'aimantaient. Elles s'embrassèrent, leurs corps se collèrent, leurs mains glissèrent sur leurs peaux humides.

***

D'épais nuages sombres s'amoncelaient dans le ciel du couvent et masquaient les faibles rayons du soleil levant. Un orage éclata. Les éclairs déchirèrent la voûte céleste sombre, les grondements du tonnerre firent trembler les murs de pierre, des trombes d'eau tombèrent du ciel, frappèrent les tuiles du toit de l'édifice.

Le sommeil agité, je me retournais sans cesse dans mon lit. Le visage terrifiée de Kara, alors que le sang quittait ses veines, que sa peau ternissait, que son corps se desséchait, restait fixé sous mes paupières.

— Tu m'as tué ! hurla la voix de Kara dans ses oreilles.

Ce hurlement avait été si fort, si réel, comme si la vampire l'avait poussée à quelques millimètres de mon oreille. Je me réveillai en sursaut. Mon corps, mes draps étaient trempés. Je levais mon regard au plafond, les gouttes de pluie froide s'étaient infiltrées dans le toit du vieux bâtiment et s'écoulaient sur moi.

Je quittai mon lit. Ce cauchemar était si réel, je devais aller voir le corps de Kara. Je sortis dans le couloir sombre, les coups de tonnerre brisaient le silence ambiant. J'avançais, la peur rongeait mes entrailles, mes jambes tremblaient.

J'arrivais devant la lourde porte de métal. Elle n'était pas fermée. La crainte dévorait d'autant plus mes intestins.

Je poussais la porte dans un grincement métallique et entrais dans la cellule. Je m'approchais lentement du cercueil. Mon regard se posa sur la boîte de bois noircie. Le cercueil était vide. Ma respiration se fit plus difficile, mon cœur battait à toute vitesse. Je courus dans le couloir, mes cheveux blonds encore humides virevoltant dans l'obscurité.

— C'est moi que tu cherches Alyce ! s'exclama la voix dure de Kara en surgissant devant moi.