Chapitre 16: Rosalia

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Je repousse la couverture et une vague de froid m'enveloppe. La fenêtre qui donne sur le balcon et ouverte. Je me lève et ramasse le pull d'Antoine. Il me tombe a mi-cuisse mais je me sens bien dedans.

Les nuages de la veille ont été chassés par un magnifique soleil. Sur la table d'extérieur trône un énorme petit déjeuné.

- Ça te plait ? Je sursaute et me contente d'hocher la tête en me retournant. On pourrai vivre ici.

Je baisse la tête.

- Tu sais bien que ça n'est pas possible.

Il me prends dans ses bras et je pose mes pieds sur les siens. Nous étions si jeunes quand nous sommes tomber amoureux l'un de l'autre. Peur être trop jeune. Mais sans lui ma vie est un fiasco. Je suis égoïste de ne pas le laisser vivre une vie pleine de bonheur avec une femme qui saurai ce qu'elle veut. Je me sépare légèrement de lui. J'embrasse son cou, puis sa clavicule et je suis arrêter par une sonnerie de téléphone. Il décroche, puis raccroche quelques secondes plus tard.

- On doit rentrer c'est ça.

Je tourne le regard, puis rentre une nouvelle fois dans cette magnifique chambre. Trop magnifique. J'enlève son tee shirt, puis, m'habille avec les vêtements que je portais la veille. Je n'aime pas porter les même vêtements d'un jour à l'autre, mais je n'ai pas le choix.

Je fais plusieurs fois le tour des pièces dans lesquels je me suis rendue pour ne rien laisser derrière moi. Je ne reviendrai peut être jamais.

Je claque sèchement la porte de sa voiture. Il entre, sans dans un mot. Le moteur gronde et je m'enfonce dans mon siège.

- Je sais que ça n'est pas de ta faute, je soupire.

- Tu n'as pas à te justifier.

Sa réponse est simple, neutre, sans émotions. J'aurai préféré qu'il me crie dessus. Je me contente d'hocher la tête en serrant les poings.

- Je t'aime, je pose ma main sur sa cuisse.

Il place sur son visage des lunettes de soleil et quitte les petites routes de campagnes pour la nationale. Je préfère ces petites routes rustiques, plus simples, plus discrètes. Je les trouves si intimes. Les gens de la campagnes les détestent, mais je n'ai connu que la ville toute ma vie.

- Moi aussi.

Sa réponse me fais soupirer de soulagement.

- On va leur dire quoi ?

- Ne t'inquiète pas pour ça va, ricanne.

Je lève les yeux au ciel. Je me suis souvent inquiété des conséquences qu'auraient mes actes.

La route est longue. Mais je regrette rapidement la voiture, quand tous les regards se tournent sur moi dans le château. Je souris et retourne dans ma chambre rapidement tête baissée. Une main me retiens dans le couloir.

- Arrêtes pas maintenant, Je dis en me retournant.

Raphaël hausse un sourcil.

- Désolé, je croyais que c'était...

- C'est bon, il me coupe. On peut parler.

Oui ou non. Je n' ai pas le temps de répondre il m'entraîne dans sa chambre et me fait m'asseoir sur son lit.

- Il faut qu'on parle.

Il donne l'impression de se convaincre. Je souffle en silence. Antoine doit se demander où  je suis.

- Rosalia, tu as fais une erreur, mais on peut toujours se remettre ensemble.

- C'est hors de question, je réponds sèchement.

Il ricanne, sort son téléphone de sa poche et me le tends. Une vieille image de moi et Antoine en train de s'embrasser. J'étais si jeune. Tout était si simple cette année là. Mais cette photo devrai être supprimée comme toutes les autres. Même après ce qu'il m'avait fait, je ne voulais pas nuire à sa réputation. J'avais effacer le plus de traces nous reliant.

- Tu sais toi comme moi que cette photo peut détruire sa carrière.

Je le fixe, pleine de dégoût. Il n'oserai pas.

- Tu n'oserais pas.

- Je suis prêt à tout pour toi, sache le. Tu sais ce qu'il te reste à faire.

Je prends ma tête entre mes mains.

- Très bien. Ça marche. Mais je ne peux pas arrêter de le voir.

Il appuie sur l'option partager et je lui arrache le portable des mains.

- Ok. Laisse moi le temps de lui dire.

- Tu comprends vite le fait que ta vie est fait d'un bonheur incontournable avec moi. M. O. I. Pas avec lui.

Je mords ma joue pour ne pas pleurer. Je marche tête baissée dans ma chambre, j'allume le pommeau de douche. L'eau est brûlante et ma peau me demande d'arrêter mais je restes sous l'eau. J'entends la porte de ma chambre s'ouvrir. Je me rhabille.

Antoine se tiens debout devant mon lit. Il sourit. Le goût du sang s'introduit dans ma bouche. Mordre la joue ne me fait plus aucun effet. Alors je deglutit, et pris pour ne pas craquer. Il m'embrasse et je me laisse aller. Comme la dernière fois. C'est la dernière fois.

- Antoine, je soupire entre deux baisers, il faut qu'on parle.

Il se recule et me regarde. Il sait que quelque chose ne va pas.

- On doit arrêter.

Sec. Net. Je m'attendais à un peu plus de sérieux dans ma voix, mais tout tremble en moi. Je continue alors que je ne devrai pas.

- Il a une photo de toi et moi. C'est fini pour toi si ça sort de son téléphone Antoine. Je ne veux pas détruire ta vie.

Il s'assoit. Il n'y croit pas. Moi non plus. Si la situation n'était pas aussi embarrassante je rigolerai.

- Tu ne détruits pas ma vie Rosi'.

- Si, je le fais tout le temps alors pas encore une fois. Si cette photo est publiée tu risques gros. Nous n'avions pas le droit.

- On ignorait ces lois Rosalia !

- Je vais te détruire l'existence.

Il se tire les cheveux. Sa colère bout en lui.

- J'ai détruit ta vie. En te laissant seule. Raphaël ne serai pas comme ça si je ne t'avais pas abandonné.

Je ne peux plus déglutir. Les larmes sortent une à une. Un flot de problèmes qui s'écoule sur mes joues.

- Je vais lui péter la geule.

Il sort en trombe. Je fixe le vide. Je ne percute que lorsque j'entends les cris dans le couloir. Je sors à mon tour. Le téléphone  de Raphaël, brisé au sol, brise le poids que j'avais en moi. Paul me lance un regard désespéré. Le STAFF arrive.

- Dis-leur Rosalia, hurle Antoine, dis-leur ce qu'il t'a fait.

Dans sa voix sonne de la pitié. Je le regarde quelques minutes. Plus personnes ne bougent. Il comprend vite que je ne dirai rien. Qu'il va devoir se debrouiller seul. Je passe devant eux et descends.

- Lachez moi, ses pas résonnent derrière moi.

Il m'attrape le bras, pose ses mains de part et d'autre de mon visage. Ses lèvres rencontrent les miennes mes je recule. Je souffle un simple "Désolé". Les agents de STAFF reviennent le chercher. Je continue mon chemin.

- Rosalia, je t'aime, son cri sonne désespérément dans ma tête.

En brisant ce téléphone, il a sauvé sa vie, la mienne. Mais il a brisé la dernière trace de notre amour de jeunesse. Je lance un regard derrière moi.

- Je t'aime, je chuchote.

Open Your Heart [AG] TerminéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant