Chère mère

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Tandis que je montais le son de ma musique, une douce rancœur s'immisçait dans mon cœur. Une sourde rage s'allumait et s'étegnait à chacune de ses paroles. C'était comme un venin enrobé de chocolat, de miel ou encore de caramel. Il pénetrait gentiment mes veines, m'enpoisonnant chaque seconde de chaque jour.
Les gens la regardait avec admiration, intérêt et stupidité. Seul moi et ma sœur perceviont la supercherie, nous faisant pour des folles. Tel une lame acérée, ses pics s'enfonçait toujours plus profondément en moi, en nous.
Manipulant quiconque sur son passage, elle ne rencontrait aucun échec dans sa quête de désir et de puissance envers nous.

Excédée par sa méchanceté, j'avais fuis le domicile familial pour vivre en colocation avec une amie cher à mon cœur, Ioana. Elle parlait cruement et n'hésitait pas à faire ce qu'il y avait de plus horrible pour obtenir ce qu'elle voulait. Dans la limite du nécessaire bien sûr.
Cela faisait un mois et demi que ma situation s'était arrangée et que je retrouvais le sommeil quand je reçu un message de sa part.

《 Chère Cassidy, voulant te parler je te donne rendez-vous samedi au café en bas de chez moi. En espérant que tu iras, ta mère.》

Un frisson me parcouru. Je ne voulais plus avoir aucun lien avec cette femme et son aversion pour la cruauté et le sadisme. Je savais qu'en partant je ne faisais que repousser le problème mais je n'avais pu m'en empêcher. Mon seul regret était d'avoir laissé ma sœur seule avec elle. J'avais voulu l'emmener ave moi mais malgré mon émancipation, je ne pouvais pas devenir sa tutrice légal étant donné que cette dernière vivait encore, à mon grand regret. Non pas que je souhaitais sa mort, bien que cela m'était arrivé. Non. Mon souhait était d'avoir la paix. Pouvoir me lever en me disant qu'aujourd'hui encore je serais tranquille.

En fait, cela avait été mon quotidien pendant six succulentes semaines. Mais bien sûr, il avait fallu qu'elle gâche tout. Comme toujours.
Je relus encore le message pour être sûre de ne pas me faire piéger. Après maintes relecture, je pu affirmer que cela n'était pas le cas. Mais mieux valait rester sur ses gardes. J'acceptais le rendez-vous avec une pointe d'anticipation.

Qu'allait-elle me réserver cette fois encore? Sincèrement je n'en savais rien et quelque chose me disait que je ne devrais pas tenter de le savoir. Mais contre toute attente ou plutôt par respect pour ma sœur, j'avais accepté.

********

La semaine était passée trop vite à mon goût, ce matin quand mon réveil sonna pour me signaler que le jour tant attendu - ou pas - était arrivé, je ne pue m'empêcher de réprimer un haut le cœur.   
Une légère nausée me submergea et je réprimais l'envie de tout annuler pour pouvoir passer la journée en paix.
Je me dirigea donc vers le café indiqué, la boule au ventre. Son apparition ne fus pas longue et quand je la vis, mes jambes tremblèrent, m'incitant à courir loin, très loin. Aussi loin que possible. Évidemment je ne le fis pas, bien que ce ne soit pas l'envie qui manque...

Elle s'asseoit en face de moi, commande un café et me regarde droit dans les yeux avant de dire :

《-Je veux que tu reviennes.

-Pardon?

-Je te demande de revenir, ne te fais pas prier s'il te plait.

-Enfin une marque de politesse dans tes propos.

-Je te propose de rentrer d'ici mercredi, tu auras le temps de faire tes cartons.

-Je n'ai pas dis oui.

-Je n'ai pas besoin de ton approbation.

-Ben voyons. Linda je suis émancipée  je fais ce que je veux. Je me suis barré de chez toi pour ne plus avoir à te parler.

-On peut toujours trouver un compromis.

-Pourquoi?

-Ce n'est pas pour moi mais pour ta sœur.

-Je vais faire comme si je te croyais. C'est une question de fierté ? D'argent? La vérité pour une fois s'il te plait.

-Parle moi autrement.

-Je te parle correctement.

- Eh bien...étant donné que tu te fiches délibérément de moi je vais m'en aller.

-Tu peux me répondre ? Juste à cette question?

-Vas y...ma fille.

-C'était vicieux. C'est quoi le problème avec la p'tite?

- T'as qu'à revenir et tu le sauras.

-Je t'ai demandé de me répondre et pas de m'envoyer chier merci.

-Et moi je t'ai demandé de revenir car je suis ta mère.

-Mais bien sûr! Tu t'es tellement comportée comme tel. Lol.

-Bref. Tu reviens ou pas?

-La réponse me paraît évidente. Non.

-Je vois que tu es toujours aussi mauvaise et pitoyable.

-La pomme ne tombe jamais loin de l'arbre, maman.》

Je me lève en partant sans payer. Ce sera bien la seule chose que je lui devrais.
C'est bel et bien définitif. Je n'ai plus de mère. J'irai voir la blonde que j'ai pour sœur lundi. À la sortie de son collège. Dingue de devoir en arriver là avec sa propre "famille".

Je rentre chez moi, le cœur lourd et l'âme peinée. J'ouvre mon tiroir de salle de bain et en sort ma trousse à pharmacie. Un bon petit anti- dépresseur me fera le plus grand bien.

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