L'Homme de Vent

Chapitre 1

Les feuilles étaient toutes tombées. À terre se trouvaient des feuilles rouges, jaunes, vertes et marrons créant un tapis coloré nous accueillant à l'entrée de la forêt. L'ambiance changeait une fois entré dans cette antre d'arbres. Le silence était maître de ces lieux et l'air frais frottait les narines de quiconque s'aventurait jusque là.
Dans cette forêt où l'automne était toujours maîtresse, vivait un esprit du vent, et ceux cherchant leur chemin pouvait avoir le privilège de le voir apparaître devant eux. Certains l'avait vu prenant l'apparence d'un jeune homme, d'autres d'un faon ou encore celle d'un écureuil: sa forme variait mais il était sûr qu'il avait en lui un pouvoir extraordinaire. Malgré le fait qu'il guidait les autres vers le droit chemin, la solitude restait son ami le plus fidèle car il ne pouvait suivre ceux qu'il aidait et était ainsi condamné à rester bloqué dans son terrier feuillu.
D'ordinaire, il voyait une personne toute les semaines mais les délais d'attente entre deux rencontres étaient variables. Il lui était arrivé de ne croiser personne pendant plusieurs mois. Il était donc extrêmement heureux dès qu'il y avait quelqu'un d'autre que lui, présent dans cette forêt. De plus, il savait toujours si quelqu'un était là, car notre esprit était capable de ressentir le moindre mouvement, le moindre bruissement de feuilles, la moindre agitation qui aurait pu intervenir en ces lieux. 
Lorsqu'il ne voyait personne, il passait son temps à observer la faune et la flore. Il appréciait tout particulièrement la vue de l'amour d'une mère pour son enfant comme il le voyait souvent entre une biche et son faon. La détresse des écureuils face à l'hiver arrivant à pas de géant l'amusait beaucoup puisqu'il savait qu'il ne viendrait jamais; l'automne ne deviendrait jamais hiver dans cette forêt, mais il n'osa cependant jamais leur dire. Il préférait gardait secret que l'automne était là seule saison ici. Pour les habitants de la forêt, il était presque naturel que les feuilles soient continuellement en train de tomber et de se renouveler, que les noisettes tombent de l'arbre et que le vent joue sa continuelle mélodie à travers les feuillages.