Chapitre 22

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Un puit de lumière éclairait le jeune arbuste comme s'il avait été choisi par on ne sait quel être divin pour accomplir une tâche de l'ordre du mythique. Les jours passaient, l'arbuste grandissait, l'esprit s'impatientait. La forêt avait déjà fini de pousser mais le petit arbre en était encore au stade de nourrisson en terme d'âge arboricole. L'esprit lui assouvissait tous ses besoins au quotidien mais il avait ce sentiment au plus profond de lui que tout cela était vain, ce qui l'énervait plus que tout. Lui qui pouvait se déplacer à toute vitesse s'était alors retrouvé contraint à vivre à 3km/h; il se sentait retenu par les chaînes de la vie.
Bien que la vivacité d'autrefois était revenue au sein de la forêt, l'esprit n'arrivait pas à profiter pleinement de cette joie: ce trouble au fond de son cœur le dérangeait. Était ce cet arbuste de malheur qui refusait de grandir selon ses souhaits? Non, c'était autre chose, quelque chose de bien plus profond, quelque chose de l'ordre de l'intime, quelque chose qu'il m'avait jamais ressenti. Il ne le savait pas encore mais ce qu'il ressentait était un mélange de nostalgie et d'amour.
Les journées continuaient de s'écouler normalement au rythme des allées et venues du vent qui continuait son ménage incessant du tapis de feuilles qui couvrait le sol terreux, à toute vitesse. Les écureuils sont inhalent leur ballet de noisettes et de noix, les oiseaux de faire leur nid ou encore la biche de protéger et d'aimer son faon. Tout avait repris sa place, tous avaient repris leurs habitudes, à une exception près: l'esprit n'avait toujours pas reçu la moindre visite depuis la remise à pied de la forêt.

L'Homme de Vent Où les histoires vivent. Découvrez maintenant