L'Homme de Vent

Chapitre 20

Face à lui, un paysage presque lunatique s'offrait à lui. Pas un arbre en vue, mais juste un espace grisâtre, désolé et envahi par la pourriture et décomposition d'une multitude de corps qui, aurait été incapable d'identifier. La puanteur avait pris le dessus sur l'odeur des pins, les troncs autrefois décoratifs jonchaient au sol avec les rats et vers de terre. L'esprit ne reconnaissait plus ce qui auparavant était pour lui son havre de paix, l'endroit qu'il appelait maison, l'endroit où il avait tant de fois aide les autres. La surprise fut telle qu'il restait ébahi devant la scène la bouche grande ouverte, les yeux emplis de crainte et de tristesse, le corps dépourvu de tout force. Il tomba les genoux à terre. Il n'avait rien pu faire, il n'avait rien fait pour arrêter ce désastre, il n'en était même pas au courant jusqu'à maintenant en fait. Pourquoi? Il se repris en main et se décida à voir s'il ne restait vraiment rien d'avant, il ne fallait pas qu'il se décourage si vite, il y a bien que,que chose qu'il pourrait faire non? Lentement, il sillonna les sentiers à la recherche de la moindre trace de vie, au moindre souffle qui pourrait être entendu, à la moindre noisette qui n'aurait pas été mangée. La tension se faisait grande, et augmentait avec le nombre de pas et ne montrait aucune trace de faiblesse. L'esprit, la peur lui serrant la gorge, continua de se frayer un chemin à travers les cadavres putréfiés et dévorés par la vermine. L'espoir que tenait l'esprit près de son cœur s'évaporait au même rythme que l'angoisse avançait, si bien qu'il avait fini par presque entièrement disparaître. Alors qu'il s'apprêtait à faire demi tour afin de contempler son désespoir,  l'esprit aperçu du coin de l'œil une couleur qu'il n'avait plus vu depuis un bout de temps.