Chapitre 15

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Je regarde le ventre arrondi de ma sœur en souriant. C'est absolument trop adorable, et je sens que je vais devenir complètement gaga si ça continue. Et ça va continuer, de toute façon, parce que le temps passe et qu'elle accouchera dans quelques mois. Adrian est lui aussi très protecteur et je crois qu'il est vraiment heureux de cette nouvelle arrivée dans la famille. Il n'est pas là aujourd'hui parce qu'il a du travail à rattraper et je dois dire que si je l'aime beaucoup, je suis content d'avoir ma sœur pour moi tout seul le temps d'un repas au restaurant. Le serveur vient prendre nos commandes et repart en cuisine.

« Alors, qu'est-ce que tu racontes de beau ? »

Je lève les yeux pour regarder Christina, et souris en haussant les épaules.

« Pas grand-chose, la routine.

- Et avec Léna ?

- Oh bah tu sais, on dirait qu'on a vécu toute notre vie ensemble, ça se passe vraiment bien.

- Je suis contente pour toi alors.

- Et toi ? C'est pas trop dur ?

- Y'a des hauts et des bas, comme avec tout, mais c'est... merveilleux. »

Le sourire qui étire ses lèvres me confirme ses dires, et ça me fait vraiment plaisir. Nous profitons de l'après-midi pour faire un peu de shopping, puis Chris rentre et je fais de même de mon côté. On se parle beaucoup plus souvent qu'avant, maintenant qu'ils restent sur Lyon, et je suis heureux d'avoir l'occasion de voir ma sœur régulièrement. Ce qui est drôle, c'est qu'on a décidé de se prendre en photo ensemble à chaque fois qu'on se voit : ça marque ces moments emplis de bonheur, et ça nous fera de beaux souvenirs à contempler plus tard. Elle a l'air toujours plus épanoui, en tout cas, et ça fait plaisir à voir.

* * *

Je lève la main pour toquer à la porte de la maison des parents de Salomé, pour un nouveau cours. C'est drôle, parce que je n'étais pas vraiment censé lui donner de cours aujourd'hui, alors on peut dire que la suite est un produit du hasard. Si ses parents n'avaient pas eu un empêchement de dernière minute et qu'ils ne m'avaient pas appelé pour éduquer leur fille – et en quelque sorte veiller sur elle – jamais je n'aurais été témoin de ce qu'il s'est passé. Du bruit à l'intérieur me stoppe dans mon mouvement, et j'attends d'entendre ce qu'il se passe avant de finalement sonner. Il y a de la musique, assez forte pour qu'on entende les basses depuis l'extérieur, et deux personnes discutent. Se disputent, en fait, je crois. D'ailleurs, j'entends un bruit sourd, et la porte s'ouvre à la volée. C'est Vincent, je le reconnais immédiatement, et il manque de me bousculer en sortant. Il se contente de me jeter un regard noir et de s'en aller, rapidement. Je hausse un sourcil, le regarde s'éloigner pendant quelques secondes, avant de jeter un œil à l'intérieur. Salomé est en pleurs, assise sur la première marche de l'escalier. Je me précipite vers elle et la prends dans mes bras alors qu'elle se met à pleurer encore plus.

« Hey, j'suis là... Tout va bien. »

Je la laisse extérioriser ses émotions, avant de m'écarter pour lui poser quelques questions. Je ne sais pas si elle a vraiment envie de parler, mais il le faut parce que cette scène commence à sérieusement m'inquiéter.

« Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

- C'est... C'est rien, c'est stupide...

- Salomé. Dis-moi. »

Elle soupire et fuit mon regard.

« J'ai essayé de lui parler... J'lui ai demandé de venir parce que je voulais lui parler, de... De nous, mais... Il a dit qu'il avait perdu son temps, qu'il pensait qu'on... Qu'on coucherait ensemble, comme avant, et il a dit que... »

Life is a rough draft. [terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant