Chapitre 1

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Lorsqu'elle ouvrit les yeux, tout doucement, elle n'eut d'abord aucune réaction. L'intensité du halo de lumière l'éblouissait, mais elle était certaine d'une chose ; elle était enfermée dans une sorte de caisson, à la verticale. Combien de temps avait-elle dormi ? Aucune idée. D'ailleurs, comment s'était-elle retrouvée là-dedans ? Elle ne s'en rappelait plus. Lentement, elle s'habitua à la forte lumière diffusée dans le caisson, et vit que tout son corps était connecté à toute sorte de fils reliés au « cercueil ». Elle tenta de faire bouger ses doigts, et c'est à cet instant qu'elle remarqua enfin la température du caisson.

Elle était anormalement basse, très basse. Et elle se rendit compte qu'elle était littéralement gelée. Ses doigts étaient comme frigorifiés, et parvenaient à peine à bouger, tout comme sa tête, et le reste de ses membres. Mais comment s'était-elle retrouvée ici ?! Il fallait qu'elle sorte, et découvrir au plus vite pourquoi elle s'était retrouvée dans ce caisson. Sa respiration, devenant de plus en plus rapide, formait de petits nuages blancs devant ses yeux, et tentait en vain de réchauffer l'atmosphère de la boîte. La jeune fille avait peu de place pour bouger ses membres, mais elle parvint tant bien que mal à enfin bouger ses bras. Avec le peu de force qu'elle avait, elle plaqua ses mains sur la paroi en face d'elle, et poussa. A peine avait-elle touché la surface dure et froide, que celle-ci se mit à émettre des cliquetis inquiétants, qui firent retirer les mains de l'adolescente de la paroi. Cette dernière émit un léger vrombissement, et tourna lentement sur ses gonds, qui grinçaient de douleur sous l'effort, s'ouvrant sur une obscurité totale. La porte s'arrêta, suivis des grincements, et tout redevint silencieux. D'abord hésitante, la jeune fille prit son courage à deux mains et décida d'affronter l'obscurité, avançant son pied gauche, le décollant du froid intense auquel il était attaché. Les fils qui rattachaient l'adolescente se tendirent tandis qu'elle mettait pied à terre, sur une surface dure qui rappelait le goudron, dotée de tous petits cailloux qui roulèrent lorsqu'elle réussit à poser le deuxième pied par terre. On aurait dit que cela faisait des années qu'elle ne s'était pas tenue debout, toute seule, sans l'aide d'une machine ! Déchirant nerveusement les fils qui la retenait, la jeune fille s'éloigna du caisson d'un pas mal assuré, et tout en tentant de se réchauffer, elle regarda autour d'elle pour tenter de savoir où est ce qu'elle avait bien pu atterrir.

Ce qu'elle vit la cloua définitivement sur place.

Cinq autres caissons, de grossiers tubes de métal adossés au mur, étaient présents, et renfermaient d'autres jeune gens, parfaitement réveillés. Elle les voyait grâce à la petite vitre que possédait chaque boîte et qui montrait seulement le visage de l'occupant. Elle s'approcha de l'un d'eux, et vit qu'il renfermait une jeune fille qui semblait terrorisée, les yeux fous, les mains grattant la paroi comme un animal cherchant désespéramment une sortie. Pourquoi est ce que ça ne s'ouvre pas ? Elle recula et regarda les autres caissons. Il fallait qu'elle les aide, d'un quelconque moyen. Elle fouilla la pièce du regard, mais seuls les halos de lumière des caissons l'éclairait, et encore. Merde ! Elle était en train de voir comment elle pourrait forcer la porte de la boîte, lorsqu'un nouveau cliquetis se fit entendre. Le cœur battant, l'adolescente se tourna lentement et vit qu'un caisson était en train se s'ouvrir, libérant un nouvel otage. Il y'eu un toussotement, annonciateur d'un homme, suivit d'un pied sortant hors de la caisse, suivit du deuxième, et du corps tout entier. Le jeune garçon qui venait de sortir s'accrochait à la boîte comme si c'était sa vie qu'il tenait, et tentait de faire un pas devant l'autre. L'adolescente, clouée sur place pendant un moment, recouvrit ses esprits mais cependant, ne bougea toujours pas, le regardant, comme hypnotisée. Celui qui venait de sortir avait une tignasse blonde bouclée, qui lui tombait presque devant les yeux. Il était gigantesque, maigre, et lorsqu'il releva enfin la tête vers elle, elle put voir de grands yeux bleus désespérés. Pendant un moment, aucun des deux ne parla, et préféra se jauger du regard, attendant que l'autre rompe le silence. Finalement, c'est elle qui parla la première, préférant en finir au plus vite :

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