Chapitre 2

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Un long silence suivit sa déclaration. Personne n'osa dire quoi que ce soit, tellement sa proposition paraissait invraisemblable. Les regards allaient de Noa aux chiffres, des chiffres à Noa, tentant de comprendre comment ils étaient en arrivés à être cryogénisés. Ca paraissait totalement incompréhensible, totalement... fou.

Le silence finit par se briser lorsque Damien éclata d'un rire tonitruant, les mains agrippées à son ventre. On aurait dit qu'il avait entendu la meilleure blague du monde.

« Alors là, Noa, si j'avais cru que t'étais aussi douée niveau conneries... Franchement, tu m'impressionne ! Nous ? En 2043 ? » Il se redressa, lâchant au passage un petit rire nerveux, et la regarda. La jeune fille, quant à elle, n'avait pas bougé, mais s'était contentée de serrer les poings en regardant Damien se tordre de rire. Les autres, eux, regardaient la scène d'un visage neutre, ne sachant que dire. Damien enchaîna aussitôt, désignant l'endroit d'un vague geste du bras.

« On ne sait même pas où on est ! Ni comment on en est arrivés là, d'ailleurs ! Alors, certes, ces chiffres sont vraiment bizarres, mais on n'est pas obligés de s'arrêter dessus ! Nous sommes toujours en 2030, et rien n'a changé, vous verrez. On va trouver un moyen de sortir d'ici, et tout rentreras dans l'ordre. » Ses yeux cherchaient du soutien parmi le groupe, mais personne ne répondit à son appel. Le silence, pesant, faisait froid dans le dos et semblait se répercuter sur les murs sombre qui les retenaient prisonniers. Las de ce froid, Evan finit par le briser :

« Honnêtement, je ne sais pas qui croire. Essayons déjà de sortir, on verra ensuite. » Il jeta un coup d'œil autour de lui, comme inquiet, puis reprit : Je ne me sens vraiment pas en sécurité ici. Peu importe les raisons de ce confinement, ce n'est pas normal, et il y'a bel et bien quelque chose qui cloche. »

Ses paroles retentirent dans tout le « bloc », fermant ainsi la discussion entamée. Le jeune homme se détacha du mur auquel il s'était adressé, et comme pour mettre un point d'honneur à sa phrase, commença à arpenter la pièce de long en large, tâtonnant, tapotant les murs à certains moments. Bientôt, Alex, Joshua et Emma le rejoignirent, essayant de tromper l'ennui et, surtout, d'éviter une quelconque crise de stress. Noa, elle, jugeait toujours Damien du regard, et celui-ci faisait de même. Elle n'avait visiblement pas apprécié le fait qu'il la traite comme une gamine... Elle soupira, déjà excédée par son comportement, et rejoignit les autres, les bras toujours croisés sur sa poitrine. Quel imbécile, il croit vraiment que nous avons atterris ici par magie ? Ca n'a même pas l'air de l'inquiéter ! Pendant que la jeune fille tempêtait intérieurement contre Damien, les autres, eux, avançaient dans leur recherche à la sortie. Noa allait se joindre à eux, lorsqu'un vacarme assourdissant derrière elle la fit se retourner. Emma, qui fouillait dans le coin le plus éloigné, tentait de se relever tout en se massant le crâne, grimaçante.

« P'tain, on y voit rien ! Je me suis pris quelque chose sur la tête ! »

D'un doigt légèrement tremblant, elle désigna l'objet du délit, une grande échelle tombée à terre. Que faisait-elle là ? A quoi pouvait-elle bien servir ? Emma, aidée de Joshua, la releva et l'appuya contre le mur. Elle était un peu plus grande que la paroi, et ils durent la poser en biais pour qu'elle puisse tenir.

« Une échelle aussi grande, commença Evan, dans une pièce aussi petite, ça tient pas... » Les sourcils froncés, il se passa une main dans les cheveux et soupira, comme fatigué de devoir chercher des solutions à chaque problèmes rencontrés. Pourtant, la solution de ce problème vint tout de suite à Alex, qui, les yeux écarquillés, pointa du doigt (pour la deuxième fois) le plafond.

« Les gars... je crois que pour la sortie, on a oublié de regarder au plafond... » Tous levèrent les yeux, rivés au doigt d'Alex, et tous réprimèrent une exclamation de surprise.

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