Emma est dans la salle de bain, et lutte, comme chaque matin pour donner un semblant d'ordre dans ses cheveux en bataille. Daryl est parti depuis déjà plusieurs jours pour éloigner la horde gigantesque de marcheurs.
Au delà de l'inquiétude sourde qui est revenue battre en permanence au creux de son ventre, elle ne craint pas d'être seule dans sa maison. Cela fait déjà plusieurs semaines que Deanna lui a attribué cette demeure qu'elle a fait sienne. Elle y accueille de toutes manières toutes les femmes qui se présentent à sa porte pour la convier à une activité ou une autre, ou pour utiliser sa cuisine afin de préparer des plats divers et variés. Sa maison est ouverte à tous.
Quant à la nuit, dormir, seule, dans le lit à l'étage ne l'effraie plus. Elle se sent vraiment en sécurité ici.
C'est sûr, les premières nuits ont d'abord été blanches. Elle était incapable de fermer l'oeil, ne pouvant que rester simplement assise sur le rebord de la fenêtre, montant la garde, surveillant la rue déserte.
Puis elle a fini par s'endormir, s'éveiller plusieurs fois par nuits, mais retrouver au final un rythme de sommeil plus apaisé.
Quand Daryl a resurgi dans sa vie, sur son perron, tout a encore été bouleversé. Et pour des retrouvailles, elle était loin de penser qu'elle allait s'en prendre une...
Mais cette nuit, malgré son absence, elle peut dire qu'elle a plutôt bien dormi. Elle regarde son visage clair dans la glace. Clair, mais moins pâle, moins creusé aussi. Malgré les relances de Jessie, elle n'a toujours pas coupé ses cheveux trop longs, trop secs, trop indomptables. La jeune femme blonde lui a proposé déjà maintes fois de les lui couper, au moins un peu, au moins les bouts filasses. Mais Jessie est si souriante, douce, jolie, propre et lisse... elle l'agace tant ! Même si au final tout le monde a découvert son enfer derrière cette façade si proprette. Et Emma la plainds, sincèrement, et ne lui aurait jamais souhaité ces coups, cet enfer quotidien ; mais elle n'est pas davantage venue se faire couper les cheveux. Elle les coupera bien elle-même, quand elle le décidera. Et ça ira bien ainsi. En attendant, ce matin, Emma se contente de les démêler vigoureusement avant de les attacher d'un gros élastique, les rassemblant dans un demi chignon ébourriffé de mèches folles, laissant les longueurs recouvrir son dos.
Puis elle remet son tee-shirt dans son pantalon, glissant à nouveau le petit couteau sous sa ceinture, sur le coté gauche. Elle l'avait laissé depuis quelques semaines sous son oreiller. Mais depuis le retour du groupe, ses retrouvailles mouvementées avec le chasseur et surtout depuis la prise de contrôle très claire de Rick, sans trop savoir pourquoi, elle l'a retrouvé un matin à sa taille et l'y a laissé naturellement. Ainsi elle est complète. ainsi elle est prête à affronter sa journée. Même si elle s'annonce des plus banales.
Elle relève une dernière fois ses yeux oranges dans la glace.
"Aller, fais un sourire...", murmure-t-elle à son reflet si sérieux.
Mais un cri lui fait subitement tourner la tête vers la fenêtre.
Un cri aigu.
.
.
Emma dévale les escaliers dont les lattes en bois craquent sous son poids. Elle trouve ses bottines à lacets qu'elle enfile et attache sans réfléchir. Elle a bien des chaussures de ville d'habitude, mais là, c'est une urgence, elle le sait, et elle n'a fait attention qu'à ces bottines montantes qu'elle n'avait plus portées depuis son arrivée à Alexandria. Mais c'était ces chaussures qu'elle avait quand elle était toute seule. Dehors...
Un second cri retentit, rapproché, de sa porte d'entrée. Elle se redresse et va pour s'élancer sur le perron. Mais se ravise. Tout a basculé. Là, à l'instant. Elle ne voit rien, n'entend rien de spécial. Mais elle sait que tout a à nouveau basculé. Le chaos est à nouveau dehors. A sa porte.
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Faire envie aux affamés - TWD - [TOME 2]
Fanfiction6x02 - Après avoir lancé la cuisson de ses lasagnes aux légumes, tout dérape. Carol se retrouve dans son élément et gère l'attaque des Wolves d'une main de maître, comme elle sait si bien le faire...Comment cela va-t-il finir ? Ou n'est-ce que le c...