"Emmanuelle! Où t'as encore fourré mon jean noir?! Hurle la jeune fille brune du haut des escaliers
- Dans ton placard Lisa, lui répond sa mère calmement de la cuisine. Et pour toi, c'est Maman, s'il te plaît, davantage pour elle-même.
Une poignée de secondes plus tard, une course de pas dévale l'escalier en bois avant qu'elle ne voie débouler dans la cuisine la jeune fille aux cheveux bruns et lisses, lui arrivant sous les oreilles, encadrant un visage pâle et fin, mangé par de grands yeux dorés, flamboyant de colère.
"Si je me fais sortir du cours, je dirai que c'est la faute de ma putain d'mère qui met jamais rien à sa place !
-Lisa, si tu t'occupais toi même de ton linge tu saurais où il se trouve quand toi en as besoin, buvant son café sans la moindre trace d'agacement
- C'est ça ouai, cours toujours. Et si t'étais pas si minable et laide, Papa serait pas parti avec une plus jolie et plus jeune ! Tu ferais même pas envie à un affamé ! Regarde toi ! On dirait une planche à pain moisi ! Tu connais pas l'eye-liner ?! Et le fond de teint ?! Ça te donnerait moins l'air d'une déterrée !
- c'est ça. Je t'aime aussi ma fille. Je te souhaite une excellente journée pleine de bonne humeur et de bienveillance pour les gens qui t'entourent, finissant sa boisson avant de s'approcher de la joue de la jeune fille et d'y déposer un baiser rapide.
Emma sait que ça l'agace et elle s'en faisait un plaisir. Mais cela reste aussi un besoin au fond d'elle, même si cette enfant la maltraite verbalement à longueur de temps.
"Passe le bonjour à ton cher père qui brille tant par son absence, s'il daigne te faire signe, assène-t-elle pourtant sur le même ton léger. Je vais tâcher de ne pas rentrer tard. Et toi, tu ne traînes pas, tu rentres directement : tu as ta dissertation à avancer si je ne me trompe.
- C'est ça, dégage... maugrée Lisa, encaissant le coup bas sur son père, tout en se passant une main rageuse sur la joue droite, comme pour effacer toute trace de l'affection de cette femme aussi grande qu'elle, mais qui est pourtant sa mère. Sa honte, oui.
Les mères de ses amies tiennent leur mari, leur maison et leur job. Elles sont grandes, souriantes, attrayantes, voire pulpeuses. Elles sont rassurantes, elles font envie, quoi ! La sienne est tout juste une gamine famélique qui passe sa journée au travail pour rentrer à pas d'heure et n'est même pas capable de faire à manger correctement, ne servant que des plats tout faits ou insipides.
Infoutue de refaire sa vie depuis que son père est parti, alors que Lisa n'avait que 5 ans. C'est sûr que 10 ans plus tard, autant dire que c'est mort !
Alors forcément, en comparaison de ses amies autour d'elle, Lisa fulmine contre sa mère, la fuyant autant qu'elle peut, même si le lycée n'est pas son fief non plus. Au moins, elle peut faire semblant d'être comme ses amies, et pas une bâtarde abandonnée par son père à cause de sa mère trop nulle et trop moche.
Emma est sortie la première de leur petit pavillon pour se glisser au volant de sa mini Chevrolet, la seule voiture qu'elle a pu s'offrir avec le peu de cash dont elle dispose pour remplacer au plus vite la familiale qui a rendu l'âme le mois précédent, et sans laquelle elle ne peut assurer son poste de responsable. Elle est fière d'être arrivée à ce poste, où elle manage 5 auditeurs juniors, par la seule force de son travail. Il n'est pourtant pas du luxe dès lors qu'elle a décidé de garder la petite maison, afin de de ne pas déraciner Lisa de ce quartier paisible et vert, qu'elle avait toujours connu.
Avec le salaire de Mark c'est vrai que c'était beaucoup plus facile. Avec un seul revenu et une adolescente toujours plus exigeante dans ses choix vestimentaires certains mois sont dorénavant difficiles. Mais la qualité de vie qu'elle offre à sa fille en vaut le coût. Même si l'adolescente est devenue plus ingrate et égoïste que câline et espiègle.
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Faire envie aux affamés - TWD - [TOME 2]
Fanfiction6x02 - Après avoir lancé la cuisson de ses lasagnes aux légumes, tout dérape. Carol se retrouve dans son élément et gère l'attaque des Wolves d'une main de maître, comme elle sait si bien le faire...Comment cela va-t-il finir ? Ou n'est-ce que le c...