O.S Larry Stylinson

87 3 0
                                    





Lorsque Harry ouvrait les yeux, il ne pouvait pas déterminer s'il faisait jour ou nuit. Il ne pouvait pas non plus dire quelle heure il était ni si le temps était froid ou chaud, tout comme il lui était impossible de nommer la couleur don tétait la couverture avec laquelle il se couvrait. Autrefois il aurait pu répondre à toutes ces questions, mais aujourd'hui cela lui était proscrit depuis que ses yeux avaient cessé de fonctionner.


La cécité lui était tombée dessus sans crier gare. Il savait ses yeux fatigués, les migraines dont il était victime ne faisaient que le confirmer. Mais son ophtalmologue persistait à dire qu'il devait simplement les éloigner des écrans, ou d'endroits trop éclairés quelques temps. Sauf que la myopie et l'hypermétropie du jeune-homme ne s'était pas améliorée. Et les changements de verre n'y faisaient rien non plus.


Si bien qu'un jour, alors qu'il était dans la cuisine entrain de manger tranquillement un encas de seize heures, juste après être rentrer des cours, son monde était subitement devenu totalement noir.


Sa première réaction fut de crier en appelant son beau-père au secours, et lorsque l'homme arriva et le prit dans ses bras, Harry s'accrocha à lui le suppliant de ne pas le lâcher et de l'aider car tout était noir. Il n'y voyait plus rien.


Harry se savait condamné tôt ou tard. Ses yeux étaient trop fatigués et à terme il finirait aveugle, mais pas aussi tôt! Pas si vite... pas maintenant. Pas en plein milieu de son année scolaire, alors qu'il était à quelques mois de faire son stage qui lui validerait son année. C'était impossible, sa vue allait revenir... C'était ce qu'il se disait pour s'accrocher.


Mais plus les mois passaient et plus son espoir s'amenuisait. Jamais plus il ne retrouverait la vue, il était condamné à rester dans ce monde fait uniquement de noir, à apprendre à se débrouiller en se servant d'une canne, apprendre le braille, etc... Sauf que le bouclé décida de se plonger dans un mutisme total, rejetant tout le monde même ses proches.


Il ne supportait l'aide de personne, voyant cela comme de la pitié de leur part. Même son voisin Louis avait fait les frais de cette violence verbale, lui qui n'aurait jamais pu imaginer son bouclé si cassant et mauvais. Mais il avait vite compris que c'était une armure que le plus jeune s'était construit afin de se protéger à sa manière. Alors un soir une forte dispute avait éclaté entre eux, les mots échangés furent aussi aiguisés qu'une lame de rasoir et les larmes avaient rapidement noyé leurs yeux et leurs joues.


Mais au final ils avaient pu faire ressortir tout ce qu'ils ressentaient et avaient fini par s'avouer leurs sentiments. Ou du moins, l'attirance qu'ils éprouvaient l'un pour l'autre et la peur dont chacun était « l'esclave ». Cette peur pour Harry de devenir une charge pour Louis, et pour ce dernier, la peur de ne plus plaire au bouclé s'il décidait qu'un non-voyant n'était pas pour lui.


Alors forcément, les jalousies étaient nombreuses pour Louis lorsqu'il côtoyait le cercle d'amis de son copain. La plupart étaient malvoyants ou comme lui, totalement dépourvus d'une quelconque vision. Certains depuis leur naissance et d'autres à la suite d'accidents, maladies ou autre. Mais ils avaient réussi à aider Harry à accepter sa cécité et la combattre jour après jour.

One/Two-ShotOù les histoires vivent. Découvrez maintenant