-Alloa! Revenez ici tout de suite ! hurla le commandant Tajt, rouge de colère.
La fée ne prit pas la peine de se retourner et avec un sourire en coin continua sa route indifférente.
-Alloa ! Si vous n'êtes pas ici dans cinq secondes, vous êtes virée ! vociféra à nouveau l'elfe, furieux.Alloa soupira et se retourna, un sourcil haussé et une mine indifférente sur le visage. Elle hocha la tête, écarta les bras pour signifier qu'elle n'avait rien à ajouter et reprit sa route.
-Je vais vous retirer votre mission et votre travail ! Revenez capitaine Bakker ! Revenez immédiatement !
Alloa fit volte-face brusquement, les mains posées sur les hanches. L'autre avait enfin réussi à la faire réagir.
-Vous n'avez pas le droit de faire ça, articula-t-elle en insistant sur chaque mot, un à un.
-J'ai tous les droits, rugit-il.Avec un regard meurtrier, la fée s'avança, ses yeux noisettes plissés, ses lèvres pulpeuses pincées, dans une moue mécontente.
-Nous... Nous n'en avions pas fini, bégaya le commandant, pris au dépourvu par l'attitude de la fée.Il ne l'avait jamais aimée, son assurance bien trop insolente le faisait sortir hors de ses gonds. Son air indifférent en toute situation avait le don de l'exaspérer. Et cette tête, ce visage d'ange et de sainte effarouchée qu'elle avait l'habitude d'afficher quand il lui reprochait son comportement... Ça, c'était le pire !
Puis ses formes dont elle jouait pour se faire tout pardonner !
Il la détestait. Il avait horreur de tous ses succès, toutes ses manies, toutes... Tout ! Cette fée était insupportable !Il se promit de lui résister ce jour-là, de lui refuser sa mission si elle ne s'excusait pas. Mais comme si elle lisait en lui, elle lui offrit son plus beau sourire innocent, ce sourire à faire tomber tous les hommes par terre. Notamment tous les mâles dont il avait le commandemant, les forces armées d'Okitio, les respectés patrouilleurs de la garde royale et les forces de l'ordre au service du pays...et il savait pertinemment que lui aussi faisait partie de ces personnes folles du charme de la fée, la seule femelle à faire partie des forces de l'ordre.
Il ne pouvait détacher son regard des fossettes qui se creusaient dans les joues roses de la fée. De ses dents blanches parfaitement alignées, de ses lèvres rouges généreuses. Elle recommence ! Arrête de la fixer comme ça !
-Cessez capitaine !
-Quoi donc ? demanda-t-elle en mimant l'étonnement.
-Ça ! hurla Tajt. Nous devons parler de votre mission !
-Il n'y a rien à ajouter.
-Vous n'avez pas répondu à la question que je vous avais posée en dernier lieu. Promettez-vous de ne pas vous joindre aux combats ? D'uniquement amener les garçons à destination sans passer par le champ de bataille ?La fée haussa les épaules.
-Je ne peux rien promettre, lâcha-t-elle crispée.
-Capitaine ! Je ne peux pas vous promettre de vous accorder la mission... répondit-il du tac au tac.
-OK. C'est d'accord, concéda-t-elle. Je peux y aller maintenant, chef ?
-Oui...Elle secoua la tête en soupirant et repartit, pestant contre Tajt. Son commandant ne la portait pas dans son cœur, elle le savait pertinemment. Elle avait rapidement compris, dès son arrivée au sein de son équipe en réalité, qu'il la haïssait. La fée avait ensuite très vite pointé du doigt la raison de cette hostilité : elle était une femme. La seule femme, la première femme a avoir intégré l'équipe...
Et ça, il ne lui pardonnait pas. Son minable ego de mâle n'avait pas accepté cette nouvelle recrue, il avait craint pour sa réputation, l'image que les forces de l'ordre du pays pourrait encore offrir en acceptant un membre considéré comme aussi... Faible.Elle en avait conscience. Et elle entretenait pour cette raison une profonde aversion envers son chef. Alloa voulait lui prouver qu'elle était meilleure que toutes les autres brutes, les autres membres idiots de sa patrouille.
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Okitio [En Pause]
FantasyLes dieux les ont abandonnés. Les gobelins les ont massacrés. Les baghros vont les envahir à nouveau. Le sauveur maudit n'est plus capable de protéger Okitio. À moins que... À moins qu'il n'agisse sans le consentement des divinités. À moins qu'il ne...