Une seconde chance pour aimer [terminé]

Part I

Je venais de sortir d'un cabinet de gynécologie qui se situait dans le quartier Point E, non loin du rond point du quartier menant à l'université Hampaté Bâ de Dakar lorsque j'entendis quelqu'un m'appeler.
Je me retournai pour découvrir Esméra, ma seconde meilleure amie après Bianca. Elle était toujours aussi bien habillée, à la différence que ses vêtements étaient plus décents. Ce qui ne changeait rien à sa beauté. Je souris en me rendant compte combien elle était radieuse. Avoir mon frère dans sa vie la rendait vraiment heureuse.
Nous nous jetâmes sans trop de préambule dans les bras de l'une et l'autre.
-Tu m'as manqué, lui murmurai-je en la serrant très fort sur mon coeur.
-A moi aussi, m'assura-t-elle.
On se sépara à regrets en voyant les regards inquisiteurs des passants sur nous.
-Je vais au supermarché du coin. Tu m'accompagnes, questionnai-je.
-Bien sûr. J'ai aussi des produits et shampoings à acheter.
-Ça tombe bien alors.
Nous cheminâmes ensemble alors tout en papotant. Elle me raconta donc qu'elle était rentrée du Bénin il n'y a que deux jours étant donné que les cours pour le Master 2 débutait dans une semaine et qu'elle était tellement occupée par ses courses si bien qu'elle n'avait pas pensé à m'appeler.
Je hochai la tête pour lui faire comprendre que je comprenais mais je lui explique néanmoins que j'aurai quand même préféré qu'elle m'informe de son arrivée afin que je lui ménage une place dans l'appartement que je partageais avec mon frère aîné Malik. Elle s'excusa en argumentant qu'elle voulait justement faire une surprise à Malik qui n'a pas cessé de lui proposer de venir vivre avec nous quand elle sera à Dakar.
J'acquiesçai une seconde fois pour lui montrer que je comprenais son point de vue.
Nous arrivâmes très vite au supermarché Attac qui se trouvait de l'autre côté de la rue. Esméra poussa doucement la porte d'entrée et entra. Alors que j'essayais de rentrer après elle, la fermeture de mon sac à main accrocha le sac de provision d'un jeune homme, rependant le contenu à même le sol. Alors que je m'abaissais pour régler les dégâts il s'abaissa aussi. Nos fronts rentrèrent en collision et je me retrouvai, les fesses en premier au sol.
-Pardonnez-moi. J'aurai dû faire attention en m'abaissant, balbutia-t-il en me massant le front.  Ça va ? Vous n'avez rien ?
Trop sonnée pour répondre, je lui répondais juste en hochant la tête. S'étant agenouillé trop près de moi,  je commençai à percevoir les effluves de son eau de toilette qui me paraissait familière.
Mue par une impulsion je me risquai enfin à lever les yeux sur mon interlocuteur pour découvrir avec stupéfaction de qui il s'agissait. Nathaniel.
Toujours aussi beau avec ses yeux marrons il me regardait le visage inquiet, oubliant ses provisions toujours à même le sol.
Alors que je le regardais ébahie tout en me demandant si j'hallucinais, il m'offrit l'un de ses plus beaux sourires dont lui seul avait le secret, signe qu'il appréciait de me revoir depuis ces deux semaines passées au Ghana il y a deux ans de cela....