Partie XXXVIII

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-Qqquoi ?
Je me tus quelques secondes pour la laisser assimiler ce que je venais de dire avant de tenter de lui expliquer quoi que ce soit. Elle revint vers moi et demanda:
-Tu viens de dire quoi là, il y'a une seconde Nate ?
-Je t'aime Houda. C'est ce que j'ai dit il y'a une seconde, lui répétai-je.
-Tu m'aimes ? Mort de rire, lança-t-elle.  Sais-tu ce que ce mot veut dire ?
-Tu peux pas m'aimer. Tu as déjà une petite amie, reprit-elle, pas du tout convaincu par ma déclaration.
-Pourtant je le suis, contrai-je.  Je suis fou amoureux de toi. Ça m'a pris longtemps avant de m'en rendre compte mais aujourd'hui plus que jamais j'en suis certain. Et il n'est pas nécessaire d'utiliser l'argument de ma petite amie pour me repousser car il y'a de cela un mois que nous avons rompu.
Je ne disais pas ça pour la rassurer. C'était juste la stricte vérité. Tout est parti si vite entre Nella et moi, le jour où j'ai poussé Houda hors de ma vie. Daniella en avait fait les frais. Lui ayant demandé de sortir de l'appartement que nous partageons ensemble pour me laisser seul, j'avais déclenché des questions douteuses chez elle. Alors que j'essayais de mettre des mots sur ma fureur tout en réfléchissant à la manière dont j'allais me faire pardonner par Houda pour l'avoir blessé, quand bien même je n'avais pas encore réalisé mes sentiments pour elle,  ma petite amie du moment jouait les expertes analystes avec ses copines et finalement ce qui paraissait n'être que mon secret fut dévoilé. Elle avait compris mon changement d'humeur. Elle y avait assimilé même certains faits comme le fait de parler dans mon sommeil en appelant une autre qu'elle ou même le fait de parfois lui faire croire que j'étais épuisé pour ne pas lui faire l'amour. Tout avait été clair pour elle. Et donc l'inévitable était arrivé car après une forte dispute je n'ai pas eu d'autres choix que de tout avouer. La sentence ne fut pas longue à être prononcée. Elle avait décidé de rompre et m'avait mis hors de notre appartement. Ce n'est que quelques jours plus tard que mon meilleur ami Samuel,  chez qui je m'étais retrouvé était parti récupérer mes affaires. Depuis nous ne nous sommes plus parlés.
Revenant à Houda, je l'attirai à moi. Elle était toujours confuse. Le visage dans le vague,  elle essayait de rassembler je pense les informations que je venais de lui lâcher.
-Je te jure,  je t'aime, répétai-je à son oreille. J'ai été un parfait idiot de te dire qu'il fallait qu'on arrête de se voir alors que la veille je t'avais copieusement fait l'amour. Je suis un imbécile d'avoir fait pleurer ce beau visage que j'aime tant admirer. Je suis con de n'avoir pas pu discerner mes sentiments pour toi et...
-sshhhh !, m'intima-t-elle en me posant un doigt sur les lèvres. Tout son corps tremblait.
-Tu m'aimes ? Oh, mon Dieu !, fit-elle en versant une larme alors qu'elle réalisait que j'étais sérieux. Pourquoi avoir attendu si longtemps pour me le dire ? Je croyais que tu n'en avais que faire de moi.
-J'étais passé à plusieurs reprises chez vous mais Esméra m'avait chassé, menaçant d'en référer à Malick, expliquai-je. Quant à toi, tu m'avais mis sur liste noire. Chaque fois que j'essayais de te joindre par téléphone, ça sonnait la première fois et l'instant d'après plus rien. L'appel était coupé.
-Je suis désolée. Esméra pensait me protéger de toi. Elle a tout fait pour me maintenir loin de toi. Elle se doutait qu'en te voyant je replongerais dans ma dépression. Ce qu'elle ne savait pas par contre c'est que tu étais vraiment rongé de remords et que tu comptais me dire tout ça. Quant à moi, il était facile pour moi de tourner la page en tournant le dos à tes appels et messages. Mais c'était plus facile à penser qu'à faire.
-Je comprend aisément ce que tu as pu endurer. Et je te promets que désormais je ne ferai rien pour te blesser, lui assurai-je.
Je suis tellement dingue de toi que c'en était douloureux de ne pas te voir.
-Je t'...
Esméra choisit ce moment pour se manifester.
-Mais putain Houda, tu fais quoi dans les bras de cet enfoiré ?, jeta-t-elle à mon égard.
-On essayait d'éclaircir la situation et ne t'inquiète pas, tout s'est arrangé, lui apprit celle ci.
-Han ? Comment ? Je ne pourrai plus gérer ta crise dépressive hein. Il a fallu que je prenne à la petite cuillère, la contredit Esméra.
-Je sais, débuta Houda.
-J'en suis désolé, retorquai-je en lui coupant la parole tout en m'adressant à Esméra. Ceci est de ma faute. Et je te promets que tout cela n'arrivera plus. J'ai pu mettre un mot sur mes sentiments et je suis heureux d'avouer à tout le monde que je suis dingue amoureux de cette jeune demoiselle.
-Bien !, asséna Esméra de façon détachée. Tu as intérêt à passer ton temps à lui prouver qu'elle est la prunelle de tes yeux. Sinon tu sais ce que je te ferai. Et crois moi Malick et moi nous réussirons à dissimuler ton cadavre pour que personne ne daigne le retrouver.
Elle tourna les talons et s'en alla, me laissant respirer à nouveau. La minute d'après, restés seuls, j'attirai Houda dans un baiser passionné...

Une seconde chance pour aimer  [terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant