Chapitre 12- Hannah

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Je me promène dans la pièce plongée dans le noir mais j'arrive à me repérer malgré l'obscurité. Je marche entre les nombreuses tables où sont posés tous les cadavres. La mort règne ici.
Quarante-six personnes, citoyens de notre Cité, ont été assassinées aujourd'hui, à cause de leur refus pour un mariage imposé, ou alors des gens qui ne se mettaient pas d'accord et qui choisissaient la même personne. Ils n'ont eu aucune pitié. Je suis intervenue, moi, Hannah, dans de nombreux bains de sang mais aucune de mes interventions ont pu sauver des vies.
Ils sont tous morts sur le coup, sans voir venir la balle. Beaucoup de gens ont pleuré, hurlé.
Personne ne s'attendait à ce que les mariages se passent de cette façon. Tout le monde pensait à une grande fête, des baisers, des belles paroles d'amour, du bonheur. Alors qu'on a eu des morts, du sang, une torture physique pour nous insérer une machine horriblement douloureuse dans le corps.
Je ne connais aucune des personnes autour de moi, hormis Emma, une vague connaissance qui est décédée tout près de moi. Eden est une amie à moi et je savais que Emma était tout pour elle. Je me demande comment elle va, je n'imagine même pas l'état dans lequel elle doit être.
Après mon mariage, je me suis directement dévouée pour m'occuper des morts, et des nombreux blessés pour qui l'insertion de la puce s'était mal passée.
À la Cité, je suis la grande médecin, et tout le monde connaît au moins mon nom. Tout le monde voulait venir me voir aujourd'hui.
J'ai même du faire appel à plusieurs de mes collègues, interrompant leur debut de mariage, pour qu'ils me viennent en aide.

Un bruit m'interpelle dans le fond de la pièce. Je reconnais, Priscien, un de mes brillant collègue. Il plisse les yeux, ne pouvant me voir dans le noir.
Priscien : Hannah ? Tu es la ?
Hannah : Oui je suis ici.
Priscien : Pourquoi tu es toute seule dans le noir ?
Hannah : Je sais pas. Je rends hommage à toutes ces personnes disons...
Priscien : Il faut pas être triste. C'est comme ça. Le couvre feu ne va pas tarder je vais y aller.
Hannah : Vas y, ta femme doit sûrement t'attendre.
Priscien : Je ne la connais pas trop, on a un peu parlé et elle est très gentille. Très belle en plus de ça. Je suis content.  Et puis elle a été très compréhensive quand j'ai du la quitter pour venir ici pour m'occuper des décédés.
Hannah: Tant mieux pour toi ! J'espère que ça va le faire entre vous !
Priscien: Et toi alors ? Qui est ce mystérieux garçon ?
Hannah: Tristan. Je le connais pas du tout, on a à peine parlé mais il me semble sympa et très bavard.
Priscien: C'est bien, je suis content pour toi !  Bon je te laisse Hannah, à plus tard.
Il quitte la salle en refermant la porte derrière lui et je reste parmis les morts à reprendre mes esprits. J'observe leur visages, paisibles, comme endormis.
L'enterrement des quarante-six personnes aura lieu après-demain.
Une personne surgit dans l'obscurité et je sursaute de peur.
Hannah : Tristan!! Tu m'as fait peur!
Tristan : Pourquoi tu lui as dit qu'on se connaissait pas ?
Hannah: C'est mieux ainsi tu le sais, il faut brouiller les pistes.
Tristan: Tu as raison. Il faut qu'on soit prudent maintenant que nous sommes mariés.
J'acquiesse d'un hochement de tête puis je regarde l'heure affichée sur un écran dans un coin de la salle. C'est bientôt l'heure du couvre feu.
Hannah: On devrait se dépêcher, il nous reste peu de temps.
Tristan: Tu as ce qu'il faut ?
Je me dirige vers le fond de la salle, et j'ouvre un placard qui m'appartient à l'aide de mes clés et à l'intérieur j'attrape un sac caché dans le fond. Je le montre à Tristan.
Hannah: Allons y.

Nous sommes dans les cachots de la Cité, sous sol -15, l'étage le plus bas. Les couloirs sont sombres, étroits et l'odeur du renfermé est infecte. Pleins de toile d'araignée décorent le tout. Tout ça fait très peur et donne des frissons dans le dos. Mais maintenant, nous avons tellement l'habitude de venir ici tous les deux un jour sur deux, que cet endroit ne nous effraye plus.
Avant, Tristan était gardien ici et cela nous facilitait la tâche pour nous introduire ici. Puis, il est devenu policier de la Cité et ce poste était une chance incroyable pour nous. Alors on l'a saisie.
Après avoir tourné dans plusieurs couloirs, nous arrivons enfin à notre cellule en faisant le moins de bruit possible. Je me mets en position pour surveiller les alentours. Je chuchote
Hannah : Dépêche toi.
Tristan sort une toute petite clé de sa poche arrière. Je lui ai déjà dit plusieurs fois de ne pas la mettre ici et de bien la cacher pour que personne ne puisse tomber dessus. Il ouvre la cellule, prend mon sac, et s'engouffre à l'intérieur...

After WeddingsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant