Chapitre 40- Leïa

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Appolo : Ca va ?
Leïa : Oui, ça fait déjà cinq fois que tu me pose la question.
En réalité ça ne va pas du tout. Je viens à peine de me remettre d'un empoisonnement, et je me sens très fatiguée. Le plus intriguant c'est que je sors d'un rêve étrange, où j'ai compris certaines choses. Comme le départ de ma meilleure amie, qui en fait a réussi à s'échapper de la Cité. Je suis persuadée que c'est là qu'elle est puisqu'on ne la retrouve nulle part ici. Et puis elle a toujours eu ce goût pour l'aventure, l'envie de partir. Juste un détail me perturbe, comme aurait elle fait pour s'évader ? Elle a forcément eu de l'aide d'une personne au sein de la Cité. Ad, ce garçon mort y est peut-être pour quelque chose non ? Mais dans ce cas où est James ? Ad était déjà mort quand James a disparu.
Je dois avouer que son départ me fait plus mal qu'autre chose. Je devrais être heureuse pour elle, mais je ne peux m'empêcher de penser qu'elle m'a abandonnée, sans prévenir. Après je ne devais pas être si importante à ses yeux si elle a décidé de partir sans un mot. Et puis j'essaye de ne pas imaginer ce qu'il lui arrive. Peut-être est-elle déjà tuée par eux, peut-être qu'elle ne survivra pas assez longtemps sans James ou sans nourriture. Non Leïa, tout ce que tu as à faire c'est de l'oublier. Elle ne pourra jamais revenir.

De plus, j'apprends que quelqu'un essaye de me tuer. Et qu'il recommencera sans doute. C'est pourquoi Appolo reste avec moi tout le temps depuis trois jours mais je n'ai pas l'impression qu'il comprenne que lui aussi est en danger. Car ma mort est liée à la sienne. Honnêtement, je n'ai pas la moindre idée de qui pourrait m'en vouloir mais je suis certaine que le voleur de mon carnet est le même que mon agresseur.
Appolo : Bien-sûr que non, tu pleures.
Nous sommes dans la chambre entrain de se préparer. Appolo se met un nœud papillon devant le miroir mais s'interrompt lorsqu'il me voit, les larmes aux yeux. Il vient se placer devant moi qui suis assise sur le lit.
Appolo : On va l'arrêter, tu sais que Tristan y travaille.
Leïa : Je n'ai vraiment pas confiance en Tristan tu le sais.
Appolo : C'est un excellent policier et avant de l'engager on a tout vérifié de lui. Il est très bien, tu te fais juste des idées.
Leïa : Priscien aussi le trouve bizzare, il me l'a dit quand il est passé hier.
Appolo : C'est parce qu'il fait peur. Ces cheveux et ses yeux noirs lui donne un côté sombre. Aller ne pense plus à ça, ce soir nous sommes de sortie.
Effectivement, Lana a quand même organisé sa grande fête des jeunes mariés malgré mon absence. Mia s'est chargé de tout le travail que je n'ai pu faire et d'après les dires elle est plutôt compétente. Alors ce soir, toute la Cité est au rendez vous pour cette grande soirée qui a pour mission d'oublier les derniers événements. Elle ne durera que trois heures avant le couvre feu et cette fois ci, elle se déroulera à l'intérieur dans notre grand auditorium, vide pour l'occasion. Appolo n'a qu'une crainte, que mon agresseur finisse le travail qu'il a commencé il y a quelques jours.  
Appolo : Il faut que tu prépare. Et n'oublie surtout pas, tu ne me lâches pas de toute la soirée.
Leïa : Je sais, je sais.
Décidemment, je n'allais pas être libre de la soirée...

J'arrive au bras de mon mari, vêtue d'une simple robe noire élégante, tandis que les autres couples arrivent par masse ensemble. Il y a déjà beaucoup de monde. Heureusement que la salle est assez grande pour accueillir au moins mille personne. Autant dire gigantesque, impossible de s'y retrouver, c'est pourquoi je garde mon localisateur sur moi.
À l'entrée, Lana est toute accueillante et me sourit de toutes ces dents lorsqu'elle me voit.
Lana : Leïa ! Je suis contente que tu ailles mieux ! Tu reviens bientôt au journal ?
Je regarde Appolo du coin de l'œil.  
Leïa : Dès que j'en ai la possibilité.
Puis, nous avançons parmi la foule pour s'enfoncer dans la salle. Il faut dire qu'elle est bien décorée et très accueillante. La musique nous perce les oreilles et déjà plein de gens dansent au milieu de la pièce. Il y a des buffets de nourriture et de boisson à chaque coin, ainsi que des stands de jeux. De quoi passer une très bonne soirée.
Appolo ne lâche pas ma main et vient se coller à moi, promenant sans cesse son regard partout autour de nous.
Leïa : Hé... détends toi, il ne va rien m'arriver.
Il essaie de sourire mais je vois bien qu'il est mal à l'aise. Pour lui changer les idées je l'emmène jusqu'à la piste de danse en m'ambiançant au gré de la chanson qui passe. Je prends soin de ne pas reproduire mon erreur de la fête précédente et me mets à danser contre lui. Il ne me repousse pas cette fois et nous passons un bon moment. Il semble heureux et je le lui aussi, oubliant Ancha et mon agresseur.
À la fin de la chanson, nous nous arrêtons de danser. Appolo me propose d'aller nous chercher de quoi boire et j'approuve cette idée. Sur le chemin, nous sommes vite percuté par un garçon, très grand, bruns avec des yeux clairs que je ne connais pas.
Le garçon : Oh bonjour ! Tout va bien ?
Appolo : Oui merci !
Puis en se tournant vers moi, Appolo me fait les présentations.
Appolo : Leïa, voici Ron, le technicien qui m'est venu en aide pour te sortir de ton bureau lors de ton...accident.
Leïa : Merci beaucoup alors de m'avoir sauvé la vie !
Appolo :  Il faut dire qu'il est très doué avec les objets technologiques. Ca pourrait même nous être utile au service de la police.
Ron : Merci mais le poste que j'ai au service de l'étage 21 me convient déjà.
Cette phrase me met aussitôt la puce à l'oreille. Mince, il se peut que ce soit lui la personne que je recherche. Il faut que je lui parle rien qu'à lui, sans la présence d'Appolo.
Leïa : Tu pourrais aller me chercher à boire s'il te plait, je meurs de soif.
Appolo : Viens avec moi.
Leïa : Je vais rester avec Ron. Vas y toi et reviens. Je ne bouge pas, il ne peur rien m'arriver.
Il semble hésiter quelques secondes.
Appolo : Fais attention, à tout de suite.
Je me tourne vers Ron, prête à commencer mon enquête personnelle.
Leïa : Tu travaillais avec Ancha non ?
Ron : Effectivement. Mais je la connaissais peu.
Leïa : Et Ad ?
Ron : Aussi. Deux pertes très difficiles dans notre entourage.
Leïa : J'ai une hypothèse de l'endroit où peut se trouver James et Ancha.
J'examine l'attitude de Ron. Il devient subitement gêné et regarde autour de moi, comme s'il voulait partir.
Ron : Ah oui ?
Leïa : Ils sont dehors.
Il pâlit d'un seul coup.
Ron : ...dehors ? Comment...comment auraient-ils fait pour...
Leïa : Avec ton aide.
Ron : Pardon ?
Leia : Tu es doué en technologie, tu connaissais les disparus. Je sais que tu es au courant de quelque chose.
Il a l'air de s'énerver mais ne dit rien. Le rouge lui monte aux joues. Puis il reprend son calme puisqu'il me dit d'une douce voix
Ron : Nous sommes tous en danger.
Je n'écoute pas ce qu'il dit.
Une lumière. Derrière lui. Elle semble m'appeler.
Mon carnet...il est là. À quelques mètres de moi, il vole dans les airs. Intriguée, mais heureuse, je m'avance vers lui pour l'attraper. Je l'ai tellement cherché et voilà qu'il apparaît ici, comme par magie. Hélas, dès que je m'approche il s'éloigne, me poussant à aller plus loin. Je suis totalement sous son emprise. Je n'entends plus la musique, j'avance tout droit sans me poser de questions. Sans m'en rendre compte, je me trouve dans une autre salle. Le carnet se pose sur une table grise. Ca y est, je le tiens enfin dans mes mains ! Il est là ! Je l'ai retrouvé !
Pour voir si tout est à sa place je l'ouvre mais aussitôt ouvert, il s'évapore de mes mains. Surprise, je pousse un cri et revient à moi. Je me trouve dans la cuisine de l'auditorium, complètement seule. Puis j'entends la porte se claquer violement. Je panique.
Et en me retournant... je vois alors devant moi une immense flamme envahir la pièce sans me laisser aucun moyen de repartir.

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