Chapitre 35- Ancha

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Voilà maintenant des heures que je cours sans savoir où je vais. Je ne sais même pas par où me diriger. J'aimerais me trouver une cachette, un endroit où je pourrais me poser pour quelques jours. Mais je ne vois que de haut arbres indéfiniment, aucun signe de vie. Il fait assez chaud, je retire mon pull.
Mais oui Ancha, tu t'attendais à quoi ? Des gens libres prêts à m'accueillir bras ouverts ?
Je ne repère plus aucun œil dans les parages. Après les avoir fui, je ne les ai plus revus. J'en ai donc conclu que je devais régulièrement bouger pour pas qu'ils ne me retrouvent.  A vrai dire, j'ai peur que quelqu'un ne soit déjà à ma recherche. Curieusement, je ne me sens pas si mal. Je me sens capable de marcher encore longtemps malgré ma fatigue. Alors, bien décidée, je me lance dans une longue marche, tout droit vers l'inconnu.

La journée passe, je marche sans m'arrêter. Je n'aperçois aucun œil sur mon chemin, rien de spécial. Ce n'est que lorsque le ciel s'assombrit que je remarque que le soleil est en train de se coucher. Il faut que je m'arrête pour la nuit, sinon je vais encore me retrouver à marcher dans l'obscurité la plus totale sans lumière.  Je prends alors conscience de ma fatigue, ma soif et ma faim. Je m'assois lourdement à côté de mon sac, épuisée. Je dois faire le bilan de mes provisions. Je défais les lanières qui sert à attacher mon sac et fouille maladroitement à l'intérieur. Je sors un morceau de pain avec du fromage et mords sauvagement dedans pour calmer ma faim. Je pense que j'aurais assez de nourriture pour des semaines. En revanche, l'eau me manque : d'ici quatre jours, je n'aurais plus rien. Il faut absolument que je trouve un endroit avec du monde, des provisions. Je ne veux pas errer indéfiniment dans la forêt à risquer ma vie à chaque instant.
Comme j'ai marché toute la journée et qu'il a fait chaud, j'ai beaucoup transpiré et je me sens toute sale et puante. Je ne sais même pas où me rafraichir. Je soupire profondément. Je pose ma tête contre le tronc de l'arbre contre lequel je suis appuyée, et étends mes jambes devant moi. Mes pieds, tout engourdis me font terriblement mal. 
Je vais pour retirer mes chaussures mais un bruit de feuilletage m'interpelle. Immédiatement, je lève les yeux au ciel, croyant au retour des yeux. Ne voyant rien, mon cœur s'affole en me rendant compte que les bruits sont des bruits de pas sur la terre. J'attrape mon couteau qui a servi à couper mon fromage et je me redresse sur mes deux pieds. Je me retourne dans tout les sens, me préparant à voir surgir des robots qui viennent me tuer.
Mais c'est juste en face de moi, à quelque mètres de moi, que je vois une ombre. Il fait encore suffisamment assez jour pour que je puisse voir un garçon, grand, musclé, les cheveux châtains longs, et des yeux noisettes. Il se tient devant moi immobile, pas surpris de me trouver ici. Contrairement à moi, qui, prise par surprise lâche mon couteau.
Le garçon me sourit ironiquement.

Garçon : Alors ma belle, que fais-tu ici ?

After WeddingsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant